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La conscience est-elle le produit de la société ?

Publié le 22/01/2004

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De plus, Lévi-Strauss a bien mis en évidence que la prohibition de l'inceste était universelle et était le fondement de toute société, de tout passage de la nature à la culture, cela veut donc bien dire qu'il existe des caractères universaux de la conscience morale. Dans Protagoras de Platon, Protagoras soutient que tous les sentiments moraux sont innés. Prenant cette réflexion comme point de départ, Kant va chercher à déterminer s'il n'existe pas une loi morale a priori, c'est-à-dire qui ne serait pas apprise par l'expérience ou par la société.  Il formule alors ce qu'il nomme l'impératif catégorique, c'est-à-dire un impératif qui se vaut par lui-même, indépendamment de nos désirs et de toutes choses extérieures. Voici sa première formulation : " Agis comme si la maxime de ton action pouvait être érigée par ta volonté en loi universelle de la nature ". Cet impératif est présent dans tout homme et est universel. Il existe bel et bien une exigence morale qui ne soit pas dictée par la société mais par la nature de l'homme, de sa raison. Mais cette règle répond à un critère formel et rend difficile la pratique, en effet, elle ne dit aucunement que faire dans les situations particulières.     Une exigence morale comme réflexion personnelle Pour pouvoir en toutes circonstances, décider de ce qu'il faut faire, l'homme peut et doit se créer une propre exigence morale. En effet, si la société influence les règles de conduites, la réflexion et la connaissance peuvent permettre à l'homme de prendre de la distance vis-à-vis de celles-ci et se construire son propre système de jugement.
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« "Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir enmême temps qu'elle devienne une loi universelle..." KANT Les plus anciens travaux de KANT portent la marque de son intérêt pour lamorale.

Devenu professeur ordinaire de métaphysique et de logique le 31 mars1770, Kant projette d'achever, au cours de l'hiver, ses recherches sur lamorale.

Cependant, les deux années suivante, il ne réussit qu'à rassemblerdes matériaux et à esquisser un plan.

Absorbé par la mise au point de la «Critique de la raison pure » qui ne sera publiée qu'en 1781, Kant ajourne sonprojet.Ce n'est qu'en avril 1785 que paraît, à Riga, « Fondements de lamétaphysique des mœurs ».

C'est le premier ouvrage dans lequel Kant traitede manière directe de la morale.

Un exposé plus élaboré, plus philosophique,cad authentiquement critique, paraîtra en 1788 : la « Critique de la raisonpratique ».

La réflexion morale se prolongera dans la « Critique de la facultéde juger » (1790), « La religion dans les limites de la simple raison » (1790,jusqu'à l' « Anthropologie » (1798).Dans « Fondements de la métaphysique des mœurs », Kant cherche à donnerà la moralité son véritable fondement.

Dans cette perspective, il récusetoutes les doctrines de l'Antiquité qui rattachent la morale au principe dubonheur..

Lié à la satisfaction d'inclinations sensibles (besoins, désirs,passions, tendances), aux possibilités qu'offrent la nature et la société, le bonheur dépend de conditions qui sontrelatives et ne peut donc servir de loi universelle ni être le principe déterminant de la morale.

Plus généralement,Kant rejette la prétention de l'empirisme moral qui veut que l'homme ne puisse agir qu'en fonction de principesrelatifs à l'expérience, de telle sorte qu'il n'y aurait que des morales relatives, variant suivant les mœurs, les lieux,les époques.

Selon lui, il n'y a de morale que du devoir.Et comme l'homme, n'ayant pas une volonté sainte, n'agit pas nécessairement par devoir, la loi morale ne peutprendre que l'aspect d'un commandement.

D'où l'impératif absolu & inconditionnel que Kant formule dans la deuxièmesection de son ouvrage : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu'elledevienne loi universelle.

»L'intelligence, la vivacité, le jugement (talents de l'esprit) ; le courage, la décision, la persévérance dans lesdesseins (qualités du tempérament) ; le pouvoir, la richesse, la considération et même la santé (dons de la fortune)– rien de tout cela n'est bon moralement sans réserve.

Toutes ces dispositions permettent, en effet, aussi bien unusage souhaitable qu'un usage critiquable: le courage peut être mis au service du crime.

C'est précisément lavolonté qui en décide, en tant qu'elle est bonne ou mauvaise.

Qu'est-ce qui est bon sans restriction, cad de façoninconditionnelle ?« De tout ce qu‘il est possible de concevoir dans le monde, et même en général hors du monde, il n'est rien quipuisse sans restriction être tenu pour bon, si ce n'est seulement une BONNE VOLONTE.

» La bonne volonté est bonne, non pas d'abord par ses œuvres ou ses succès, mais déjà en elle-même et pour elle-même : « Ce qui fait que la volonté est telle, ce ne sont pas ses œuvres ou ses succès, ce n'est pas son aptitude àatteindre tel ou tel but proposé, mais seulement à le vouloir ; autrement dit, c'est en soi qu'elle est bonne.

»En quoi consiste donc la moralité d'une action ? Kant avance trois propositions :• Premièrement, l'action qui a une valeur morale est celle qui est accompli par devoir.

Sont ainsi éliminées toutes lesactions contraires au devoir (le vol, le mensonge, etc.) et toutes celles qui, bien que conformes au devoir, sontaccomplies soit par intérêt personnel, soit avec une inclination immédiate pour le devoir.

Supposons un commerçantqui fasse le juste prix à un enfant, mais par peur de perdre sa clientèle : son action est certes conformeextérieurement au devoir, mais elle n'a aucune valeur morale car elle accomplit par intérêt.

Supposons maintenantun homme joyeux, porté naturellement à répandre le bien autour de lui : son action est légalement bonne, mais n'aaucune valeur morale car elle est accompli par inclination.

En revanche si ce même homme, un jour qu'il est assombripar un chagrin continue néanmoins à faire le bien alors son action aura peut-être une véritable valeur morale.

Lasimple conformité extérieure au devoir (ou légalité ne suffit donc pas.

En tant qu'il est acte par devoir, l'acte moralest d'abord un acte conforme au devoir qui, de plus, a précisément ce devoir pour principe de détermination.• Deuxièmement, une action accomplie par devoir tire sa valeur morale, non pas du but qui doit être atteint par elle,mais de la maxime d'après laquelle elle est décidée.

Le succès de l'action ne peut servir de mesure à la moralitépuisqu'il dépend parfois de talents, de facultés qui sont hors de la portée de l'agent.

La moralité s'établit donc àpartir de la qualité de la volonté ou de l'intention qui sous-tend l'action. Cet impératif est présent dans tout homme et est universel.

Il existe bel et bien une exigence morale qui ne soit pasdictée par la société mais par la nature de l'homme, de sa raison. Mais cette règle répond à un critère formel et rend difficile la pratique, en effet, elle ne dit aucunement que fairedans les situations particulières. Une exigence morale comme réflexion personnelle Pour pouvoir en toutes circonstances, décider de ce qu'il faut faire, l'homme peut et doit se créer une propreexigence morale.

En effet, si la société influence les règles de conduites, la réflexion et la connaissance peuvent. »

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