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Une connaissance immédiate est-elle possible ?

Publié le 04/01/2004

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Notre seul mode d'intuition est la sensibilité : notre entendement n'est pas intuitif, ce n'est pas un entendement archétypique divin. On comprend ainsi que connaissance immédiate, c'est-à-dire intuition, et connaissance discursive, c'est-à-dire la déduction, n'ont de sens que l'une par rapport à l'autre. Si donc une connaissance immédiate est possible, et qu'elle a une valeur de manière autonome, cela n'empêche guère que pour véritablement connaître, une alliance des deux modes de connaissance est souhaitable, voire nécessaire. ·        Descartes, dans les Règles pour la direction de l'esprit (III), montre que le moment intuitif est le moment statique quand le moment déductif est l'enchaînement dynamique des intuitions. Mais l'intuition peut englober la chaîne dynamique elle-même en sa complétude. L'intuition est la vision claire et distincte alors que la déduction est un raisonnement discursif. Intuition et déduction sont les deux piliers de la connaissance du vrai. Elles sont les deux seuls actes de l'entendement dont tout le reste dérive. ·        Intuition, comme connaissance immédiate, est définie comme concept que l'intelligence pure et attentive forme avec tant de facilité et de distinction qu'il ne reste aucun doute sur ce que nous comprenons. Elle naît des seules lumières naturelles de la raison, elle est un savoir intellectuel statique qui doit intervenir à chaque étape du raisonnement déductif et correspond à un moment d'évidence immédiate.

« cette absence de réflexion, par soi-même, sur ce qui nous ait donné dans le monde, par lessens, etc. · Ainsi, dans les Premiers Analytiques, Aristote explique que dans la logique formelle, l'intuition (comme connaissance immédiate) n'a plusguère sa place, si ce n'est pour affirmer le contenude certaine propositions à l'intérieur du syllogisme :l'intuition subordonné à la déduction.

Laconnaissance immédiate, ici définie comme intuition,ne vaut que parce qu'elle est subordonnée à uneconnaissance logique déductive (que l'on peutappeler déduction).

Elle n'est donc pas uneconnaissance en tant que telle.

Seule elle n'est paspossible, au sens où elle ne saurait, de manièreautonome, nous apporter quelque vérité. · D'ailleurs, dans la préface à L'idéographie, Frege montre que l'intuition sensible doit être bannie de lascience logique comme langue formulaire universelleet certaine calquée sur les mathématiques etexprimant directement les concepts.

Frege veutproposer une typologie exhaustive des déductions etce en symbolisant chacune par un signe écrit ouidéographe.

Le langage formulaire logique doitreposer tout entier sur des déductions.

Sonidéographie est un langage formulairelogicomathématique procédant par inférences déductives.

C'est une logique déductive duvrai et non une logique intuitive du probable.

Pour Frege, seule la déduction s'appuie surdes lois de la pensée pure et est indépendante de toute particularité sensible.

Ainsi, à uneméthode inductive ou intuitive correspond une science expérimentale, et à une méthodedéductive pure correspond une science logicomathématique.

La logique ainsi définie devraservir de fondement et de criterium pour toutes les autres sciences et non pas seulementla mathématique. · On comprend alors que la connaissance immédiate n'est pas possible au sens où les termes de connaissance et d'immédiateté ne semble pas pouvoir être corrélés :l'immédiateté d'une « connaissance », c'est-à-dire ici l'intuition, ne saurait être source devérité (au contraire de la logique déductive), mais seulement du probable (en sens elle estde l'ordre du contingent, quand une connaissance révèle la nécessité, caractéristique,avec l'universalité, de la vérité). II- Critique de la déduction logique rationnelle et réhabilitation de l'intuition comme vision immédiate du vrai · Cependant, une impossibilité de la connaissance immédiate, comme connaissance à part entière et autonome capable de nous conduire à al vérité, marque l'unilatéralité de notremode de connaître, celui de la déduction.

Or, ce qu'il s'agit de montre, c'est qu'une telleunivocité est réductrice et donc contestable en droit comme en fait. · C'est dans cette perspective que l'on peut reprendre l'analyse de Spinoza : il affirme en effet le primat du troisième genre de connaissance, à savoir la connaissance intuitive.Cette dernière procède de l'idée adéquate de la science formelle de certains attributs deDieu à la connaissance adéquate de l'essence des choses.

En ce sens, la connaissanceimmédiate, définie comme science intuitive, est la connaissance fondamentale, sur laquelletout l'édifice de nos connaissances repose.

Non seulement donc une connaissanceimmédiate est possible, mais encore elle est le genre le plus élevé de connaissance.. »

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