Devoir de Philosophie

Les hommes ont-ils toujours travaillé ?

Publié le 11/08/2004

Extrait du document

Le problème d'une question est justement l'impossibilité logique et historique de revenir à l'origine de l'homme. Nous ne pouvons en avoir qu'une connaissance mythique comme c'est le cas dans la genèse. Or comme l'indique ce récit, avant la chute, les hommes ne travaillaient pas. Après, le travail comme malédiction serait apparu comme punition divine. Dès lors, il s'agit der comprendre le fondement, le sens et la valeur du travail. Mais si les hommes n'ont pas toujours travaillé est-ce à dire que nous devons essayer de ne plus travailler. Dans ce cas, avec le travail, ce serait tenter de refaire l'Eden avec les moyen de la chute. Au contraire, si l'homme a toujours travaillé, est-ce à dire que le travail est essentielle à la nature humaine ? Qu'est-ce que cela nous renseigne sur la nature de l'homme et sur le travail ?

« 111.

Travail et oeuvre Le travail est scindé en deux : d'une part réalisation de soi dans un projet; d'autre part activité contrainte en tantqu'unique moyen social de subsistance.

Pour le salarié, le produit de son activité n'est plus toujours le but de sonactivité.

Comme le dit Marx, dans Travail salarié et capital (1849) : «Ce qu'il produit pour lui-même, ce n'est pas lasoie qu'il tisse, l'or qu'il extrait de la mine [...] c'est le salaire.

» La vraie vie commence pour le travailleur en dehorsdu temps de travail, qui n'est accompli que comme « gagne-pain ».

Marx dira encore que la liberté commence au-delà du travail nécessaire. « Le domaine de la liberté commence seulement là où cesse le travail qui est déterminé par la nécessité et la finalitéextérieure ; d'après sa nature, ce domaine se situe donc au-delà de la sphère de la production à proprement parlermatérielle.

Comme le sauvage doit lutter avec la nature pour satisfaire ses besoins, pour continuer et produire savie, de même l'homme civilisé y est obligé et il l'est dans toutes les formes de la société et dans toutes les manièrespossibles de la production.

A mesure qu'il se développe, ce domaine de la nécessité de la nature s'élargit, parce queles besoins augmentent ; mais en même temps croissent les forces productives qui les satisfont.

La liberté dans cedomaine ne peut donc consister qu'en ceci : l'homme socialisé, les producteurs associés règlent rationnellement cemétabolisme entre eux et la nature, le soumettent à leur contrôle commun au lieu d'être dominés par lui par uneforce aveugle ; ils l'accomplissent avec la moindre dé pense d'énergie possible et sous les conditions qui sont lesplus dignes de la nature humaine et qui y sont les plus adéquats.

Néanmoins, cela reste toujours un domaine de lanécessité.

C'est au-delà que commence ce développement des forces humaines qui est à lui-même son propre but,qui constitue le véritable domaine de la liberté, mais qui ne peut éclore que sur la base de cet empire de lanécessité.

La réduction de la journée de travail est la condition fondamentale.

» Marx, « Le Capital » , livre III,chapitre 48. L'homme prend conscience de son humanité par son travail.

Son arrachement à la nature n'est pourtant que partielet s'opère au sein de rapports sociaux de production, non dans l'indépendance.

La condition de producteur apparaît,non comme l'humanisation de la nature, mais comme la naturalisation de l'homme qui travaille pour vivre et non pourcréer ce qui l'arracherait à la vie immédiate.

Hannah Arendt propose de distinguer : le travail d'une part,consommation et reproduction des conditions de vie; l'oeuvre d'autre part, en tant que création d'un monde humainqui n'existait pas à l'état naturel (La Condition de l'homme moderne, 1958).

Mais n'y a-t-il pas une dimensiond'oeuvre dans tout travail, une chance d'émancipation quand la reconnaissance sociale confère le caractèred'oeuvre à un résultat obtenu?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles