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Karl Heinrich MARX et la plus-value

Publié le 08/04/2005

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En achetant la force de travail de l'ouvrier et en la payant à sa valeur, le capitaliste, comme tout autre acheteur, a acquis le droit de consommer la marchandise qu'il a achetée ou d'en user. On consomme la force de travail d'un homme ou on en fait usage en la faisant fonctionner. Par l'achat de la valeur journalière ou hebdomadaire de la force de travail de l'ouvrier, le capitaliste a donc acquis le droit de se servir de cette force, de la faire travailler pendant toute la journée ou toute la semaine [...]. La valeur de la force de travail est déterminée par la quantité de travail nécessaire pour son entretien ou sa reproduction, mais l'usage de cette force n'est limitée que par l'énergie agissante et la force physique de l'ouvrier. La valeur journalière ou hebdomadaire de la force de travail est tout à fait différente de l'exercice journalier ou hebdomadaire de cette force tout comme la nourriture dont un cheval a besoin et le temps qu'il peut porter son cavalier sont deux choses tout à fait distinctes. La quantité de travail qui limite la valeur de la force de travail de l'ouvrier ne constitue en aucun cas la limite de la quantité de travail que peut exécuter sa force de travail. Prenons l'exemple de notre ouvrier fileur. Nous avons vu que pour renouveler journellement sa force de travail, il lui faut créer une valeur journalière de trois shillings, ce qu'il réalise par son travail journalier de six heures. Mais cela ne le rend pas incapable de travailler journellement 10 ou 12 heures ou davantage. En payant la valeur journalière ou hebdomadaire de la force de travail de l'ouvrier fileur, le capitaliste s'est acquis le droit de se servir de celle-ci pendant toute la journée ou toute la semaine. Il le fera donc travailler, mettons 12 heures par jour. Au-dessus des six heures qui lui sont nécessaires pour produire l'équivalent de son salaire, le fileur devra donc travailler six autres heures que j'appellerai les heures de surtravail, lequel surtravail se réalisera en une plus-value et un surproduit. Si notre ouvrier fileur, par exemple, au moyen de son travail journalier de 6 heures ajoute au coton une valeur de 3 shillings qui forme l'équivalent exact de son salaire, il ajoutera au coton en 12 heures une valeur de 6 shillings et produira un surplus correspondant de filés. Comme il a vendu sa force de travail au capitaliste, la valeur totale, c'est-à-dire le produit qu'il a créé, appartient au capitaliste qui est, pour un temps déterminé, propriétaire de sa force de travail. En déboursant 3 shillings, le capitaliste va donc réaliser une valeur de 6 shillings puisque en déboursant la valeur dans laquelle sont cristallisées 6 heures de travail, il recevra, en retour, une valeur dans laquelle sont cristallisées 12 heures de travail. S'il répète journellement ce processus, le capitaliste déboursera journellement 3 shillings et en empochera 6, dont une moitié sera de nouveau employée à payer de nouveaux salaires et dont l'autre moitié formera la plus-value pour laquelle le capitaliste ne paie aucun équivalent. C'est sur cette sorte d'échange entre le capital et le travail qu'est fondée la production capitaliste, c'est-à-dire le salariat, que l'ouvrier en tant qu'ouvrier et le capitaliste en tant que capitaliste sont obligés de reproduire constamment. Karl Heinrich MARX (1818-1883)

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« part, si « la valeur de ces moyens de nécessité absolue constitue par conséquent la limite minimum de la valeur dutravail, cette limite, en fait, est très extensible» et «une succession rapide de générations débiles et à existencebrève approvisionnera le marché du travail tout aussi bien qu'une série de générations fortes et à existence longue».

D'autre part, cette loi ne traduit pas une fatalité naturelle, elle a un caractère historique et le régime du salariatpeut et doit être aboli.Ces préliminaires étaient sans doute indispensables pour donner tout son sens à la production de la plus-value.

Lesalaire devrait équivaloir à la partie de la journée de travail nécessaire pour renouveler la valeur de la force detravail de l'ouvrier, «mais dans ce cas il ne reviendrait aucune plus-value, aucun surproduit au capitaliste ».

Lecapitaliste, s'il veut réaliser un profit, doit imposer à l'ouvrier un surtravail, c'est-à-dire prolonger la durée du travail,cette partie du travail journalier restant impayée.

Dès lors, «le maximum de profits correspond à la prolongation de lajournée de travail encore compatible avec les forces physiques de l'ouvrier.

Le maximum du profit n'est donc limitéque par le minimum physiologique du salaire et le maximum physiologique de la journée de travail »18.

D'où « la lutteincessante entre le capital et le travail, le capitaliste essayant continuellement d'abaisser les salaires à leur minimumphysiologique et de prolonger la journée de travail à son maximum physiologique, tandis que l'ouvrier exerceconstamment une pression dans le sens opposé ».

Mais jusqu'ici le «rapport des forces des combattants » estinégal, et «c'est le capital qui est le plus fort ».Pourtant, et c'est l'illusion que Marx dénonce, « la valeur ou le prix de la force de travail prend l'apparenceextérieure du prix ou de la valeur du travail lui-même», aux yeux mêmes de l'ouvrier.

Il est manifeste que lesurtravail est du travail non payé, bien que «les parties payées et non payées du travail soient inséparablementmêlées, et que la nature de toute cette opération soit complètement masquée par l'intervention du contrat et par lapaye effectuée à la fin de la semaine ».Quant au taux de la plus-value, il est déterminé par «le rapport suivant lequel la journée de travail est prolongée au-delà du temps pendant lequel l'ouvrier, en travaillant, ne ferait que reproduire la valeur de sa force de travail, c'est-à-dire fournir l'équivalent de son salaire », et ce taux est ce qui mesure le profit.

En effet, la plus-value «danslaquelle est incorporé le surtravail, le travail impayé de l'ouvrier », c'est le profit.

Certes, sur le profit brut il y a lieude déduire soit la rente foncière, soit l'intérêt du capitaliste financier, et c'est le reste qui constitue le profitindustriel ou commercial.

Le profit désigne donc globalement le montant de la plus-value, mais si la répartition de laplus-value intéresse surtout l'économiste, rente foncière, intérêt et produit industriel représentent du travail impayé,«et ils ont tous la même source et rien que cette source».Peut-on améliorer le régime du salariat et amender le système capitaliste ? La réponse de Marx est formelle.

Lasolution à la situation actuelle ne peut être que radicale et révolutionnaire.

Ce que l'histoire a créé, l'histoire ledétruira.

Une série de processus historiques a abouti « à une dissociation de l'unité primitive, qui existait entre letravailleur et ses moyens de travail ».

La séparation entre le travailleur et ses moyens de travail «va subsister et sepoursuivre à une échelle toujours croissante jusqu'à ce qu'une révolution nouvelle bouleversant de fond en comble lesystème de production vienne la renverser et restaurer l'unité primitive sous une forme historique nouvelle ».

Créercette société nouvelle, c'est la mission de la classe ouvrière et des syndicats ouvriers.

Abolition du salariat ou dumode de production capitaliste, c'est-à-dire substitution à la propriété privée, qui en est la source, de la propriétécollective des moyens de production.

En d'autres termes, fin de l'aliénation du travail et, selon l'expression , dusocialiste Saint-Simon, de l'exploitation individuelle de l'homme par l'homme.

Ainsi s'ouvrira, par l'administrationcollective et générale des biens, l'ère de la liberté. MARX (Karl). Né à Trêves, en 1818, mort à Londres en 1883.

Il fit ses études aux Universités de Bonn, de Berlin et de Iéna, et fonda en 1842, la Gazette Rhénane.

Il se rendit à Paris en novembre 1843, et y lança les Annalesfranco-allemandes.

Expulsé en 1845, il se réfugia à Bruxelles, effectua un voyage en Angleterre, au cours duquel ilrédigea le Manifeste du parti communiste Il est expulsé de Belgique en 1848, fait un bref séjour à Paris et s'installe àCologne, où il fonde la Nouvelle gazette rhénane.

Chassé des États rhénans en 1849, il se rend à Paris, d'où il estexpulsé et il part vivre à Londres.

Il y connaît la misère, malgré le soutien amical d'Engels.

L'Internationale ouvrièreest créée en 1864.

Des conflits de doctrine éclatèrent, des rivalités opposèrent Marx à Mazzini, à Bakounine, à JulesGuesde.

A l'abri du besoin grâce à une pension d'Engels et veuf en 1881, il voyagea, pour sa santé : Monte-Carlo,Vevey, Enghien, Alger.

Il mourut d'un abcès du poumon.

C'est en Angleterre que Marx étudia scientifiquement, enéconomiste, les problèmes de la classe ouvrière, et qu'il fut amené à élaborer et à exprimer sa doctrine : lemarxisme, dont lui-même prétendit d'ailleurs se tenir à l'écart.

Les transformations sociales dont l'histoire nous donnele spectacle ont pour hase la structure économique.

C'est le principe du matérialisme historique.

«L'existence desclasses est liée à des phases du développement historique déterminé de la production ».

La lutte des classes est lerouage primordial de la transformation du monde.

La classe la plus nombreuse, qui est la plus défavorisée, doitassurer son triomphe sur la classe la plus riche, qui est la moins nombreuse.

Le prolétariat doit vaincre labourgeoisie.

L'analyse économique de Marx le conduit à démontrer que le mode de production des richesses estcollectif, alors que leur mode d'appropriation demeure individuel ; là est la base de l'antagonisme des classes.

Le. »

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