Qu'est-ce qu'un acte moral ?
Publié le 26/03/2004
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En d'autres termes, à quelles
conditions un acte humain prend-il une valeur morale positive ? Les
moralistes distinguent dans l'acte moral deux points de vue : la matière et
la forme.
La matière est constituée par l'acte même que l'on accomplit ou plutôt que
l'on projette et que l'on croit accomplir ; pour le moraliste, en effet,
celui qui a résolu de tuer son ennemi, mais qui manque son coup parce que
son arme s'est enrayée, est coupable d'homicide, tandis que la mort d'un ami
qu'il aurait tué sans le vouloir au cours d'une partie de chasse ne lui
serait pas imputable. Pour que l'acte soit moral, sa matière, c'est-à-dire
ce qu'on exécute ou pense exécuter, doit être bonne, c'est-à-dire conforme à
l'ordre rationnel : il est déraisonnable, par exemple, et par conséquent
mauvais, de sacrifier la vie de l'esprit aux plaisirs des sens ou l'intérêt
général à l'intérêt personnel.
Mais un acte bon en lui-même ou matériellement peut être détourné de sa fin
morale par le but que se propose l'agent. Ainsi, il est bon d'être aimable
et serviable ; mais si cette amabilité et cette serviabilité ne visent
qu'aux avantages qu'on espère, elles sont amorales ; il faudrait même les
qualifier d'immorales si on cherchait par là à obtenir un passe-droit qui ne
pourrait être obtenu sans un manquement au devoir professionnel.
Ainsi, ni ce que l'on fait ou croit faire, ni le but de l'action, ne
suffisent à constituer un acte moralement bon. Il ne suffit pas qu'un acte
soit bon en lui-même pour qu'on puisse le poser en vue de n'importe quelle
fin. Inversement, la fin ne suffit pas à justifier les moyens. Et la fin,
c'est-à-dire la forme, et les moyens, c'est-à-dire la matière de l'acte,
doivent être moralement bons.
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