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Qu'est-ce gagner sa vie ?

Publié le 27/02/2005

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Cela représente la damnation : Adam et Eve chassés du paradis pour avoir commis le péché originel. Dieu les oblige à travailler pour vivre, il leur retire les facilités de l'existence (le paradis) et les confronte à la nature contre laquelle il faut lutter et qu'il s'agit de dominer. Cependant, si le fait de « gagner sa vie » peut être perçu de façon négative comme un impératif, une obligation contraignante, n'est-il pas possible de considérer cette activité comme quelque chose de bénéfique pour l'individu ? 2- Gagner sa vie : partir à la conquête de son humanité : ·       Le fait de devoir travailler pour gagner sa vie permet de se libérer du joug de la nature. ·       Travail comme conquête de l'humanité et de la liberté : exemple : Vendredi ou les limbes du pacifique de Michel Tournier. Robinson, prototype de la société occidentale du 18e Siècle. Seul sur son île il recrée une microsociété afin de ne pas perdre ce qui le sépare de l'animalité et qui constitue son humanité. Hegel : la dialectique du maître et de l'esclave montre que le travail apporte quelque chose à l'homme : par le travail qu'il accomplit, l'esclave transcende sa condition et dépasse son maître. Symbole de réalisation personnelle. Kant : Travail comme condition essentielle de progrès et de la libération des déterminismes naturels.
Nous considérons spontanément que gagner sa vie c’est travailler. Cela implique alors que nous avons une conception du travail qui consiste à le définir comme un moyen de satisfaire nos besoins. Or, tout travail se résume-t-il à cela ? Vous pouvez donc faire porter votre interrogation sur la conception du travail que l’expression suppose. Ici, vous pouvez penser simplement à la représentation du travail comme punition que l’on trouve dans la Genèse lorsque Adam est condamné à travailler à la sueur de son front.
Enfin, le verbe « gagner « peut être abordé dans le sens de la conquête, de la lutte pour la victoire. En ce sens, « gagner sa vie « ne peut-il pas signifier partir à la conquête de son humanité, acquérir ce qui fait de nous une personne avec des valeurs proprement humaines ? « Gagner sa vie « au sens de posséder cette dernière pleinement, au sens de devenir homme ?
 


« Hegel : la dialectique du maître et de l'esclave montre que le travailapporte quelque chose à l'homme : par le travail qu'il accomplit, l'esclavetranscende sa condition et dépasse son maître.

Symbole de réalisationpersonnelle.Kant : Travail comme condition essentielle de progrès et de la libérationdes déterminismes naturels.

La nature a bien fait les choses, l'hommedoit développer ses propres talents.

Le travail humanise le monde.Gagner sa vie c'est donc maîtriser la nature et s'émanciper par rapport àelle.· De plus, cette expression peut avoir un sens moral: l'homme se discipline et se réalise en s'écartant de son animalité et de ses désirsimmédiats.

Il acquiert une estime de soi.

Le travail exprime la liberté del'homme qui se détache de la simple nécessité. · De même, concernant le châtiment de Dieu : le travail imposé à Adam est aussi un symbole de rédemption : l'homme, par son travail,peut reconquérir peu à peu son humanité.

Il va apprendre à dominer lanature (de même que son état naturel).

C'est par son travail quel'homme devient homme. Le travail est nécessaire à l'homme. «Il est de la plus grande importance d'apprendre aux enfants à travailler.

» Kant, Réflexions sur l'éducation(1776). • Le travail est l'activité par laquelle l'homme transforme la nature pour la plier à ses besoins.

La techniqueest l'ensemble des moyens qu'il met en oeuvre pour cela.

D'un côté, l'homme invente des outils pour mieuxexploiter les ressources naturelles, de l'autre, ces outils deviennent eux-mêmes l'objet d'un travail.

Ce cyclevoue l'homme à transformer indéfiniment la nature.• On peut y voir un cercle vertueux permettant à l'homme de progresser, non seulement matériellement, maisaussi moralement.

C'est le cas par exemple de Kant, pour qui le travail ne doit pas être vu comme unemalédiction (Adam chassé du Paradis et voué à «manger son pain à la sueur de son front»), mais, d'une part,comme un moyen pour l'homme de ne pas s'ennuyer, et d'autre part, comme une ruse de la nature qui poussel'homme à développer ses facultés. 3- Gagner sa vie : une valorisation sociale de l'individu et de la vie, mais une valorisation qui peut s'avérercritiquable (remise en question du sens de l'expression) : Ainsi, le fait de gagner sa vie permet une existence sociale de l'homme.· Éthique protestante et capitalisme moderne : le travail est ce qui donne un sens à la vie, ce dans quoi chaque individu se réalise et devient lui-même. · Il est ici question de l'aspect de valorisation de l'homme, et donc de sa vie. · En effet le travail se comprend aujourd'hui comme étant ce qui crée de la richesse.

Les sociétés modernes tendent à permettre (en théorie) la survie de tout homme, y compris ceux qui ne travaillent pas.

Or, gagnersa vie est toujours d'actualité concernant le travail. · Ceci crée une vision du travail comme valorisation de la vie du travailleur, au regard de la vie des autres, travailleurs ou non.

En d'autres termes, nous avons ici à faire avec une mise en valeur de la vie. · Celui qui gagne sa vie lui donne alors une dimension de valeur, de richesse.

La vie semble alors avoir le prix du labeur que l'on a pour la construire. · Cependant, Marx met en garde contre l'aliénation par le travail, contre le risque de faire des hommes de simples outils marchands · Encore faut-il que le travail respecte l'homme et son humanité.

La quête de liberté et le souci du progrès ne doivent pas s'accomplir au détriment du travailleur.. »

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