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Peut-on s'accorder sur des vérités morales ?

Publié le 25/03/2005

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La disposition à l'action raisonnable peu certes rester virtuelle, ou ne se manifester que de temps à autre ; elle n'en figure pas moins dans l'être. En revanche, les raisons que l'on se donne, et que l'on a, d'agir de telle ou telle façon, restent en quelque sorte extérieures à l'être lui-même. En fait, le mot raison n'a plus du tout le même sens lorsqu'il est au pluriel, et qu'il recouvre, de façon plus ou moins nette, les motifs, voire les mobiles personnels, qu'a un individu d'agir ou de penser comme il le fait. L'adjectif possessif « ses « est ici un élément de relativisation, au regard duquel on soulignera l'exigence d'objectivité qui est évoquée dans l'expression « agir conformément à la raison «. Avoir ses raisons, c'est donc avoir ses motifs personnels, qui peuvent coïncider, ou non, avec des raisons « objectives « (relevant de la raison), mais ne sont pas a priori acceptables comme tels. Être raisonnable, c'est penser et/ou agir conformément aux exigences de la raison, celle-ci étant dotée d'un minimum d'existence objective en tant que faculté de distinguer le vrai et le faux, ou idéal de rationalité dans la conduite de la pensée et de l'action. Dire que l'on a « ses raisons « est donc très équivoque ; on peut toujours s'illusionner sur ses propres motifs, et leur conférer une valeur d'objectivité qu'ils n'ont pas effectivement. Le sentiment d'« avoir raison «, tout simplement, se substitue à la conscience des raisons que l'on peut avoir, et l'intolérance n'est pas loin si l'on confond les deux. On peut aussi avoir de « bonnes raisons «, ou de « mauvaises raisons «, de faire ceci ou cela. Les premières seront appréciées par rapport à une exigence de vérité et d'authenticité, auxquelles les secondes ne satisfont pas.

La morale définit ce qui doit être (droit) et non ce qui est (fait). Ainsi une vérité morale est normative. Elle définit ce que nous devons faire. Elle nous indique comment nous devons agir et provient de notre conscience morale, source de commandement impératif.

La question invite à savoir si les hommes peuvent s'accorder sur des vérités morale. C'est-à-dire s'il existe une morale universelle valant pour tous et toujours. La morale n'est-elle qu'un point de vue subjectif variant selon les temps et les lieux ? La conscience morale est-elle capable d'intimer des commandements valant pour tous ?

[Le relativisme moral. On ne peut s'accorder sur des vérités morales.] [Raison morale universelle et raison particulière] [Loi morale et universalité]

 

A) Savoir où est son devoir est à la portée de tous.

B) L'impératif catégorique.

« L'ethnocentrisme est bien la tendance à ériger un point de vueculturel particulier en pseudo-critère universel.

Alors, rappeler qu'«un méridien décide de la vérité », que ce qui est «vérité au deçàdes Pyrénées » est « erreur au-delà » (Pascal, Pensées, 294 éd.Brunschvicg), c'est s'interdire de conclure des différences àl'inégalité. Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà.

(Pensées) Pascal s'en prend ici au caractère relatif,conventionnel de la justice humaine.

Les loisvarient d'un État à l'autre.

La justice deshommes n'est pas universelle au contraire de lajustice divine. [Raison morale universelle et raison particulière] "Je vois, par exemple, que deux fois deux font quatre, et qu'il faut préférer son ami à son chien ; et je suiscertain qu'il n'y a point d'homme au monde qui ne le puisse voir aussi bien que moi.

Or je ne vois point cesvérités dans l'esprit des autres, comme les autres ne les voient point dans le mien.

Il est donc nécessaire qu'ily ait une Raison universelle qui m'éclaire, et tout ce qu'il y a d'intelligences.

Car si la raison que je consulte,n'était pas la même qui répond aux Chinois, il est évident que je ne pourrais pas être aussi assuré que je lesuis, que les Chinois voient les mêmes vérités que je vois.

Ainsi la raison que nous consultons quand nousrentrons dans nous-mêmes, est une raison universelle.

Je dis : quand nous rentrons dans nous-mêmes, car jene parle pas ici de la raison que suit un homme passionné.

Lorsqu'un homme préfère la vie de son cheval àcelle de son cocher, il a ses raisons, mais ce sont des raisons particulières dont tout homme raisonnable ahorreur.

Ce sont des raisons qui dans le fond ne sont pas raisonnables, parce qu'elles ne sont pas conformes àla souveraine raison, ou à la raison universelle que tous les hommes consultent." MALEBRANCHE. 1) Dégagez l'idée principale du texte et les différentes étapes de l'argumentation 2) Expliquez la différence que l'auteur établit entre « avoir ses raisons » et être raisonnable ». 3) De quels genres de "vérités" parle ici Malebranche ? Réponses rédigées 1.

La connaissance du vrai et du bien, éprouvée comme certitude intérieure, atteste l'existence en touthomme d'une raison universelle.Le texte s'organise en quatre moments principaux, dont le point commun est de solliciter le témoignage dulecteur pour lui faire admettre, à partir d'exemples bien choisis et d'une interprétation inductive de cesexemples, l'existence d'une raison universelle, définie comme faculté de distinguer le vrai et le bien. * Premier moment du texteÉnoncé de deux types de propositions, reconnues comme vraies, dans l'ordre de la connaissance (exemplemathématique) et dans l'ordre des valeurs morales (un homme vaut mieux qu'un animal). * Deuxième moment du texteAnalyse de la modalité d'existence de ces vérités en chaque homme, et de ce qu'elle implique. * Troisième moment du texteInterprétation de ce qui précède : raisonnement inductif conduisant à l'hypothèse de l'existence d'une raisonuniverselle, seule capable d'expliquer une certitude accessible à tout homme « qui rentre en lui-même ».. »

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