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La conscience morale a-t-elle une origine sociale ou est-elle innée ?

Publié le 20/01/2004

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conscience
6. - Originaire : a) Qui tire son origine de... b) Qui est l'origine de... 7. - Originel : qui vient de l'origine (péché originel). MORAL(E):Moral: 1) qui concerne la morale. 2) qui est conforme aux règles de la morale; opposé à immoral.Morale: ensemble des règles de conduite -concernant les actions permises ou défendues- tenues pour universellement et inconditionnellement valables. La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire). Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.
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« « La conscience consiste à juger correctement ce qu'on doit faire » (Aristote,Grande Morale, 1197 b).

Elle se réalise par la capacité de choisir de faire lebien plutôt que le mal.

L'idée que l'homme n'est pas un être naturellementmoral est présente chez le sociologue Lévy-Bruhl.

Dans toute société il y ades moeurs qui s'imposent, ainsi que des obligations et des interdits.

Lespratiques morales d'une société donnée sont donc liées aux croyancesreligieuses, à l'état économique et politique, aux acquisitions intellectuelles,aux conditions climatiques et géographiques, bref, à l'ensemble des sériesconcomitantes des phénomènes sociaux. + Considérer la conscience morale comme un fait culturel conduit aurelativisme Affirmer que la conscience morale n'est qu'une manière de sentir et de penserque l'individu acquiert et développe au sein de la vie sociale permet de rendrecompte de la diversité, selon les lieux et les temps, des conceptions du bienet du mal.

Mais cela ne permet pas d'expliquer comment l'individu peut sesentir obligé par des règles qui lui sont au départ étrangères.

A moins deconsidérer, avec le sociologue Durkheim, que la société représente pourl'homme une autorité sacrée à laquelle il accepte de se soumettre.

Mais ceserait là diviniser la société et confondre morale et conformisme.

Enfin etsurtout, traiter la conscience morale comme un fait culturel peut conduire à affirmer que toutes les morales sevalent, qu'il n'y a pas de hiérarchie des valeurs.

C'est une autre manière de dire qu'il n'y a pas de morale maisuniquement des moeurs et des usages. • La conscience morale est innée + Rousseau prétend que l'homme a un sentiment inné du bien La passion, c'est ce qui est de l'ordre du besoin et des sens.

La raison, avec ses subtilités, ne conduit le plussouvent qu'aux sophismes et à l'erreur.

Seul le sentiment, qui est de l'ordre du coeur, délivre un message clair.

LaProfession de foi du vicaire savoyard (Émile) développe largement ce thème, en identifiant la conscience avec ceprincipe inné de justice et de vertu qui est en nous - conscience qui nous permet de juger nos actions et cellesd'autrui comme bonnes ou mauvaises.

« Je n'ai qu'à me consulter sur ce que je veux faire : tout ce que je sens êtrebien est bien ; tout ce que je sens être mal est mal.

Le meilleur de tous les casuistes est la conscience » (Émile,livre IV). Cette idée maîtresse recouvre bien des ambiguïtés.

On peut l'interprétercomme une condamnation radicale de toute société qui dépravant l'homme lerendrait malheureux.

Et ce sera la postérité romantique de Rousseau quiexaltera l'individu incompris.

Le Werther de Goethe appartient à cette lignée.Mais pour Rousseau, il ne faut pas l'entendre dans un sens aussi radical.

LaSociété n'est pas corruptrice par essence, mais seulement un certain type desociété.

A vrai dire, toutes celles qui reposent sur l'affirmation de l'inégaliténaturelle des hommes, oppriment l'immense majorité au profit d'une minoritéde privilégiés de la naissance et de la fortune.

Si en effet, on examineattentivement les inégalités entre les hommes, seules celles de leurspossessions matériel-les qui, par des mécanismes comme l'héritage, sontprovoquées par le type d'organisation de la société, sont indéniables.

Maisc'est un sophisme, ou à tout le moins un jugement précipité de conclure quede telles inégalités ont pour origine des différences de nature.

Si l'on dépouillepar la pensée l'homme de tout ce qui chez lui relève du social, et donc duhasard, c'est bien l'égalité qui nous frappera : l'habileté de l'un peutcompenser la force de l'autre.

Rousseau reprend ici l'affirmation de l'égaliténaturelle proclamée par les penseurs de l'école du droit naturel.

L'homme de lanature, c'est donc la nature de l'homme.• L'homme diffère essentiellement des autres êtres naturels et en particulierde l'animal par sa perfectibilité.

Ce qu'il est naturellement en puissance nepeut s'actualiser que dans la vie en commun.

Ce n'est que parce qu'il vit en société que l'homme peut devenir moral, substituer dans sa conduite la justice à l'instinct.

Il est donc le produit del'homme, aussi bien par son éducation que par le système de législation.

Et le problème fondamental sera dès lors detrouver une forme de société dans laquelle l'homme puisse préserver sa liberté naturelle et assurer sa sécurité. + Tout homme sait où est son devoir L'idée qu'il y a en l'homme une disposition innée au bien se retrouve chez Kant.

Mais ce dernier affirme que cettedisposition n'est pas de l'ordre du sentiment mais de la raison.

Cette thèse est exprimée dans la conclusion de laCritique de la raison pratique, avec cette formule célèbre : « Deux choses remplissent le coeur d'une admiration [...]: le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi.

» Grâce à cette loi morale qu'il porte en lui, l'homme le plus. »

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