Inviterai-je un anthropophage chez moi ?
Publié le 06/02/2004
Extrait du document
Montaigne est un philosophe sceptique, il doute de l'existence d'un bien
et d'un mal en soi, il y a des lois et des coutumes ceux qui les enfreignent
sont punis. Mais à la question de savoir quelles sont les coutumes qui sont les
meilleures Montaigne nous met en garde, toutes les coutumes se valent, que
celles qui sont en place le restent, ce n'est pas qu'elles sont les meilleures,
mais puisque aucunes ne valent mieux autant conserver les mêmes. On connaît la
célèbre citation de Montaigne « Vérité en dessus des Alpes, fausseté en deçà »,
il n'y a donc pas de vrai ni de faux seulement des coutumes établies qui
diffèrent toutes selon le lieu. Montaigne nous donne donc une grande leçon de
tolérance ce qu'on nous a appris n'est peut-être pas autre chose qu'une certaine
coutume qui nous est relative. Nous voyons tout à travers un prisme, celui de
notre culture nous n'avons pas de regard objectif, nous ne pouvons pas condamner
les autres cultures parce que c'est uniquement de notre point de vue que
certaines pratiques sont choquantes. En conséquence il faut se contenter de
reconnaître la variété des cultures sans se permettre de juger des cultures
différentes des nôtres.
TRANSITION
Montaigne
nous invite donc à beaucoup de prudence concernant notre droit à critiquer les
cultures qui ne sont pas les nôtres. Nous ne sommes pas la norme vers laquelle
toute culture doit s'efforcer de tendre. Cependant si on accorde que nous ne
constituons pas un modèle, n'y a-t-il pas quelque chose de problématique à
supposer que des hommes en différents milieux culturels n'ont rien de commun ?
Sans prétendre régir les autres civilisations les hommes ne sont-ils pas tous
des êtres raisonnables et en tant que tels soumis à des règles, celles de la
raison.
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