Le devoir supprime-t-il la liberté ?
Publié le 11/01/2005
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Le devoir est une obligation impérative à laquelle on doit obéir indépendamment de notre volonté. Il représente une restriction de notre liberté. MAIS, si je choisis librement de faire mon devoir, celui-ci n'est pas une contrainte. chacun a le devoir de respecter la liberté d'autrui.
«
immorales, les troisièmes amorales.
Une action amorale ne s'oppose pas au devoir ; s'il y a conflit, c'est entreune action morale et une action immorale.
L'action morale est motivée par le devoir ; par quoi l'actionimmorale est-elle motivée ?Si rien ne nous poussait à l'action immorale, nous ferions toujours notre devoir ; nous ne sommes pasimmoraux gratuitement.
Le seul principe qui puisse nous pousser à des actions contraires au devoir, c'est larecherche du bonheur personnel, qu'on doit supposer en tout être humain comme la loi la plus fondamentalequi dirige sa vie.
Le plus souvent amoral, le bonheur s'oppose parfois au devoir ; à l'inverse, sitôt que quelquechose s'oppose à un devoir, le penchant en est l'origine.Le penchant est ce type de désir particulier qui prend sa source dans la recherche du plaisir, et du bien-êtreen général.
Il peut s'emparer de la volonté comme le devoir.
Le libre arbitre humain consiste ainsi en cettepossibilité de choix entre deux contraires : le devoir et le bonheur, qui dans certaines situations tendent àmotiver la volonté en sens inverse, impliquent ainsi un conflit.
Quel parti choisir pour être le plus libre ?
La liberté illimitée et la contrainte du devoir
Nous nous identifions toujours plus volontiers à la recherche du bonheur qu'à l'impératif du devoir.
Alors que lepenchant nous semble toujours être l'expression la plus exacte de nous-mêmes, le devoir nous apparaîtcomme une contrainte imposée de l'extérieur, que nous avons cependant intériorisée.
Suivre ses penchantsc'est suivre sa propre nature, c'est très exactement faire ce que l'on veut, puisque nous sommes la source denos penchants.À l'épanouissement des penchants s'oppose la contrainte des lois morales.
Dans ces situations où devoir etbonheur s'opposent, la loi morale est limitative de la liberté, puisqu'elle tend à nous empêcher de faire ce quenous voulons.
S'affranchir de la pression de toute loi pour ne suivre que l'anarchie des penchants et desdésirs, c'est le vrai bonheur, qui coïncide avec la vraie liberté.L'homme libre se veut amoral : refusant de se soumettre à la contrainte du devoir, mais aussi refusant de voiren lui-même l'origine de la loi morale, il ne reconnaît comme s'appliquant à lui que la loi du bonheur maximum.La plus grande liberté, semble-t-il, est finalement la licence du tyran qui assouvit toutes ses passions contretous les autres, s'assurant l'impunité totale que lui offre aux yeux de la justice et de la morale, selon Platon,l'anneau de Gygès qui rendait invisible.
[Le devoir est la condition de possibilité de la liberté.
Respecter son devoir, c'est se respecter soi-même et respecter autrui.
Le devoir est nécessaire à la survie de l'humanité.]
J'accomplis librement mon devoirC'est une tentative au plus haut point condamnable que de vouloir tirerde ce qui se fait les lois de ce que je dois faire ou de vouloir les yréduire», dit Kant dans Critique de la raison pure.
La pression sociale nesaurait en aucun cas me dicter mon devoir.
Je trouve celui-ci plutôt àl'intérieur de moi-même, librement, comme impératif catégorique,comme loi universelle de la raison.Kant a souligné l'importance de l'autonomie morale : je suis soumis àune loi dont je suis moi-même le législateur et tous les hommes, sujetsraisonnables, se trouvent soumis à la même loi.
«Agis toujours de tellesorte que tu considères ta volonté raisonnable comme instituant unelégislation universelle.» La société idéale apparaît alors comme unerépublique d'hommes libres dont l'harmonie résulte de ce que chacunpose pour lui-même ainsi que pour les autres des règles universellementvalables.
Dans cette société démocratique le subordonné obéira auchef sans renier l'autonomie de la conscience parce que ce que sonchef lui commande est ce que sa propre raison (qui est la raisonuniverselle) lui dicte.
Lui-même s'il était chef donnerait doncexactement les mêmes ordres.
Ceci éclaire l'idée chère à Rousseau devolonté générale.
La volonté générale n'est plus ici le capricecontingent d'une majorité électorale, mais l'expression pure et simpledes exigences de la raison universelle.
Dès lors le chef n'est plus dedroit divin et s'il est un tyran qui trahit les exigences de la raison, le peuple a le droit, mieux le devoir, de luidemander de renoncer à son poste.
Le devoir n'émane que de moi"Il y a au fond des âmes un principe inné de justice et de vertu", dit Rousseau.
Le devoir n'est donc pas une.
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