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Nos désirs doivent-ils nous inspirer de la peur ?

Publié le 07/04/2009

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Parce qu'il n'est « ni ange, ni bête « (Pascal), l'homme est un être de désirs, tendant consciemment vers un but ou un objet. Contrairement au besoin, le désir est subjectif et contingent : sa non satisfaction n'entraîne pas la mort ou de grave carence. Néanmoins, un désir non satisfait provoque une frustration plus ou moins intense, qui perturbe l'homme. Il y a donc une force du désir, qui vient du plus profond de nous, voire même de cette partie obscure que Freud nomme l'inconscient, et qui influence le comportement de l'homme, peut le conduire à l'obsession, parfois même jusqu'à la folie, dans le cas notamment du désir amoureux. C'est cette influence qui effraie l'homme, lui fait peur. Car on a peur de ce qui peut être dangereux pour nous, d'un mal potentiel. Et les conséquences du désir semblent être de cet ordre.  Mais la peur est-elle forcément l'attitude adéquate face à nos désirs ? Le problème est ici de savoir si cette tendance doit provoquer la crainte, parce qu'elle serait néfaste et incontrôlable, ou si une appréhension positive du désir est envisageable. Si l'homme est un être de désirs, en avoir peur ne reviendrait-il pas à nier sa nature même, à passer à côté d'une partie de son humanité ? La peur ne naît-elle pas plutôt d'une connaissance insuffisante des moyens possibles de canaliser nos désirs, et de vivre harmonieusement avec eux ?  Et l'enjeu est d'importance, car s'il faut avoir peur de ses désirs, alors une attitude méfiante sera de mise. Le désir sera suspecté de nuire à l'homme, et celui devra tout faire pour le brider. Mais s'il ne faut pas craindre ses désirs, si une appréhension totalement positive en est possible, ne risque-t-on pas alors de sombrer dans un esclavage des désirs, une satisfaction à tout prix ?  Afin de mieux saisir l'attitude adéquate de l'homme face à ses désirs, nous étudierons dans un premier temps la crainte légitime qu'ils peuvent produire en nous. Puis nous verrons en quoi la peur ne peut conduire qu'à la frustration et à la mutilation de sa propre nature. Enfin, nous essayerons de voir si une attitude prudente, tendant vers un « désir raisonnable « (spinoza), ne serait pas plus appropriée.

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