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Qu'est-ce qu'un monstre ?

Publié le 27/02/2005

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            Le monstre serait donc avant tout une catégorie de l'imaginaire, étendue par métaphore à des cas de pathologie. Il suffit de faire varier à l'excès un paramètre physiologique pour obtenir un monstre, ainsi dans La poétique de l'espace Bachelard remarque qu'un escargot qui irait à une grande vitesse aurait quelque chose d'inquiétant.             Dans Différence et répétition (ch. I) Deleuze soutient quant à lui que « Pour produire un monstre, c'est une pauvre recette d'entasser des déterminations hétéroclites ou de surdéterminer l'animal. Il vaut mieux faire monter le fond, et dissoudre la forme ». Autrement dit une part d'ombre, d'indifférenciation, est caractéristique au monstre, on ne peut en faire une description anatomique claire. Le Yéti, le monstre du Loch Ness se confondent avec leur élément naturel, on ne sait pas exactement leur allure, tandis qu'en accumulant par exemple des bras des yeux de trop ou en faisant de simple géants ou lilliputiens on perd l'effrayant et le monstrueux au profit du comique (cf Rabelais).             III-Le monstre est une construction sociale.               Mais en creusant sous les figures de monstres crées par la littérature et le mythe on s'aperçoit que ces inventions esthétiques sont souvent motivées par une norme sociale. Par exemple le thème du vampire est peut-être bien lié à une peur sociale de l'homosexualité.

Comment donner une définition du monstre ? Il semble que l’on puisse soit tenter une recherche naturaliste et expliquer par exemple des caractères phénotypiques jugés monstrueux par une erreur de recopiage dans la séquence d’Adn correspondante, soit l’on évite de réduire le monstre à un cas particulier d’erreur biologique et on adopte une voie « compréhensive « plutôt qu’explicative. Le monstre ne serait plus compris comme en-deça ou au-delà d’une norme naturelle ou culturelle mais comme normativité originale ; et nous nous trouvons donc devant le paradoxe suivant : si le monstre c’est d’abord ce qui est hors norme, comment le caractériser pour lui-même et non négativement (relativement à un ordre) s’il n’a pas de norme propre ?

« Mes pensées ont toujours été habitées d'images ingrates, d'effrayantes chimères.Les jours noirs ils conquièrent le terrain de ma peurEt m'entraînent vers un abysse où mes angoisses se font fortes de mes sueurs.Telle une enfant, inculte et timoréeLes monstres ont longtemps été bercésPar d'obscurs préjugés.Puis l'enfant grandi, il mûrit.Il se gorge de passions,Ses peurs il s'en fait fort et les assimile, elles deviennent fascination.L'ado se heurte à des limitesEt veut toucher l'horizon.Pour grandir il se crée un empire.En même temps, la raison s'émancipe,Les significations lui échappent,Qui sont ces monstres qui sifflent sur sa tête ?Sur ma tête ?Qu'est la monstruosité ?Se peut il que le monstre ait une réalité ? Et un jour j'ai compris que le monstre étaitune part de l'humanité.... Voici comment d'une pensée récurrente j'en suis venue à réfléchir sur la question du monstre.C'est une question qui nous ouvre la voie à la réflexion, car non seulement il nous invite à penser la question del'humain, mais aussi du normal.

Il s'approprie nos réticences, concentre nos peurs et attise notre curiosité.

Lemonstre est l'exception, il recèle des mystères inépuisables et son apparition nous confronte sans médiation à unréel perçu infini.

Il nous impose la béance et le devenir du monde auquel nous appartenons...

Pour cela il a unevaleur heuristique sans pareille.

Ni un concept, ni une recherche ontologique ne nous sauverait de ces doutes,puisqu'il n'y a pas de monstre type, il y a des monstres, des êtres informes, protéiformes et même des idéalitésmonstrueuses. D'autre part et ce qui peut paraître paradoxal, c'est que le monstre est singulier, son unicité par là est-ellerévélatrice de notre solitude que nous nions par des cadres, les normes ? Et puis qui nous dit que nous ne sommes pas nous-même des monstres normalisés ? Le monstre est tapi, une sorte de conciliation de deux mondes.

Physiquement réel en ce qui concerne des êtres auxattraits mystérieux (à l'instar de nos visions cauchemardesques qui sont une synthèse de visions réelles) mais l'idéeque nous nous forgeons est fausseté, tant l'aura qu'il dégage devient prétexte à des interprétations erronées...

est-il suspension ?. »

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