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L'homme de lettres doit-il s'engager ?

Publié le 07/03/2009

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Enfin, à l’obstacle politique de la censure peut venir s’ajouter l’obstacle de la compréhension. En effet, un auteur utilise de formes ou des mots dont les enjeux et les sens ne sont pas accessibles à tous. Comme dans le chapitre III de « Candide «, beaucoup de lecteurs comprendront que Voltaire fait l’éloge de la guerre alors que son intention est à l’opposé. Derrière une représentation esthétique du champ de bataille « si beau, si leste « « brillant «, le philosophe qui ne doit pas être manqué sous peine de lire le contresens, et il critique la guerre comme la bruyère dans « Souverain de la République «, et Giraudoux qui dans « La guerre de Troie « reprend un fait de l’antiquité pour se protéger.

 

Finalement, l’homme de lettres refuse de définir son art comme décoratif et s’engage dans les débats de son temps. Conscient de la mission sociale et réformatrice qu’il a à accomplir, il prend sa plume pour crier sa révolte et proposer de meilleurs modèles sociaux. Cependant, le chemin du cri peut être semé d’obstacles : censure, diffusion restreinte, incompréhension, sont autant d’écueils qui peuvent limiter, voire tuer le pouvoir des mots. À l’image de Sartre qui écrit à la fin des « Mots « de prendre sa plume « pour une épée «, l’écrivain est celui qui ne renonce jamais et fait que le grand public se rappelle d’un événement historique par ses œuvres.

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