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COMMENTAIRE LITTERAIRE : Andromaque de Racine, acte 3 scène 7

Publié le 13/10/2011

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andromaque

Dans une pièce de théâtre classique, comme Andromaque, les monologues sont pour les personnages l’occasion de s’analyser et donc de clarifier la situation présente. Dans cette scène Pyrrhus monopolise le temps de parole et est le seul à s’exprimer. Le volume de paroles détermine la position et la place qu’occupe le personnage et dans le cas présent, le pouvoir exercé par Pyrrhus. A l’inverse, les silences d’Andromaque sont significatifs, ils indiquent qu’elle est paralysée par son interlocuteur qui a pris le dessus sur elle. Pyrrhus ne donne ainsi à Andromaque aucune opportunité de réponse et, même en feignant de bannir ses méthodes violentes, il reste autoritaire. Andromaque n’a d’autre choix que de l’écouter jusqu’au bout et, ne pouvant intervenir, de se plier à ses règles.

andromaque

« (vers 956 )ou « Pour la dernière fois, sauvez-le, sauvez-vous » (vers 960) il laisse entrevoir à Andromaque un futurpaisible où Pyrrhus s’occuperait comme un père de son fils.

Par ces paroles, Pyrrhus renvoie à Andromaque uneimage maternelle d’elle-même, image qu’il revendique comme qualité et l’amadoue par des perspectives d’avenirserein où elle pourrait rendre heureux son fils.Pyrrhus dans sa tirade, est près à tous les stratagèmes pour obtenir l’approbation d’Andromaque.

Il s’appuie alorssur d’autre personnages de la pièce pour vanter diverses de ses qualités.

Il parle de lui-même et raconte lessouffrances longuement endurées après ses multiples refus.

Il compare Hermione et Andromaque et fait apparaître lasupériorité de cette dernière, et parle d’Astyanax pour faire ressortir ses sentiments maternels.

Par le biais depersonnage de la trame, Pyrrhus décline tour à tour trois qualités d’Andromaque en faisant appel à la fois à lafemme, à la reine et à la mère.

Ces flatteries n’ont évidemment pour but que d’amadouer Andromaque afin que celle-ci accepte l’offre de Pyrrhus. Dans une pièce de théâtre classique, comme Andromaque, les monologues sont pour les personnages l’occasion des’analyser et donc de clarifier la situation présente.

Dans cette scène Pyrrhus monopolise le temps de parole et estle seul à s’exprimer.

Le volume de paroles détermine la position et la place qu’occupe le personnage et dans le casprésent, le pouvoir exercé par Pyrrhus.

A l’inverse, les silences d’Andromaque sont significatifs, ils indiquent qu’elleest paralysée par son interlocuteur qui a pris le dessus sur elle.

Pyrrhus ne donne ainsi à Andromaque aucuneopportunité de réponse et, même en feignant de bannir ses méthodes violentes, il reste autoritaire.

Andromaque n’ad’autre choix que de l’écouter jusqu’au bout et, ne pouvant intervenir, de se plier à ses règles.Pyrrhus, dans cette scène, emploie de nombreuses fois le mode impératif pour s’adresser à Andromaque.

Il dira ainsi« demeurez » (vers 948) ; « voyez » (vers 953) ; « sauvez-le ; sauvez-vous.

» (Vers 960) ; « il faut périr ourégner.

» (Vers 968); « Songez-y » (vers 973).

L’impératif ayant une valeur d’ordre, il conserve ainsi son statut deroi qui fait la loi et dont on exécute les commandements.

Les formules plus adoucies qu’il utilise ne cachentnéanmoins pas la valeur autoritaire de son discours et montre ainsi que Pyrrhus reste belle et bien maitre de lasituation.Pyrrhus formule également de nombreuses menaces à l’adresse d’Andromaque ; celles-ci sont plus ou moins voiléeset atténuées.

Il l’alarme tout d’abord sur le sort qu’encourt son fils en disant ainsi« ce fils que vous pleurez ».L’utilisation du temps du présent de l’indicatif marque une anticipation sur les évènements à venir.

Pyrrhus recadrepar ce biais le sort d’Astyanax dans un contexte bien réel et démontre à Andromaque que le temps qu’il reste à vivreà Astyanax est infime si celle-ci ne change pas d’avis.

Il exerce également des menaces en prononçant « Je vous ledis, il faut périr ou régner.

»(vers968).

Dans cette phrase, pour la première fois, il fait allusion directement à la vied’Andromaque.

Si celle-ci refuse le trône, elle n’aura d’autre choix que de mourir.

De ce fait, Pyrrhus garde la mainmise sur la vie et la mort d’Astyanax et Andromaque.

Il menace cette dernière, de manière plus implicite, de leurdonner la mort si elle n’obéit pas à ses désirs.Pyrrhus, en monopolisant toute la durée de parole, en utilisant l’impératif à valeur d’ordre et en menaçant sesprisonniers de mort reste le maître de la situation et utilise pleinement tous les pouvoirs que lui autorise son statutde Roi.

Il reste un personnage effrayant pour Andromaque dont le destin et celui de son fils dépende entièrement deson bon-vouloir. Cette scène témoigne d’une subtile stratégie de Pyrrhus pour parvenir à ses fins.

Il va tour à tour lui faire croirequ’elle a pris l’ascendant sur lui, qu’elle est seule juge et la flatte.

Cependant tout ceci n’est qu’illusion, carl’ultimatum pervers devant lequel il l’a confronte n’a aucune issue possible.

Il laisse toujours planer au-dessus d’ellel’ombre de la menace de la mort de son fils.

Pyrrhus a tissé autour d’elle une vraie trame dans laquelle elle est priseau piège et dont elle n’a donc aucune autre alternative que de l’épouser. Page 1. »

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