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La liberté est-elle concevable sans le passé ?

Publié le 11/09/2011

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Paradoxalement, l’homme qui ne regrette rien de ce qu’il fut vit aussi dans une forme de passivité : celle de l’homme satisfait de lui-même ne cherchant rien à accomplir dans l’avenir. Sans se voir vieillir ou s’altérer au fil du temps, l’homme ne peut chercher à lutter contre la mort ou inéluctable qui l’attend. Il ne donne aucun but à son existence pour vaincre justement l’irréversibilité du temps, ne cherche à accomplir aucune œuvre qu’il pourrait laisser derrière lui, se contente de vivre au jour le jour, satisfait de son existence.

« De même, un homme qui se ment à lui-même en niant ses fautes pour ne pas en construire une vie authentique.

Orla liberté est bien le pouvoir d’être soi-même en se connaissant et en se réalisant à travers ses pensées et sesactes.

Il s’agit se « créer » soi-même, comme le montre Bergson.

Or cela est impossible pour un homme incapabled’assumer ses actes en reconnaissance : « c’est moi qui ai fait cela ».

Une vie authentique reste donc prisonnière etdépendante du mensonge qui la fonde, fragile au point de basculer dès que celui-ci est découvert.

La liberté est iciillusoire. 3.

Un homme qui rompt avec son passé au nom du choix se condamne à l’inconsistance et ç une existence vide desens : Enfin on peut s’interroger sur l’homme qui, pour choisir, décide de ne pas suivre son passé : il se condamne àchanger sans cesse d’histoire pour ne jamais avoir la même.

Mais u’est-il à la fin ? Un homme sans aucunengagement, désengagé de tout et forcément sans consistance.

C’est là s’empêcher de construire une histoire àlong terme capable de donner un sens à sa vie tout entière en alignant « des » histoires sans fin.

Or la libertéconsiste bien à s’engager et à assumer ses engagements, à poursuivre ce qu’on a commencé pour prouver savolonté et sa détermination : dire « je suis libre, je veux cela », c’est bien l’être capable de montrer sa forced’engagement et résister à tout ce qui peut en menacer la poursuite.Ainsi il s’avère que vouloir être sans passé ne peut conduire qu’à une liberté incertaine et inauthentique.

Il faut donccompter avec le passé, mais sans pour autant le vivre comme contrainte.

Comment alors concevoir le passé pourqu’il serve la liberté ? III.

Comment vivre son passé pour pouvoir être libre ? 1.

La force positive du regret : C’est le regret qui rend possible la conscience de la mort, l’idée que nous ne sommes pas éternels et que le tempspasse.

Seule cette représentation nous tourne vers la vie : il s’agit de donner un sens à cette vie qui n’aura lieuqu’une fois.

Mais il ne s’agit pas pour autant de vivre du regret, c’est-à-dire de se maintenir dans le passé.

Le regretn’est qu’une condition, une étape à dépasser.

Il ne s’agit pas de refuser de vieillir en regrettant sa jeunesse.

Il s’agitde vivre sa jeunesse pour ne pas avoir à la regretter.

C’est donc l’idée qui nous permet de ne pas regretter.

Leregret joue le rôle de constat réaliste nous maintenant attentifs au présent.

La liberté que devient possible est cellequi nous fait agir en connaissance de cause, en sachant ce que nous faisons, en prenant garde de ne pas rater nosactes qui n’ont lieu qu’une fois. 2.

La leçon morale du remords : De même, il ne s’agit pas de ruminer son passé en se maintenant dans le remords coupable.

Il faut utiliser le remordspour s’engager à ne pas répéter la même faute.

Car même si le temps passe, nos actions, de par leur démarche etleur contenu peuvent se répéter dans la faute.

Le remords donne ainsi à nos actions la liberté de se déterminermoralement, sollicitant ainsi notre volonté et le courage de bien agir.

Grâce au passé compris comme mal, le bien etla liberté morale qu’il suppose deviennent possibles.

Mais cela exige qu’on se pardonne à soi-même, travail difficileque seul le projet de s’améliorer rend accessible.3.

L’assomption du passé Enfin, le passé n’exige pas, au fond, d’être continué.

Il propose son sens, mais c’est d’abord en décidant moi-mêmede le poursuivre que j’affirme ma liberté.

Je ne subis pas sa pression, je ne lui obéis pas, je « ré-assume » monpassé, c’est-à-dire que je reprends à mon compte ce qui au départ vient de lui.

Ainsi l’homme marié qui « reste »marié ne le fait pas parce que son passé l’exige, il le fait parce qu’il le veut bien, et c’est chaque jour qu’il s’engageà nouveau dans son projet ancien.

De même, j’ai la liberté de rompre avec mon passé, mais ce n’est pas pour le nierdans un choix fictif.

C’est parce que je décide que mon ancien projet est mort.

Il ne s’agit pas de me renier mais dele laisser derrière moi, sachant qu’il restera éternellement mon passé. Conclusion Ainsi il serait illusoire, parce que le passé est là, de vouloir s’en défaire pour être libre.

La liberté gagnée ainsi neserait ni authentique ni efficace.

Le passé est nécessaire à la connaissance de soi-même et à la responsabilité.

Ilfaut savoir l’accepter en l’utilisant et en l’assumant. Biographie et bibliographie de Bergson (1859-1941) : [pic] Philosophe français.

Son « retour conscient et réfléchi aux données de l’intuition » influença notamment Péguy etProust.

« Matière et Mémoire » (1896) ; « Le Rire » (1900) ; « L’évolution créatrice » (1907) ; « Les Deux sourcesde la morale et de la religion » (1932).

Prix Nobel de la littérature en 1927. Biographie et bibliographie de Kant :. »

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