Nos désirs ne peuvent-ils que nous faire souffrir ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
bIl découle de cette définition que le désir ne semble pas pouvoir s'apparenter à de la
souffrance.
Le désir est traversé par une dynamique de bien, et le fait de souffrir n'est que la
conséquence pratique du fait de manquer l'objet de son désir, de ne pas l'atteindre.
c Le désir est d'ailleurs à ce point éloigné de la souffrance qu'il ne s'y oppose pas seulement en
pratique, en fonction de l'atteinte ou non de son objet.
Plus fondamentalement en effet, le désir
pousse à l'action, et à la grandeur, c'est-à-dire que le désir repousse les limites de la
conscience individuelle, et permet à celui qui le ressent d'améliorer l'idée qu'il a de lui -même.
La
souffrance au contraire le diminue et l'entrave, au point de le dévaloriser essentiellement, dans
la conscience qu'il a de lui -même.
Partie 2
a Il reste que si le désir ne paraît pas essentiellement lié à la souffrance, une telle souffrance
peut néanmoins s'y associer habituellement, tant parce que celui qui souffre n'atteint pas l'objet
de son désir, que parce qu'il réalise par là ses limites et ses faiblesses.
b Faut -il alors ne voir la souffrance que comme le dommage collatéral du désir qui ne
parviendrait pas à son accomplissement ? Cette question semble au contraire révéler la
duplicité du désir, qui est toute à la fois souffrance et plaisir, puisque c'est justement l'incertitude
de la réussite ou de l'échec qui donne à l'objet du désir, et à l'être désirant, toute la valeur de
son désir.
c Loin donc d'opposer désir et souffrance, il semble alors nécessaire d'accepter le fait que la
souffrance participe du désir, quand bien même elle s'y oppose dans ses finalités, puisque le
désir veut voir l'espoir se transformer en réussite et non en échec.
Partie 3
a L'acceptation de la part de souffrance du désir fait néanmoins peser un doute sur l'identité du
désir.
Comme principe intellectuel (la représentation de quelque chose de désirable), le désir un
plus une dynamique qu'un état.
Autrement dit, le désir s'arrête dès l'instant où la satisfaction est
obtenue.
En revanche, il se perpétue, même douloureusement, si l'échec survient.
Le désir
serait donc plus souffrance que plaisir..
»
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