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Faut-il avoir peur de ses désirs ?

Publié le 02/02/2020

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soupçonnaient pas de tels désirs de la part de leur 65 corps (leur éducation leur ayant appris à mépriser leur corps au profit de l’esprit) ? Combien de jeunes gens dits de « bonne éducation » n’ont-ils pas eu un jour le désir de tuer?

Nous voyons donc que les désirs, à la faveur d’une 70 situation donnée, peuvent s’avérer fort dangereux puisqu’ils remettent en cause notre être même, nos certitudes les plus profondes et nous prouvent qu’ils nous tiennent à leur merci sans que nous puissions réagir en quelque manière que ce soit. Leur puissance 75 réside dans le fait qu’ils nous traitent en objets et non en sujets. C’est en cela qu’ils méritent d’être craints.

Pourtant, à la limite, si nous avons une telle peur panique de nos désirs, notre vie va devenir un calvaire car le désir, variant bien sûr dans sa fréquence et dans 80 son intensité, est une expérience de chaque instant. A chaque moment nous sommes en proie plus ou moins consciemment au désir et le refus constant de ces désirs ne peut être que néfaste dans la mesure où il entraîne chez l’homme des phénomènes de com-85 plexes, de refoulements. Ces phénomènes étudiés par les psychanalystes et en particulier par Freud peuvent s’accompagner de troubles psychiques fort graves et entraîner un dérèglement total de la personnalité, voire la folie. Mais surtout, si certains désirs sont 90 « coupables », il en est un certain nombre qu’il serait dommage de bannir. Il y a des désirs légitimes, des désirs nécessaires à l’individu. La peur panique de tous les désirs peut mettre dans son côté systématique l’utilité indéniable des désirs. « Les » désirs ne sont en 95 effet que la manifestation extérieure d’une valeur encore plus fondamentale qui est « le » désir.

Dès lors que nous considérons nos désirs comme des valeurs essentielles, manifestations concrètes du désir fondamental, absolu, le problème de la peur 100 prend un tout autre aspect. Le rôle de la philosophie est selon Hegel de « reconnaître, dans l’apparence du temporel et du passager, la substance qui est immanente et l’Éternel qui est présent ». Or le désir en tant qu’absolu éternel, transcendant, se compromet dans

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