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Les échanges sont-ils à l'origine de la vie sociale ?

Publié le 27/01/2004

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 »             Du fait du développement des forces productives, la bourgeoisie a grandi au sein d'un système féodal qu'elle a fini par renverser. Aujourd'hui un processus analogue est en cours. Une nouvelle étape est franchie : le développement économique que la bourgeoisie a favorisé devient pour elle une menace car « le système bourgeois est devenu trop étroit pour contenir les richesses créées dans son sein. ». Du coup se dresse au coeur même de la société une nouvelle classe qui va abattre le monde bourgeois tout comme la bourgeoisie a abattu le monde féodal : cette classe, c'est le prolétariat. Misérable, privé de tout, il n'a rien à perdre à se jeter tout entier dans le combat contre la classe possédante pour mettre fin au système de l'exploitation capitaliste. En renversant la bourgeoisie, le prolétariat réalisera la révolution ultime, la première à n'être pas faite pour une minorité oppressive mais pour celle de la majorité tout entière : « Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l'immense majorité au profit de l'immense majorité. Le prolétariat, couche inférieure de la société actuelle, ne peut se soulever, se redresser, sans faire sauter toute la superstructure des couches qui constituent la société actuelle. »L'échange économique peut être secondaire.

« l'affectation optimale des ressources.

Au XXe siècle, Hayek proposera une explication supplémentaire : l'interactiondes pensées de tous les acteurs de l'activité économique l'emporte en connaissances et en capacités d'inventionsur n'importe quelle instance centrale.

Le meilleur ordre possible est donc celui qui résulte de la régulation opéréepar des millions d'individus qui prennent des décisions rationnelles en fonction de leur intérêt. L'espèce humaine occupe dans l'histoire de la vie une place particulière.

Si les hommes partagent avec tous lesêtres vivants la même condition matérielle, ils n'en ont pas moins développé un monde qui échappe à la seule logiquedes besoins naturels.

En effet, l'homme ne se contente pas de vivre dans la nature mais il la transforme, il produitdes richesses qui font l'objet d'échanges.

Par la circulation des marchandises mais aussi des hommes, il acquiert unemaîtrise sur la nature et traduit ainsi le désir de construire un monde à son image. Derrière les échanges : l'exploitation. «Mais dès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre, dès qu'on s'aperçut qu'il était utile à un seuld'avoir des provisions pour deux, l'égalité disparut, la propriété s'introduisit, le travail devint nécessaire, et lesvastes forêts se changèrent en des campagnes riantes qu'il fallut arroser de la sueur des hommes, et danslesquelles on vit bientôt l'esclavage et la misère germer et croître avec les moissons.» Rousseau, Discours surl'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755). • Rousseau montre que, dans les échanges, la situation de départ est en fait rarement égalitaire.

Du coup, leséchanges, même s'ils semblent équitables, creusent les inégalités. • Ainsi, avec l'invention de la propriété privée (distincte de la simple possession), un système apparemmentéquitable d'égalité devant le droit de propriété, est venu recouvrir et renforcer les inégalités de fait.

Telle a été la«ruse des riches», de faire passer l'inégalité de fait pour une égalité apparente.• La notion marxiste de «lutte des classes» reprend cette idée, en montrant que les acteurs sociaux n'ont, face auxéchanges, ni le même statut ni le même pouvoir selon qu'ils sont propriétaires des moyens de production (les«bourgeois» dans la société industrielle) ou qu'ils n'ont que leur force de travail (les prolétaires).

Puisque « la production économique et la structure sociale qui en résulte nécessairement forment, à chaque époque, la base de l'histoire politique et intellectuelle de l'époque », le « Manifeste » affirme que « toute l'histoire a été une histoire de lutte de classes ».

Mais la démonstration à laquelle se livre Marx ne s'arrête pas là: rendant intelligible le passé de l'humanité, elle en annonce également l'inéluctable avenir.

En effet, « Cette lutte a actuellement atteint une étape où la classe opprimée et exploitée (le prolétariat) ne peut plus se libérer de la classequi l'exploite et l'opprime sans libérer en même temps et pour toujours la société entière de l'exploitation, del'oppression et des luttes de classes.

» Réfutant un certain nombre d'interprétation fautives du Marx isme, Lénine affirme dans « L‘Etat & la Révolution » que l'oeuvre de Marx ne saurait se limiter à cette seule découverte de la lutte des classes : l'idée de la « lutte des classes » n'est rien en effet si on ne la combine pas à celle de « dictature du prolétariat ».

Elle reste pourtant l'un des concepts clés de la théorie Marx iste et Lénine le reconnaissait bien qui, dans un texte de 1914 consacré à Marx déclarait : « Que, dans une société donnée, les aspirations des uns aillent à l'encontre de celles des autres, que la vie sociale soit pleine de contradictions, que l'histoire nous montre une lutte entre les peuples etles sociétés, aussi bien qu'en leur sein, qu'elle nous montre en outre une alternance de périodes de révolutions et depériodes de réaction, de guerres et de paix, de stagnation et de progrès rapide ou de déclin, ce sont là des faitsuniversellement connus.

Le Marx isme a fourni le fil conducteur qui permet de découvrir l'existence de lois dans ce labyrinthe et ce chaos apparents : c'est la théorie de la lutte des classes.

» La théorie de la lutte des classes est donc, aux yeux d' Engels , l'idée maîtresse de Marx comme elle est, aux yeux de Lénine , le fil conducteur qui permet de comprendre l'histoire humaine.

C'est sur elle en tout cas que s'ouvre le texte du « Manifeste ». Ce que pose en son début ce texte est bien une règle d'interprétation générale de l'histoire. Quelle que soit l'époque que l'on considère, la société est en effet le lieu du conflit –ouvert ou dissimulé- que selivrent oppresseurs et opprimés : « Hommes libres et esclaves, patricien et plébéien, baron et serf, maître d'un corpsde métier et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerreininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformationrévolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction de deux classes en lutte.

». »

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