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La nature est-elle un modèle à suivre ou un obstacle à surmonter ?

Publié le 04/10/2005

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NATURE (lat. natura; de nasci, naître)

Terme équivoque qui connaît deux grandes acceptions selon qu'il désigne la nature d'un être ou la nature en général. Désignant la nature d'un être, le terme renvoie d'abord à l'idée d'une existence qui se détermine d'elle-même, sans l'intervention d'une cause étrangère : 1. s'oppose à ce qui résulte de l'art ou de la technique : « La nature est principe dans la chose même » (Aristote); 2. est synonyme d'essence d'un genre dès lors qu'il désigne l'ensemble des propriétés qui le définissent : « La nature d'un gouvernement est ce qui le fait être tel » (Montesquieu); 3. désignant ce qui est inné, s'oppose à l'acquis, c.-à-d. chez l'homme à la culture ; désignant ce qui est spontané, s'oppose à ce qui est réfléchi. Désignant la nature en général, le terme renvoie à l'idée d'un ensemble organisé et régi par des lois : 1. ainsi la nature comme ensemble des choses qui présentent un ordre et réalisent des types s'oppose pour Aristote au hasard : « La nature ne fait rien en vain » ; 2. la Nature en tant que s'y exprime une Absolue nécessité s'oppose au Monde - humain soumis à la contingence; 3. la nature où toute cause est elle-même l'effet d'une cause extérieure s'oppose pour Kant à la liberté qui suppose l'autonomie morale de l'agent.

« Pourtant depuis le début de l'humanité, les hommes cherchent à rompre avec la nature.

Comme le dit par exemple,Hegel, l'histoire est strictement humaine : elle est le processus par lequel les individus se regroupent en société, etpar lequel ils se démarquent de la nature.- La nature est parfois un spectacle cruelle.

On parle souvent en effet de la loi de la nature.

Pourtant, cette loi estcelle du plus fort.

Nous regardons souvent les animaux et ceux-ci doivent pour se nourrir en tuer d'autres.

Certainsanimaux d'ailleurs tuent même quand ils n'ont pas besoin.

De même, certaines catastrophes naturelles effraient etdétruisent beaucoup de choses.

Le philosophe Hobbes décrit un état de nature avant la civilisation qui n'a riend'idyllique.

ans l'état de nature, chaque individu possède les mêmes forces, les mêmes besoins et en résulte une"guerre de chacun contre chacun" pour "dominer l'autre".

L'état de nature est donc un état de guerre, d'horreur etd'angoisse permanente.

C'est d'ailleurs parce que cet état est trop dur que les hommes se sont assemblés ensociété pour trouver sécurité et justice.

En entrant en société, l'homme cède ses pouvoirs à l'état.

La logique diffèreet les sociétés sont censées mettre en place une égalité en droit là où la nature ne voit que la loi du plus fort.

Cequi fait la spécificité des sociétés humaines pour Adam Smith, ce sont les actes d'échanges qui se produisent.

Defait, il n'y a jamais dans le monde animal de réel échange, avec la mise en marché d'un bien, ni de dialogue.

L'animalne connaît pour obtenir une chose détenue par un autre que la force ou la plainte.- Mais ce qui mène à cette situation de guerre, c'est les passions et les instincts naturelles de l'homme.

Freudanalyse ainsi ces pulsions, faisant partie de la nature humaine qu'il faut combattre pour réussir à vivre ensemble.L'inventeur de la psychanalyse écrit, dans Malaise dans la culture, « l'homme n'est pas un être doux, en besoin d'amour[…] mais au contraire, il compte à juste titre parmi ses aptitudes pulsionnelles une très forte part depenchant à l'agression.

» La philosophie a longtemps tenté d'effacer en l'homme tous les instincts naturels et lestraces d'animalité chez lui.

Elle tente d'y substituer la raison en vue de rendre les actions humaines volontaires etréfléchies, oeuvrant consciemment pour le bien.

C'est d'ailleurs le but que donne Kant à l'éducation.

Il s'agit depermettre aux enfants d'arriver à dominer ses instincts à travers le développement de la rationalité.

Il affirme danstraité de pédagogique si « la sauvagerie est l'indépendance à l'égard de toutes les lois.

La discipline soumet l'homme aux lois de l'humanité ».

Il s'agit donc de lutter contre la nature et de ses instincts sauvages à travers la discipline.- de plus, la nature peut être un frein à l'existence et à l'épanouissement de l'homme, parce qu'elle peut être cruelleenvers lui.

Tout d'abord parce qu'elle ne lui a pas fourni les armes nécessaires pour sa sécurité.

En effet, selon lemythe de Prométhée et d'Epithémée, il fallait répartir les facultés entre les différentes races mortelles.

Or, quand letour de l'homme est arrivé, il ne lui restait plus rien.

Dès lors, l'homme s'est trouvé démuni dans une nature hostile.Comme le dit Platon, dans Protagoras , l'homme est qualifié de "nu, sans chaussures, ni couvertures, ni armes". De même, les lois de la nature sont un frein à la liberté humaine.

Il ne peut pas faire ce qu'il veut parce qu'il estsoumis comme les autres à ces lois.

Ainsi, même si un homme voulait voler, cela lui serait impossible( en dehors deréalisations mécaniques) puisqu'il est soumis à la loi de la pesanteur et que les lois de la nature qui préside à lacréation et au fonctionnement de son organisme ne lui permet à travers ses organes de le faire.

Les lois de la naturelimite donc le domaine d'action de l'homme et donc un frein à l'existence humaine.

C'est parce que la nature est cruelle que l'homme a développé sa raison- Il faut cependant apercevoir qu'un obstacle peut lui même permettre à l'homme ou à toute autre chose de sedéployer au mieux.

Par exemple, en physique, les frottements d'une roue de voiture sur le sol sont un obstacle, unerésistance à la vitesse du véhicule et pourtant sans eux la voiture ne pourrait pas adhérer au sol et avancer.

Lanature est donc peut-être un obstacle pour l'existence humaine et pourtant, c'est peut-être elle qui permet àl'homme de s'épanouir et de se développer.

C'est parce que l'homme a dû faire face à l'hostilité de la nature quel'homme a développé la technique et l'intelligence.

C'est pourquoi Bergson affirme dans L'évolution créatrice que l'homme avant d'être homo sapiens ( sage) a été homo faber ( fabricant).

Il pose l'hypothèse que l'intelligence humaine est proprement technique.

Sa premièredémarche a été de fabriquer des outils, des objets lui permettant de survivre.

)."L'intelligence, envisagée dans ce qui paraît être la démarche originelle, est lafaculté de fabriquer des objets artificiels, en particulier des outils" De même,Aristote définit aussi la technê comme proprement humaine puisque définie comme "disposition tournée vers la création" et "accompagnée de raison".

Lespremières techniques humaines sont donc fondamentalement liées aux besoinsnaturelles auxquelles elles apportent une réponse en fournissant les moyens dela satisfaction.

Ainsi pour Rousseau, le besoin est le moteur de l'inventiontechnique.

Quand le milieu est hostile, la technique apparaît comme riposte duvivant en vue de sa conservation.

"A mesure que le genre humain s'étendit, lespeines se multiplièrent avec les hommes.[...] Des années stériles, des hiverslongs et rudes[...] exigèrent d'eux une nouvelle industrie.

Le long de la mer etdes rivières, ils inventèrent la ligne et l'hameçon"( Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes ) Le fait même que la nature l'a dépourvu et qu'elle fait preuve de cruauté quel'homme a développé son intelligence et qu'il a pu devenir « comme maître etpossesseur de la nature.

»- De plus, la nature n'est peut-être qu'une réserve d'idées et non pasvéritablement un modèle.

On peut par exemple, penser que l'homme a pensé àvoler en voyant un oiseau, mais on ne peut pas pour autant dire qu'il a pris la nature pour modèle.

Elle lui a justedonné une idée à partir de laquelle l'intelligence de l'homme s'est appliquée.

Cependant, la nature lui a fait obstacle,il a du d'abord apprendre les lois qui gouvernent la pesanteur qui lui bloquaient le vol.

Ainsi, c'est parce que la. »

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