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Exister, est-ce le propre de l'homme ?

Publié le 25/01/2004

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existentia) désigne un mouvement de « sortie », pour désigner en propre l'être de l'homme, qui consiste à se projeter vers des possibilités, et à pouvoir se rapporter, notamment, à la possibilité de son propre anéantissement. Seul, en ce sens, l'homme existerait. Or, on le voit, son existence devrait, pour être saisie dans sa spécificité irréductible, être pensée d'abord sous deux aspects principaux : comme un mode d'appartenance à la dimension du temps, et comme relation à la mort.De fait, les corps physiques et les animaux ont beau être soumis au devenir, ils sont simplement englobés dans un temps universel objectif, celui que mesurent les chronomètres. Au contraire, le temps de l'existence, à la différence d'une succession régulière de « moments » homogènes et quantifiables, se caractérise d'abord par son hétérogénéité et sa dimension qualitative. Il comporte, par exemple, l'alternance d'un long et lent mûrissement, et de la précipitation d'un instant créateur, celui de la décision ou de l'action. Le temps objectif compte des moments indéfini-ment identiques. Le temps nivelé de la vie quotidienne décompte le passé (en regrettant ses « pertes de temps »), s'affaire à un présent soucieux de l'« actuel » et rythmé par les « actualités », et escompte des « gains de temps » à l'avenir. Dans l'existence, en revanche, seuls comptent les instants dans lesquels un être humain, prenant en vue d'un seul coup d'oeil, la situation dans laquelle il est placé, se saisit d'une possibilité qui n'appartient qu'à lui. Ce faisant, l'existant singulier ne se donne-t-il pas le temps en déployant sa liberté ?

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