Devoir de Philosophie

Devoir et morale

Publié le 21/02/2004

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morale
La force est une puissance physique; je ne vois point quelle moralité peut résulter de ses effets. Céder à la force est un acte de nécessité, non de volonté; c'est tout au plus un acte de prudence. En quel sens pourra-ce être un devoir? » (Contrat social, I,3) *En plus de la force, l'intérêt égoïste peut contraindre la volonté qui paraît néanmoins conforme au devoir. C'est ce que Platon met en scène par le mythe de Gygès dans le livre II de la République. Un berger nommé Gygès trouve par hasard une bague magique dont il suffit de tourner le chaton vers l'intérieur de la paume pour devenir invisible. Cet homme, dont l'honnêteté avait toujours été reconnue, se fit voleur et criminel. Il ne pu donc résister aux tentations permises par son impunité conséquente de son invisibilité. Platon nous enseigne dans cette fable que ce qu'on ne fait pas visible, on le fait invisible. Dès lors, l'intériorité révélée, l'intention est animée par la prudence, la crainte du châtiment et l'intérêt égoïste.
morale

« • La fable de Platon enseigne que le principe essentiel de l'action tient dans l'intérêt naturel et égoïste.

Le devoir,comme limitation de l'égoïsme, n'intervient que dans un calcul des douleurs et des plaisirs.

S'il est reconnu par lavolonté, c'est parce que le châtiment associé procure plus de peines que de satisfaction.

Mais, si, dans l'invisibilité,je m'interdis d'agir pour satisfaire mon égoïsme, bien que je ne craigne aucun châtiment, c'est que j'obéis à un autreprincipe d'action. • Ce principe d'action est réellement le devoir.

Il me commande d'agir pour lui-même et non parce qu'il est un moyenpour satisfaire mon égoïsme et quel qu'en soit les conséquences.

Dès lors, le devoir nous arrache à notre liberténaturelle qui ne fait que suivre l'impulsion égoïste pour nous ouvrir à la liberté morale. • Socrate peut être considéré comme un modèle de conversion à la liberté morale. Dans le Criton , Platon rapporte les raisons pour lesquelles Socrate a refusé de s'évader afin d'échapper à la mort. D'après Socrate, il serait bien plus condamnable de s'opposer au verdict de son jugement que de chercher àconserver sa vie.

Car au-delà du verdict, Socrate obéit aux lois de la cité qui l'ont nourri, éduqué et sans lesquels iln'aurait pu être un citoyen. • L'expérience de Socrate conduit à s'interroger sur l'origine du devoir moral. Il est avant tout le fruit d'un processus de socialisation.

La société impose de nombreuses règles de conduites, desnormes et des valeurs que nous intériorisons lors de notre éducation.

Elle constitue donc une morale collectivenécessaire au maintien de la cohésion du groupe et reconnue par ses membres comme la valeur suprême.

C'est ainsique ce système de valeurs est justifié comme étant d'origine divine. • Or si un système de valeurs est jugé comme suprême par une société, il l'est pas nécessairement pour une autre.Les devoirs sont relatifs à un groupe et peuvent s'opposer à ceux reconnus par d'autres groupes.

Ainsi, même si ladécision de Socrate signifie que le devoir permet de vivre hors d'une volonté repliée sur elle-même, son modèle deconversion n'est pas universalisable.

En effet, il nous paraît inacceptable de condamner à mort un homme pourraisons d'impiété et de corruption de la jeunesse.

Si la loi, du temps de Socrate, prescrit ce qui est légal, elle nevaut que pour cette communauté historique donnée.

De notre point de vue, elle n'est pas légitime, c'est-à-direqu'elle n'oblige pas universellement. • Par delà la simple légalité, à quoi nous oblige le devoir ? 3-Le devoir ne doit pas seulement valoir pour lui-même, mais être universalisable afin d'être proprementmoral. • Le devoir social élève la valeur de notre action au-dessus de l'intérêt égoïste.

Mais il peut s'opposer à l'obligationmorale dans le sens où il n'exprime pas légitimement une exigence d'universalité.

Envisageons le contenu d'unrapport à autrui impliquant une dimension d'universalité. • Cette dimension est présente dans l'idée chrétienne de l'amour du prochain. La parabole du bon Samaritain peut illustrer le développement. Un homme gisant dans un fossé après une agression voit un prêtre et un lévite croisés son chemin sans lui porterassistance.

Le texte ne dit pas pour quelle raison ils ne s'arrêtent pas, mais une interprétation suppose que le prêtreet le lévite n'ont pas voulu toucher cet homme parce que, s'il était mort, la loi l'interdisait.

Or le Samaritain n'hésitepas à se porter au secours de cet homme en dépit des interdits prescrits par la loi.

La souffrance de mon prochainexige une assistance sans condition, qu'il soit de telle ou telle communauté, de telle ou telle couleur, qu'il soit bonou méchant. • Mais tant que l'amour du prochain ne sera pas présent en chacun de nous, c'est-à-dire tant que les hommesseront ce qu'ils sont, comment penser l'exigence d'universalité du devoir moral ? • L'analyse de Kant est ici décisive.

Pour Kant le devoir est « la nécessité d'accomplir une action par le respect de laloi (et non par mes inclinations) ».

Or cette loi n'est pas une loi scientifique.

Elle est bien plutôt ce qui m'arrache dudéterminisme naturelle.

Cette élévation au dessus du monde naturel est absolue et concerne même ma propresensibilité.

C'est la raison pour laquelle le devoir n'est pas de l'ordre de l'impératif hypothétique qui prendrait encompte un désir de satisfaction.

Il est un impératif catégorique que Kant formule dans les Fondements de la métaphysique des moeurs :. »

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