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La liberté est-elle innée ?

Publié le 22/02/2012

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L'homme, en tant qu'être conscient, a le sentiment d'être libre. Mais ce sentiment est, en fait, illusoire, car l'homme est soumis à des déterminismes naturels, sociaux, psychologiques. Il faut donc dire de l'homme, non qu'il est libre, mais qu'il se libère. La liberté s'acquiert : 1. par la maîtrise de la nature (liberté comme transformation active du donné de ce point de vue, le développement des sciences et des techniques a donné à l'homme un grand pouvoir, 2. par la maîtrise du développement économique et social, 3. par la maîtrise de soi (dominer ses passions, chercher à mieux connaître son inconscient). La liberté se conquiert donc. Elle est le pouvoir d'agir fondé sur la connaissance des déterminismes qui s'exercent sur nous.

« liberté.

Au contraire, on peut comprendre la mise en évidence du déterminisme subi par l'homme comme un travailpréalable nécessaire à sa libération.

Autrement dit, on peut comprendre la sociologie et les sciences humaines engénéral comme un effort critique afin d'assurer à l'homme une liberté qui soit autre chose qu'une illusion.

C'est direque la liberté apparaît ici comme la fin d'une conquête.

Cette conquête réside dans le processus de libération, etimplique une lutte de la raison pour reprendre le terrain conquis par les préjugés, l'ignorance et l'idéologie. 3.

La liberté est à la fois donnée et ordonnée. A.

La liberté comme donnée déduite du fait de la raison. Si l'on veut assurer la possibilité de cette conquête, il importe de prouver la possibilité même d'une liberté quiéchappe au déterminisme.

Autrement dit, la question est de savoir si l'on peut dépasser la simple preuvepsychologique de la liberté pour véritablement fonder sa certitude.

On peut répondre par l'affirmative à cettequestion en mettant en évidence, avec Kant (Critique de la raison pratique), la certitude de la libertétranscendantale.

La conscience de la loi morale, comme fait de la raison même, implique en effet cette libertétranscendantale.

En d'autres termes, la liberté est une donnée certaine de la nature humaine que l'on peut prouverindirectement à partir de la conscience morale: si la raison dit «tu dois», elle dit nécessairement en même temps «tupeux». Demanderais-je pourquoi « je dois », je ramènerais alors l'obligation morale à une obligation conditionnelle qui ne vaudrait que relativement à autre chosede posé.

Kant ne peut admettre que le devoir puisse être déterminé par des conditions empiriques.

Le devoir a sa source dans la raison et se définit, endehors de tout rapport à des mobiles sensibles ou à des situationsparticulières.

Il prend la forme d'une loi rationnelle.

D'une part, cette lois'impose au sujet comme une obligation absolue, cad impérieuse etinconditionnelle.

Elle constitue donc un impératif catégorique qui se distinguedes impératifs hypothétiques de l'habileté et de la prudence.

D'autre part,dans sa forme, elle se réduit à un pur jugement : « tu dois », indépendamment de ce sur quoi elle porte.

La loi ne peut, en effet, êtrecatégorique que dans la mesure où elle reste libre de tout contenu. Ainsi donc, la raison ne nous prescrit aucune obligation concrète du type :« Dans tel cas, tu dois faire ceci ».

Mais elle nous prescrit d'obéir aux règles qui peuvent, sans contradiction, prendre la forme d'une loi universelle.

Onpeut, par conséquent, dire qu'il n'y a qu'une seule formule du devoir : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même tempsqu'elle devienne une loi universelle.

» (« Fondements de la métaphysique des moeurs »).

Par maxime il faut entendre le principe subjectif du vouloir, cad celui qui détermine intérieurement la volonté agissante.

Cette formulepermet de reconnaître dans tous les cas et sans hésitation son devoir.

Si jeme demande par exemple si une promesse trompeuse est conforme au devoir, « le moyen de m'instuire le plus rapidement, tout en étant infaillible, est de me demander à moi-même : accepterais-je bien avec satisfaction quema maxime (de me tirer d'embarras par une fausse promesse) dût valoir comme une loi universelle (aussi bien pourmoi que pour les autres) ? [...] Je m'aperçois bientôt ainsi que, si je peux bien vouloir le mensonge, je ne peux enaucune manière vouloir une loi universelle qui commanderait de mentir : en effet, selon une telle loi, il n'y auraitplus à proprement parler de promesse. » (idem) .

La raison en est que si tout le monde mentait, on ne croirait plus aux promesses de personne.

Par conséquent la maxime qui me pousse à faire une fausse promesse, « du moment qu'elle serait érigée en loi universelle se détruirait nécessairement elle-même. » B.

L'autonomie comme conquête. Cette certitude de la liberté apparaît parallèlement comme une exigence: en effet, la liberté transcendantale estfine donnée qui ne se donne qu'à travers l'impératif du devoir.

C'est pourquoi la liberté est toujours une conquête:elle est «ordonnée» par la raison comme «autonomie», c'est-à-dire comme capacité à agir uniquement en fonctionde l'impératif catégorique.

Et si la possibilité de cette autonomie est certaine, dans les faits, sa réalisation est uneconquête jamais assurée.

La liberté comme autonomie est une conquête de l'homme sur lui-même, afin qu'il semontre à la hauteur de l'exigence qu'il porte en lui-même. Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législationrationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure.

Aucun intérêt ne vient le forcer àfaire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre.Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous ladépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie de la volonté.

Êtrelibre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle.. »

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