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KANT: Droit et disposition morale

Publié le 02/05/2005

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Quand on songe à la méchanceté de la nature humaine, qui se montre à nu dans les libres relations des peuples entre eux (tandis que dans l'état civil elle est très voilée par l'intervention du gouvernement), il y a lieu de s'étonner que le mot droit n'ait pas encore été tout à fait banni de la politique de la guerre comme une expression pédantesque, et qu'il ne se soit pas trouvé d'État assez hardi pour professer ouvertement cette doctrine. (... ) Toutefois cet hommage que chaque État rend à l'idée du devoir (du moins en paroles) ne laisse pas de prouver qu'il y a dans l'homme une disposition morale, plus forte encore, quoiqu'elle sommeille pour un temps, à se rendre maître un jour du mauvais principe qui est en lui (et qu'il ne peut nier). Autrement les États qui veulent se faire la guerre ne prononceraient jamais le mot droit, à moins que ce ne fût par ironie, et dans le sens où l'entendait ce prince gaulois, en le définissant : "L'avantage que la nature a donné au plus fort de se faire obéir par le plus faible." KANT

Parties du programme abordées :  Le droit.  La justice.    Analyse du sujet : Un texte qui examine le rôle du droit dans l'état de guerre. Paradoxalement, même celui-ci montre la disposition morale fondamentale de l'homme. Aucun État, en effet, n'abolit totalement la référence au droit au profit d'une simple exaltation de l'avantage du plus fort.    Conseils pratiques : Dégagez avec précision le sens des concepts : droit, avantage naturel, etc.  Montrez l'opposition entre ce qui semble une vue pessimiste «la méchanceté de la nature humaine«, et ce qui incline à l'optimisme "il y a dans l'homme une disposition morale, plus forte encore".... Expliquez la conciliation kantienne de cette opposition.    Bibliographie :    CLAUSEWITZ, De la guerre, Minuit.  KANT, Projet de paix perpétuelle, Gallimard.  HEGEL, Principes de la philosophie du droit, Gallimard.  Gérard CHALAND, Anthologie mondiale de la stratégie, Laffont Bouquins.

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« KANT (Emmanuel). Né et mort à Königsberg (1724-1804).

Fils d'un sellier d'origine écossaise, il fit ses études à l'Université de Königsberg, et s'intéressa davantage à la physique et à la philosophie qu'à la théologie.

En 1755, ilest privat-dozent de l'Université de sa ville natale, puis il est nommé professeur extraordinaire de mathématiques etde philosophie.

En 1770, il devient titulaire de la chaire de logique et de métaphysique.

Il vécut dans une demi-retraite pendant onze ans ; puis, commença la publication de ses grands livres, les trois Critiques.

La Révolutionfrançaise l'enthousiasma, et l'on raconte qu'il ne se détournait de sa promenade, minutieusement réglée, que pouren aller apprendre les nouvelles.

Il fut, en 1793, réprimandé par Frédéric-Guillaume II pour deux ouvrages sur lapolitique et la religion.

A la mort du Roi, il reprit sa plume et dévoila l'affaire.

Kant mourut le 12 février 1804, aprèsune très longue agonie.

— A ses débuts, Kant fut un disciple de Leibniz et de Wolff.

Il considère la science commeun fait, dont la possibilité, plus que l'existence, doit nous préoccuper.

La lecture de Rousseau lui fait aussiconsidérer la moralité comme un fait.

Nous retrouvons, en conclusion du système kantien, comme postulats, lescroyances dont Kant a ruiné la valeur dogmatique.

Lui-même a défini son entreprise ainsi : « J'ai remplacé le savoirpar la foi.

» — Le monde sensible est seul donné à notre expérience et à notre connaissance : ce sont les faits, lesdonnées de la sensation.

Le monde intelligible est une« illusion théorique».

Le pouvoir de la raison pure est illusoire.Les principes de l'entendement pur ne sont pas applicables aux noumènes, mais seulement aux phénomènes ; c'estla dialectique transcendante.

La raison doit reconnaître ses propres limites ; limiter la raison, c'est réaliser sonobjectivité.

— La connaissance se ramène à deux éléments : le monde sensible, ou phénomènes liés à l'espace et autemps et le monde intelligible, ou chose en soi, noumènes, pur objet de pensée.

L'intuition et le concept sont lessources de la connaissance.

— Mais, intellectuellement, il nous est impossible de parvenir à la connaissance dumonde intelligible.

— L'espace et le temps sont les conditions de toute connaissance ; pour qu'un objet possède uneréalité objective, il faut qu'il soit placé dans l'espace et le temps.

L'espace et le temps sont les formes a priori detoutes les données empiriques.

C'est ce qu'analyse Kant dans son esthétique transcendantale ou analyse de lasensibilité.

Les représentations données par ces deux éléments sont liées entre elles par la raison finie, à l'aide descatégories, ou principes de l'entendement pur.

Les catégories (analytique transcendantale) qui dessinent les limitesde la vérité, sont les produits d'une force et non pas l'attribut d'une substance.

Elles sont posées à l'occasion del'expérience, mais la dépassent.

La quantité, la qualité, la relation et la modalité sont les classes de jugement ;chaque classe renferme trois catégories (concepts fondamentaux a priori de l'entendement pur).

Quantité : unité,totalité, pluralité.

Qualité : réalité, négation, limitation.

Relation : substance, causalité, réciprocité.

Modalité :possibilité, existence, nécessité.

— L'analytique et la dialectique constituent la logique transcendantale.

La raison aune destinée pratique, une faculté d'agir.

Si la raison pure théorique est illusoire, la raison pure pratique est infaillibleElle est liberté, elle se donne à elle-même ses propres règles morales, qui définissent son autonomie.

— Il y a enl'homme une tendance naturelle au désordre et au péché : cette tendance est servitude.

La liberté devient donc uncommandement, un impératif à nous adressé ; elle est la raison d'être de la règle morale.

Le devoir, loi imposée parla raison à la volonté, est la façon que nous avons de connaître la liberté.

L'impératif (le la moralité est catégorique,absolu, inconditionnel, universel.

« Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volontéen une loi universelle.

» Cette maxime de l'action a pour objectif une fin en soi, qui est l'être raisonnable.« Agis detelle sorte que tu traites toujours l'humanité, en toi-même et en autrui, comme une fin et jamais comme un moyen.» Dans ce monde idéal, cette république des fins, « chaque citoyen serait à la fois législateur et sujet ».

Donc, «agis comme si tu étais législateur et sujet dans la république des volontés libres et raisonnables ».

— L'homme étantnaturellement porté vers le désordre, ne peut accomplir ces impératifs catégoriques qu'imparfaitement.

De cetteimperfection, naît le conflit religieux.

Aux principes généraux de la raison pratique, sont liés des postulats.

«L'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme sont les postulats qui garantissent à la raison pratique l'utilité de soneffort.

La croyance rétablit ce dont la raison pure théorique n'avait pu fournir aucune preuve valable.

» — Kantanalyse d'autre part la notion du beau et la notion de la finalité.

Le beau est ce qui plaît universellement sansconcept ; c'est aussi une finalité sans fin.

L'idée de finalité a une valeur subjective ; le principe théologique a unenécessité entièrement relative à la constitution de notre esprit, qui pose ce principe : « Rien n'existe en vain.

» —Kant demeure l'un des plus grands philosophes de tous les temps ; son influence fut considérable au rixe siècle, etse poursuit de nos jours.

On ne peut désormais plus se livrer à des études philosophiques sans rencontrer, d'unefaçon ou d'une autre, la pensée de Kant.. »

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