Devoir de Philosophie

Pourquoi devons-nous nous méfier de nos désirs?

Publié le 13/04/2005

Extrait du document

Le désir est donc synonyme de souffrance pour l'être humain. Pour Schopenhauer, l'existence humaine, comme manifestation de la Volonté, n'est que désir. Or "Tout désir naît d'un manque, d'un état qui ne nous satisfait pas ; donc il est souffrance, tant qu'il n'est pas satisfait. Or, nulle satisfaction n'est de durée ; elle n'est que le point de départ d'un désir nouveau. "Schopenhauer, Le monde comme représentation et comme volonté Donc le désir tant qu'il n'est pas assouvi fait souffrir et n'apporte aucun plaisir durable une fois satisfait.   Les désirs troublent nos idées et nous font faire des actions insensées " nous jugeons qu'une chose est bonne, parce que nous faisons effort vers elle, que nous la voulant et tendons vers elle par appétit ou désir." Ce qui veut dire que le désir ne se fonde pas sur une connaissance parfaite de l'objet désiré, bien au contraire. Comme le laisse à penser Spinoza, c'est plutôt l'inverse, ce n'est pas parce que la connaissance d'un objet nous la fait jugeait bonne que nous la désirons, mais plutôt parce que nous la désirons que nous la pensons bonne.  Dès lors, tant que la chose fait l'objet d'un désir, il nous est impossible de la concevoir objectivement et nous pouvons juger sa valeur bonne alors que ce n'est pas du tout le cas. - Les désirs  ne sont pas accessibles et contrôlables par la volonté et la raison.

  • désir:

• Le désir est d'abord la prise de conscience d'un manque, dont la satisfaction procure du plaisir. Le stoï­cisme préconise de discipliner nos désirs si on veut atteindre le bonheur.

Platon nous invite quant à lui à nous méfier du désir, car il est insatiable, et de ce fait, source d'insatisfaction toujours recommencée.

« jusqu'à l'infini ».

Chez les bêtes aussi.Mais plus la conscience s'élève et plus la misère va croissant, plus la souffrance est grande.

De toutes les formes devie, c'est la vie humaine qui est la plus douloureuse et celle-ci « oscille, comme un pendule, de droite à gauche, dela souffrance à l'ennui ».

souffrance quand le désir n'est pas satisfait, ennui quand la volonté vient à manquerd'objet ou quand une prompte satisfaction vient lui enlever tout motif de désirer.

L'homme est-il arrêté par quelqueobstacle dressé entre lui et son but immédiat ? voilà la souffrance.

Atteint-il son but ? C'est la satisfaction.

Soit,mais pour combien de temps ? La douleur ne s'interrompt pas pour autant.L'homme ne peut, en fait, que vivre que dans un état perpétuel de douleur.

Celle-ci accompagne chaque moment deson existence et les efforts incessants qu'il fait pour la chasser sont vains.

Ils n'ont d'autres effets que de la fairechanger de figure. 2) De cette analyse du désir, Schopenhauer tire la conséquence : il n'y a pas de bonheur durable, mais seulementun effort continu, sans vrai but, sans vrai repos.

La vie la plus heureuse est la moins douloureuse, cad celle où « ledésir et sa satisfaction se succèdent à des intervalles qui ne sont ni trop longs, ni trop courts ».

comment expliquer,dès lors, que la plupart des hommes s'accrochent à la vie ? Qu'est-ce qui leur fait endurer toutes ces souffrances ?L'amour de la vie ? L'espoir d'une vie meilleure ? Ou tout simplement la peur de la mort, qui est toujours là, « quelquepart caché », prête à se manifester à tout instant ?La vie n'est-elle pas, au fond, une fuite continuelle devant cette même mort que nous désirons parfois, qui nousattire irrésistiblement ? Ne voyons-nous pas, en effet, des hommes à l'abri du besoin et des soucis qui, à chaqueheure qui passe, se disent : autant de gagné ! A chaque heure, cad, « à chaque réduction de cette vie qu'il tenaittant à prolonger ». Les désirs troublent nos idées et nous font faire des actions insensées" nous jugeons qu'une chose est bonne, parce que nous faisons effort vers elle, que nous la voulant et tendons verselle par appétit ou désir." Ce qui veut dire que le désir ne se fonde pas sur une connaissance parfaite de l'objetdésiré, bien au contraire.

Comme le laisse à penser Spinoza, c'est plutôt l'inverse, ce n'est pas parce que laconnaissance d'un objet nous la fait jugeait bonne que nous la désirons, mais plutôt parce que nous la désirons quenous la pensons bonne.

Dès lors, tant que la chose fait l'objet d'un désir, il nous est impossible de la concevoirobjectivement et nous pouvons juger sa valeur bonne alors que ce n'est pas du tout le cas.

Sens et valeur sont deux notions autour desquelles se constituent la réalitéhumaines dans sa spécificité.La notion de sens renvoie tout d'abord à celle d'orientation, de direction et àcelle de signification.Mais ces deux acceptions du mot sens se rejoignent finalement, ainsi le sensd'une action est déterminé par le but qu'elle poursuit, par ce vers quoi elles'oriente.Quant au terme de valeur, il désigne précisément ce qui est désirable, ce qu'ilfaut poursuivre, ce vers quoi il faut tendre; les valeurs sont d'ailleurs ce quenous posons comme but à poursuivre pour donner un sens à notre existence.Quel est donc le fondement du sens et des valeurs ? Peut-on considérer quesens et valeurs existent par eux-mêmes ? Si nous supposons un monde danslequel aucun être conscient et désirant ne serait présent, pourrions-nousaccorder un sens à cet univers ? Pourrions-nous lui accorder une valeurquelconque ?Nous aurions affaire à un univers dans lequel tout se situerait sur le mêmeplan, à un monde qui n'existerait pour personne et qui pour cette raison neserait l'objet d'aucune sélection, d'aucun choix.C'est donc pourquoi sens et valeur ne peuvent être considérés comme desêtres en soi, des Idées, existant par soi, mais comme la création, laproduction de la conscience et du désir.

Ce renversement instaure un relativisme radical, lequel renvoie toute moralequi se voudrait absolue à son statut d'illusion.

Dieu ou la Nature n'ont pas de morale: il n'est de morale qu'humaine. C'est pourquoi nous pouvons considérer avec Spinoza que: "«Nous ne nous efforçons à rien, ne voulons, n'appétonsni ne désirons aucune chose parce que nous la jugeons bonne; mais, au contraire, nous jugeons qu'une chose estbonne parce que nous nous efforçons vers elle, la voulons, appétons et désirons.»Nous ne désirons pas une chose parce que nous la jugeons bonne mais nous la jugeons bonne parce que nous ladésirons.

Le désir produit ses objets et n'est pas produit par eux.

Spinoza opère une véritable révolutioncopernicienne en invalidant la thèse (platonicienne) d'une objectivité absolue des valeurs.

Les choses ne sont pasbonnes en elles-mêmes, pour elles-mêmes, mais relativement à notre désir et à notre constitution.Pourquoi les hommes intervertissent l'ordre des choses ? Pourquoi tiennent-ils la représentation d'une fin jugéebonne comme cause première du désir ? Réponse: comme pour l'illusion du libre-arbitre, par ignorance des causes du désir.

L'illusion est le fruit d'une conscience partiale, partielle qui se croit totale.

Par exemple, j'ai conscience de vouloir habiter une maison.

Donc je crois que l'habitation est cause finale de mon désir.

Jenourris l'illusion qu'il existe un objet désirable en soi.

En réalité, j'oublie que c'est le désir d'une plus grande commodité,d'un plus grand confort qui n'a poussé à concevoir la maison comme moyen adéquat à mon désir.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles