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Faut-il avoir peur de la mondialisation ?

Publié le 27/02/2004

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mondialisation
N'est-ce pas là la loi même du marché ? D'un marché unique et planétaire ? L'uniformisation n'est pas une fatalité La mondialisation n'implique pas forcément la prépondérance d'une seule culture. Virtuellement, chaque pays a la possibilité de faire connaître ce qu'il a de meilleur. Dans un monde interdépendant, les pays traditionnellement défavorisés deviennent des partenaires égaux avec les grandes puissances. Que l'on songe ici aux pays qui grâce à la mondialisation connaissent une croissance économique importante: la Chine, l'Inde, le Brésil, etc.. La mondialisation permet à des millions d'individus d'améliorer leurs conditions d'existence. Que l'on songe également au commerce équitable...   [Tous citoyens du monde. La mondialisation est aussi politique.
mondialisation

« [Tous citoyens du monde.

La mondialisation est aussi politique.

Ne peut-on pas rêver d'un monde quiobéirait à des lois universelles et rationnelles, à un monde pacifié où l'homme se sentirait partout chez lui.] Ne faut-il pas, avec Kant, distinguer du droit des États - celui quicorrespond à la manière d'être du citoyen enraciné dans un État -, ledroit cosmopolitique, concernant les hommes comme habitants de laplanète ?Après tout, certaines perspectives ne nous conduisent-elles pas versl'idée d'un Droit dépassant les nationalités ? Une solidarité mondiale nese manifeste-t-elle pas, non seulement avec des institutions commeAmnesty International ou Médecins sans frontières mais aussi avec desformations juridiques supranationales comme l'ONU ' ou la défunteSociété des Nations, qui sut d'ailleurs si mal enrayer la guerre de 1939-1945 ? De ce point de vue, il semble possible et légitime de devenircitoyen du monde, c'est-à-dire d'exercer des droits politiques oujuridiques dans un cadre transnational, atteignant le globe.

C'est ceque, avec Kant, nous appellerons une perspective cosmopolitique :cette perspective nous conduit à élargir notre conscience à un milieuinternational et à nous référer à une autorité peut-être universelle.

Êtrecitoyen du monde n'a d'ailleurs rien d'absurde car, nous le savonsmaintenant, les rapports fondamentaux, économiques, culturels,politiques, etc., sont aujourd'hui mondiaux.

Un déséquilibre à l'intérieurd'un pays retentit dans le monde entier et se propage.

La démocratie,par exemple, peut être menacée par le glissement d'une autre nationdans le totalitarisme, comme nous le montre l'exemple de la dernière guerre.

Quand l'Allemagne sombre dans le nazisme, c'est le monde entier qui, de proche en proche, esttouché.

Donc il est possible et légitime d'être citoyen du monde.

Nous le sommes de facto et nous devonsl'être.

Quand la liberté meurt en un lieu, elle est partout menacée, partout en péril.

Ne devons-nous pas êtrecitoyens du monde et nous opposer partout à l'emploi de la force brutale ? Le laisser-faire internationalmenace la citoyenneté dans une nation.

Par ailleurs, le globe est, à travers les médias, ouvert à lacommunication et, en ce réseau d'interconnexion, il est possible d'être citoyen de l'humanité.Mais pourquoi cette appartenance à tout l'univers ? Pourquoi pouvons-nous et devons-nous être citoyens dumonde ? Les stoïciens, et en particulier Épictète, ce penseur né en Phrygie vers 50 et mort en 130 de notreère, comprirent déjà pourquoi nous pouvons être citoyens du monde : parce que tout homme fait partie dumonde, parce que tout homme est fils de Dieu.

Qu'est Dieu, sinon la totalité du réel pénétré par une raison quilui est immanente et à laquelle nous participons ? Les hommes, êtres raisonnables, sont citoyens d'un mêmemonde et fils de Dieu : « N'est-il pas clair que, si tu t'appelles Athénien ou Corinthien, c'est que tu tires tonnom d'un milieu plus important, qui contient non seulement ce petit coin et toute ta maison, mais encore cetespace plus large d'où est sortie toute ta famille jusqu'à toi ? [...] Dieu a laissé tomber la semence nonseulement dans mon père et dans mon grand-père, mais dans tous les êtres qui naissent et croissent sur laterre, et en particulier dans les êtres raisonnables (parce que seuls, ils sont de nature à entrer en relationavec Dieu, à qui ils sont unis par la raison » (Épictète, Entretiens, in Les Stoïciens, Pléiade-Gallimard, p.

829).Ainsi les hommes sont du monde et appartiennent d'autant plus au monde et à Dieu qu'ils ont la raison.

Fils deDieu, nous pouvons et devons être citoyens du monde et aménager un ordre politique mondial. Nous comprenons maintenant que la perspective contemporaine suppose l'identification toujours plus forte ducitoyen à la cause du monde.

Ici, la leçon de Kant et des stoïciens est d'importance.

Le droit doit renvoyer àune base internationale, sans laquelle il ne peut être.

Si une nation est une âme, un principe spirituel et unegrande solidarité, comme le proclamait, dans une définition célèbre, Renan, le monde aussi incarne unesolidarité.

Il y a aujourd'hui une dimension fondamentale dans l'histoire l'émergence planétaire de l'humanité.C'est le grand corps planétaire qui prime de nos jours et la conscience planétaire qui l'emporte : ainsi setrouve magnifiquement vérifiée la vieille intuition des stoïciens, selon laquelle nous pouvons être citoyens dumonde par notre appartenance à la raison universelle.Mais comment est-il possible et légitime de se faire citoyens de l'univers ? Comment encore mieux participer àcette raison universelle qui nous définit ? En pratiquant la méditation et la réflexion philosophiques qui nousfont encore mieux respecter la dimension universelle de notre destin dans le monde, qui font de nous desêtres cosmopolitiques (cosmos : univers), engagés dans une tâche universelle.

La philosophie, en effet, nousrend impartiaux et justes, elle nous enracine dans la justice et dans la vision du grand tout.

Elle fait de nousd'authentiques citoyens du monde, capables de jeter le regard sur toute atteinte à la raison universelle.

Par la. »

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