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Bergson: La conscience contrarie-t-elle notre liberté ?

Publié le 16/03/2006

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bergson
[...] La conscience, originellement immanente à tout ce qui vit, s'endort là où il n'y a plus de mouvement spontané, et s'exalte quand la vie appuie vers l'activité libre. Chacun de nous a d'ailleurs pu vérifier cette loi sur lui-même. Qu'arrive-t-il quand une de nos actions cesse d'être spontanée pour devenir automatique ? La conscience s'en retire. Dans l'apprentissage d'un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons, parce qu'il vient de nous, parce qu'il résulte d'une décision et implique un choix ; puis, à mesure que ces mouvements s'enchaînent davantage entre eux et se déterminent plus mécaniquement les uns les autres, nous dispensant ainsi de nous décider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue et disparaît. Quels sont, d'autre part, les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir sera ce que nous l'aurons fait ? Les variations d'intensité de notre conscience semblent donc bien correspondre à la somme plus ou moins considérable de choix ou, si vous voulez, de création, que nous distribuons sur notre conduite. Tout porte à croire qu'il en est ainsi de la conscience en général. Si conscience signifie mémoire et anticipation, c'est que conscience est synonyme de choix.

Bergson est un philosophe qui a énormément travaillé sur la possibilité de la liberté dans un monde déterminé par des lois. L'époque qui a précédé la sienne a vu l'avènement de l'explication scientifique de l'univers et une foi énorme placée dans le progrès de la science et de la technique. La place de la conscience dans cet univers déterminé est alors problématique. C'est en elle que réside la possible liberté de l'homme. Dans la tradition classique, la conscience se rapprochant de l'âme était considérée comme ce qui était divin dans l'homme et ce qui lui donnait la liberté. Pourtant, il faut reconnaître que « l'homme n'est pas un empire dans un empire « comme disait Spinoza. Bergson ici se positionne d'emblée. Il ne s'agit pour lui d'affirmer que la conscience est transcendante, c'est-à-dire qu'elle est séparée de notre monde. Dès la première phrase, il dit que la conscience est « immanente à tout ce qui vit « ; ce qui signifie qu'elle est intégrée dans le monde physique régi par des lois. Bergson a essayé de concilier déterminisme et liberté de la conscience en passant par le choix et la création que représente le futur. Dans ce texte, Bergson tente de montrer que la conscience est le moyen de toute liberté. Il s'agit ici de s'interroger sur la variation d'intensité de la conscience. En effet, si nous pensons généralement que la conscience est présupposée dans toute pensée et dans toute action, il faut admettre que nous n'avons pas toujours conscience de ce que nous faisons. Bergson étudie dans ce texte l'activité de la conscience dans les mouvements habituels. Or, l'activité inconsciente n'est-elle pas une entrave de la liberté ? Celle-ci se détermine par la possibilité d'être la cause de ses actions. Mais si nos actions sont inconscientes, sommes nous encore la cause de nos actions ? Sommes-nous encore libre. Il semble que pour le philosophe associe conscience et création et rejette les mouvements mécaniques. La conception bergsonienne de la conscience permettra de nous demander s'il n'y a pas un lien essentiel entre la conscience qui décide de l'avenir et la liberté.

 

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« nous a d'ailleurs pu vérifier cette loi sur lui-même.

Qu'arrive-t-il quand une de nos actions cesse d'être spontanéepour devenir automatique ? La conscience s'en retire.Dans l'apprentissage d'un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvementsque nous exécutons, parce qu'il vient de nous, parce qu'il résulte d'une décision et implique un choix ; puis, àmesure que ces mouvements s'enchaînent davantage entre eux et se déterminent plus mécaniquement les uns lesautres, nous dispensant ainsi de nous décider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue et disparaît.Quels sont, d'autre part, les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les momentsde crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir serace que nous l'aurons fait ? Les variations d'intensité de notre conscience semblent donc bien correspondre à lasomme plus ou moins considérable de choix ou, si vous voulez, de création, que nous distribuons sur notre conduite.Tout porte à croire qu'il en est ainsi de la conscience en général.

Si conscience signifie mémoire et anticipation,c'est que conscience est synonyme de choix. Avez-vous compris l'essentiel ? 1 Quel rapport y a-t-il entre la conscience et la liberté ?2 Agir spontanément, est-ce agir automatiquement ?3 Faut-il distinguer la conscience psychologique et la conscience morale ? Réponses: 1 - La conscience est elle-même liberté, puisqu'elle est choix.

Et nous sommes d'autant plus conscients que noussommes plus libres.2 - Non, car la conduite automatique est celle où chaque mouvement est produit mécaniquement, nécessairementpar un autre, de sorte que le changement provient toujours de l'extérieur.

C'est donc tout le contraire de laspontanéité.3 - Il ne semble pas.

On voit en effet que notre attention (conscience psychologique) est principalement suscitéepar les nécessités de l'action (conscience morale). Bergson est un philosophe qui a énormément travaillé sur la possibilité de laliberté dans un monde déterminé par des lois.

L'époque qui a précédé la sienne avu l'avènement de l'explication scientifique de l'univers et une foi énorme placéedans le progrès de la science et de la technique.

La place de la conscience danscet univers déterminé est alors problématique.

C'est en elle que réside lapossible liberté de l'homme.

Dans la tradition classique, la conscience serapprochant de l'âme était considérée comme ce qui était divin dans l'homme etce qui lui donnait la liberté.

Pourtant, il faut reconnaître que « l'homme n'est pasun empire dans un empire » comme disait Spinoza.

Bergson ici se positionned'emblée.

Il ne s'agit pour lui d'affirmer que la conscience est transcendante,c'est-à-dire qu'elle est séparée de notre monde.

Dès la première phrase, il ditque la conscience est « immanente à tout ce qui vit » ; ce qui signifie qu'elle estintégrée dans le monde physique régi par des lois.

Bergson a essayé de concilierdéterminisme et liberté de la conscience en passant par le choix et la créationque représente le futur.

Dans ce texte, Bergson tente de montrer que laconscience est le moyen de toute liberté.

Il s'agit ici de s'interroger sur lavariation d'intensité de la conscience.

En effet, si nous pensons généralementque la conscience est présupposée dans toute pensée et dans toute action, ilfaut admettre que nous n'avons pas toujours conscience de ce que nousfaisons.

Bergson étudie dans ce texte l'activité de la conscience dans lesmouvements habituels.

Or, l'activité inconsciente n'est-elle pas une entrave de la liberté ? Celle-ci se détermine par la possibilité d'être la cause de ses actions.

Mais si nos actions sontinconscientes, sommes nous encore la cause de nos actions ? Sommes-nous encore libre.

Il semble que pour lephilosophe associe conscience et création et rejette les mouvements mécaniques.

La conception bergsonienne de la conscience permettra de nous demander s'il n'y a pas un lien essentiel entre la conscience qui décide de l'avenir etla liberté. Dans l'habitude, la conscience se dérobe - Bergson indique dès le début du texte sa thèse qui semble écarter la conscience des mouvements mécaniques.Interrogeons nous sur les enjeux de cette affirmation.

Il s'agit de comprendre la nature de la conscience.

Certainsphilosophes ont refusé à la conscience la possibilité d'être libre et la voyaient totalement déterminée par des loiscomme le monde physique.

La conscience ne serait alors qu'une sorte de programme qui développerait une réponsepréétablie face à une situation et à des excitations externes.

Dès lors, la conscience ne serait pas libre et sonactivité serait la plus intense dans des mouvements mécaniques.

Pourtant, Bergson s'oppose à ces idées et affirmed'emblée que sans mouvement spontané, la conscience diminue, « s'endort ».

Que signifie spontané ? Le termedésigne un mouvement qui se fait de soi-même, sans être provoqué par quelque chose d'extérieur.

Le mouvementspontané est donc un mouvement qui n'est pas déterminé, un mouvement libre.. »

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