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Le langage n'est-il qu'un instrument ? ?

Publié le 10/07/2004

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La fonction phatique consiste à mettre l'accent sur le canal de la communication, sur l'établissement matériel du contact de la communication. Il s'agit de s'assurer que le message est bien reçu, que la communication n'a pas été interrompue. Cette fonction s'exprime par des interjections, par des expressions sans contenu précis : «Allô«, «heu«, «hein«. « Il y a des messages qui servent essentiellement à vérifier si le circuit fonctionne [«Allô, vous m'entendez ?«], à attirer l'attention de l'interlocuteur ou à s'assurer qu'elle ne se relâche pas («Dites, vous m'écoutez ?« ou en style shakespearien : « Prêtez-moi l'oreille ! « - et à l'autre bout du fil : « hm hm !«) [Op. cit., p. 219). La fonction métalinguistique est cette capacité du langage à se questionner lui-même.

Parler du langage comme d'un outil ou d'un instrument spécifique à l'homme c'est considérer le langage comme une invention comme une autre. Le langage n'est-il pas plutôt l'essence même de l'homme ? Le langage n'enseigne-t-il pas la définition même de l'homme ? Le langage n'est pas qu'un outil, ni une simple faculté qui s'ajouterait aux fonctions animales, il est l'essence de l'homme.

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« Réagir • Un instrument permet de mener à bien un projet : le langage est-il obligatoirement sous la dépendance d'un telélément antérieur? (et quel pourrait être ce dernier ?).• Ne pas être obsédé par la fonction de communication du langage.

Essayer de repérer des domaines où le langagecommunique peu, ou pas tout de suite...• Instrument de la pensée ? Mais y a-t-il possibilité de penser sans langage ? Directions de recherche 1 — Analyse de situations où le langage intervient pour son intérêt instrumental ou ustensilaire : la communicationquotidienne et efficace (« Passe-moi le sel »), les rapports de hiérarchie où des ordres circulent immédiatement...(on peut emprunter partiellement au texte de Bergson ci-dessus).2 — Mais les rapports entre le langage et le message sont plus subtils que ceux qui existeraient entre un contenu etun simple instrument de transmission de ce dernier :— la forme du message peut en modifier le sens (intonations, formes grammaticales plus ou moins banales ourecherchées, style : que devient une commande de charcuterie sussurée avec douceur et en alexandrins ?) ;— apprendre un mot de plus, c'est introduire une distinction supplémentaire dans le « réel » qui m'entoure (cf.Mounin : la forêt n'est pas décrite, ou vécue au cours d'une promenade, de la même façon par un botaniste et parun enfant, parce que les mots opèrent un découpage du monde, et sa mise à notre portée) ;— c'est le langage qui forme la pensée, contrairement à ce qu'affirme volontiers l'opinion, toujours prête à admettreune pensée antérieure au langage, qui trouverait dans les mots un simple véhicule ou moyen d'extériorisation.

Cf.Platon : la pensée intérieure comme dialogue avec soi-même, c'est-à-dire circulation de langage dans un espaceinterne, ou Hegel, qui a bien montré que la « mise en mots » est le seul moyen de donner à la pensée une formestricte et sérieuse.

Donc, pas d'antériorité de la pensée sur le langage ; bien plutôt (sur le plan biographique) cellede l'acquisition du langage sur la capacité de penser, et ensuite des relations dialectiques.3 — Dans les fonctions du langage telles que les isolent les linguistes (cf.

Jakobson), la fonction poétique ouesthétique inverse le rapport ustensilaire entre signifiant et signifié : là où il y a littérature, ou poésie, lacommunication peut être suspendue, ou laisser place à l'énigme (Mallarmé).

Dans ce cas, il n'y a plus, à strictementparler, d'intention de dire (cf.

Robbe-Grillet : « le véritable écrivain est celui qui n'a rien à dire »), mais il y arecherche sur des formes nouvelles, et c'est à partir de ces formes, de ces dispositions inattendues d'éléments dulangage commun, que de nouveaux sens pourront se former éventuellement.

Au lieu de demeurer un instrument decommunication, le langage devient pour l'écrivain un matériau à travailler en lui-même, au même titre que le marbrepour le sculpteur ou la couleur pour le peintre (cf.

Barthes : différence entre l'écrivain et l'écrivant).

On peut doncdémontrer aisément que le caractère instrumental n'est qu'un aspect du langage, et pas nécessairement le plusfécond, même s'il est statistiquement le plus fréquent ou le plus immédiatement utile. Lectures • G.

Mounin, Clefs pour la linguistique.• Barthes, Essais critiques.. »

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