Devoir de Philosophie

Le devoir se réduit-il à un ensemble de contraintes sociales ?

Publié le 27/02/2008

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Le devoir tel qu?il est exprimé dans l?impératif catégorique a quelque chose d?extrême qui le rend difficilement tenable. Ne serait-ce que par parce qu?il est susceptible, dans certains cas particulier, d?entrer en conflit avec une forme de contrainte sociale incontournable, la loi. Cette fois c?est bien l?hétérogénéité du devoir qui pose problème. Parfois, le devoir n?a rien de moral, mais tient d?un mode de conscience et d?un mode d?être au monde. Nous avons une conscience de ce qui est interdit et de ce que nous devons faire par l?éducation. Mais nous intériorisons toutes sortes de tabous et d?interdits, de prescriptions et d?obligations : c?est notre conscience morale, là où sont déposées les notions ultimes de bien et de mal? Freud va donc jusqu?à dire que la conscience morale est un surmoi culturel, puisque ces tabous existent au regard de la société. C?est la société qui condamne et juge. Lorsqu?elle ne le fait pas, le tabou saute. Freud et Lacan ont tous deux étudié la notion de culpabilité comme le conflit entre nos prescriptions personnelles et celles de la communauté dans laquelle nous vivons, donnant lieu à de véritables cas de conscience qui déchirent l?individu en deux. C?est le cas pour un pacifiste qui doit pourtant accomplir son devoir envers son pays en allant au combat.

« III. Est-il encore possible d'agir par devoir ? Le devoir tel qu'il est exprimé dans l'impératif catégorique a quelque chose d'extrême qui le rend difficilementtenable.

Ne serait-ce que par parce qu'il est susceptible, dans certains cas particulier, d'entrer en conflit avec uneforme de contrainte sociale incontournable, la loi.

Cette fois c'est bien l'hétérogénéité du devoir qui pose problème.Parfois, le devoir n'a rien de moral, mais tient d'un mode de conscience et d'un mode d'être au monde.

Nous avonsune conscience de ce qui est interdit et de ce que nous devons faire par l'éducation.

Mais nous intériorisons toutessortes de tabous et d'interdits, de prescriptions et d'obligations : c'est notre conscience morale, là où sontdéposées les notions ultimes de bien et de mal… Freud va donc jusqu'à dire que la conscience morale est un surmoi culturel, puisque ces tabous existent au regard de la société.

C'est la sociétéqui condamne et juge.

Lorsqu'elle ne le fait pas, le tabou saute.

Freud etLacan ont tous deux étudié la notion de culpabilité comme le conflit entre nosprescriptions personnelles et celles de la communauté dans laquelle nousvivons, donnant lieu à de véritables cas de conscience qui déchirent l'individuen deux.

C'est le cas pour un pacifiste qui doit pourtant accomplir son devoirenvers son pays en allant au combat.

Ou d'un fonctionnaire qui assiste àquelque chose qu'il ne trouve pas juste, mais qui doit respecter son devoir deréserve.

Nul ne peut douter que le pacifiste et le fonctionnaire sont face àces dilemmes parce que c'est leur éthique personnelle qui est conflit avec cequi la société estime être leur devoir.

Tous ces conflits de valeur mettentdonc sérieusement en doute la possibilité d'un fondement objectif et absolude la morale et des devoirs.

La faiblesse de l'impératif catégorique est que lamorale ne peut jamais être complètement objective : un cas de conscience,un dilemme, sont toujours vécu de façon affective, car ils mettent en jeu desnotions d'une telle envergure dans l'existence de l'homme, qu'ils ne peuventêtre vécus que comme un déchirement.

Il y a de plus, dans le formalisme deKant, le danger de la perte du contenu du devoir dans la primauté de la formede l'impératif catégorique.

Il y a donc dans la notion de devoir, une tension entre l'individu et le groupe,qu'exprime l'idée de contraintes sociales.

Il faudrait alors imaginer un autremode de compréhension du devoir, qui serait une sorte d'intériorisation de la norme morale : elle ne serait ni unaffaiblissement de la valeur morale des pratiques, ni une légitimation des préceptes par la morale dominante dugroupe, mais une dialectique entre la charte éthique de l'individu et les exigences de la morale comme absolu.

C'estce que Nietzsche tente d'élaborer à travers sa réflexion sur les notions de mesure et de valeur.. »

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