LES PRÉ-SOCRATIQUES

« 1° Pour Empédocle d'Agrigente (Sicile), quatre éléments constituent la matière : la terre, l'eau, l'air et le feu.

Lemonde et son évolution sont le résultat de la lutte que se livrent deux principes supérieurs : l'Amour qui unit et laHaine qui sépare.

Ce volontarisme est un premier essai de solution du problème du mal. 2° Anaxagore de Clazomène s'était fixé à Athènes, où il fut le maître de Périclès et où il eut une profonde influenceintellectuelle.

Pour lui, il n'y a pas, comme pour EMPÉDOCLE, plusieurs éléments hétérogènes, mais une infinité desemences de toutes choses, semences homogènes, QU'ARISTOTE a appelées homéoméries (parties homogènes).Ces corpuscules sont inertes.

Pour les ordonner, il faut une intelligence distincte du monde, supérieure à lui,agissant librement, le « ANAXAGORE, dit ARISTOTE, est l'introducteur de la philosophie de l'esprit.

» Toutefois,PLATON et ARISTOTE reprocheront à ANAXAGORE de n'avoir pas suffisamment exploité sa découverte, de n'avoir misentre l'esprit et la matière qu'une différence de degré au lieu d'une différence de nature. 3° Alors QU'ANAXAGORE avait interprété la philosophie ionienne dans un sens spiritualiste, l'école atomistiqued'Abdère, avec Leucippe et Démocrite, en dégage le matérialisme latent.

La matière est composée d'une infinitéd'atomes de même nature.

Ils se meuvent dans le vide d'un mouvement nécessaire, la nécessité étant la loi suprêmequi régit l'Univers.

Le mouvement perpétuel entraîne tes atomes dans un tourbillon qui les agglomère pour former lesdivers corps.

Les atomes les plus subtils constituent l'âme.Les objets extérieurs nous sont connus par des images ou idoles, qui sont des particules émises par les corps et quifrappent nos sens.Nous devons nous soumettre à la Nécessité d'un coeur joyeux : notre bonheur est à ce prix.

D'où la légende queDÉMOCRITE rit toujours, alors qu'HÉRACLITE, devant le spectacle de l'incessant changement des choses, pleuretoujours. IV.

— LES SOPHISTES (fin du V° s.

et début du IV° s.). Vers 450 avant Jésus-Christ, Athènes, à la suite des guerres médiques, devient le centre politique et intellectuel dela Grèce.

C'est là qu'apparaît la sophistique.Causes de la sophistique.

— L'Univers, que veut expliquer la philosophie, est d'une complexité déconcertante.

Troppressés, les premiers sages s'en étaient tenus à certains aspects plus simples; chacun, d'ailleurs, avait été frappépar un point de vue différent.

D'où un grand nombre de théories, souvent contradictoires.

Au spectacle de sesbalbutiements, l'intelligence devait fatalement subir une crise : ce fut la sophistique.

D'autres causes, comme ladécadence des moeurs, l'abus de la rhétorique, favorisèrent un usage pervers de la raison.Nature de la sophistique.

— Le sophiste est un professeur d'éloquence; il montre à son élève comment on peutprouver tout ce que l'on veut.

En apparence, il est l'opposé du sceptique, puisque, pour celui-ci, l'intelligence nepeut rien démontrer avec certitude.

En réalité, ils professent une égale méfiance vis-à-vis de l'intelligence : lesophiste est pratiquement un sceptique.Parmi les sophistes, citons PROTAGORAS et GORGIAS.

Le premier est l'ancêtre du relativisme.

D'après lui, « l'hommeest la mesure de toutes choses » (DIOGÈNE LAERCE, IX, 51) ; il prétendait par là que toutes les valeurs sontsubjectives, au même titre, par exemple, que le goût du miel, goût que les uns trouvent agréable et les autresdésagréable.. »