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Le progrès technique est-il cause de décadence morale ?

Publié le 21/01/2004

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technique
2) La décadence des sociétés modernes. L'apparition de nouveaux matériaux, l'énergie électrique, les nouveaux moyens de transports, les progrès de l'industrie, des sciences, de la médecine au siècle dernier et dès le 19e, ont modifié profondément la vie humaine. Si bien qu'on peut considérer que le Moyen Age s'est terminée dans les tranchées de la Grande Guerre. L'époque post- moderne est précisément l'époque où ces changements ont eu lieu, que les changements qui vont suivre seront de changements de surface par rapport à ceux qu'a connu le siècle dernier. Aussi, il ne faut pas confondre les changements d'habitude de consommation avec un quelconque progrès, la sortie d'un nouvel objet n'est pas un progrès tout comme la sortie d'un nouvel album d'artiste. L'effervescence de surface de nos sociétés n'est qu'une apparence générée par une dialectique mercatique savamment distillée pour donner le sentiment d'une véritable libération alors que seules les habitudes de consommation ont changé. Aussi, la généralisation du système capitaliste à toutes les sphères de la société, a pour ainsi dire imprimer sa marque dans les sphères privées et morales. La société de consommation a banalisé et faussement rendue nécessaire l'exploitation de la nature, sa détérioration, la pollution, et l'exploitation humaine. La civilisation technique doublée de la consommation de masse a considérablement affaibli nos conceptions morales. Il y a un véritable vide éthique qu'aucune morale ancienne ne peut combler.

Comment peut-on associer le progrès technique et la décadence morale ? Quel lien existe-t-il entre ces deux domaines pourtant dissemblables ? On pense dans un premier temps que le progrès technique est justement capable de faire évoluer les civilisations, d’engendrer des progrès moraux et sociaux, de libérer l’homme d’un certain esclavage dû à la nécessité de travailler sans aide mécanique à sa survie. La technique serait capable de libérer l’homme de la servitude en lui donnant la possibilité de s’émanciper moralement. D’un autre point de vue, le progrès technique a aliéné il a détruit ses conceptions morales simplement en proposant des évolutions techniques inédites jusqu’à ce jour, qu’aucune morale ne peut encadrer. En vérité, le progrès technique serait amorale, amoralité permettant à la fois des progrès et des régressions morales synonymes de la fin d’un certain type de civilisation.

technique

« morales.

La société de consommation a banalisé et faussement rendue nécessaire l'exploitation de la nature, sadétérioration, la pollution, et l'exploitation humaine.

La civilisation technique doublée de la consommation de masse aconsidérablement affaibli nos conceptions morales.

Il y a un véritable vide éthique qu'aucune morale ancienne nepeut combler. 3) Une morale en devenir. Selon Hans Jonas dans le Principe La technique a transformé en profondeur l'essence de l'agir humain. La technique a considérablement augmentée la portée de l'agir humain.

La portée causale déborde tout ce que l'on a connuautrefois.

La promesse technique s'est transformée en menace, ce que l'homme pourra faire à l'avenir n'a pasd'équivalence par le passé.

Elle a fait apparaître de nouveaux devoirs.

L'éthique antique est inopérante à l'heure de la technique. Aujourd'hui, les conséquences de certains actes ne seront visibles que dans quelques centaines d'années.

L'exemple de la pollution, de la surexploitation des ressources forestières, des pêches abusives, de ladisparition des déchets nucléaires) .Aussi tous nos pronostics à long terme sont incertains.

Le principe responsabilitévoudra donc que l'on favorise les hypothèses pessimistes au profit des hypothèses optimistes.

Le mal est toujourscertain.

Le principe responsabilité dit « Agis de telle façon que les effets de ton action soient compatible avec lapermanence d'une vie authentiquement humaine sur terre.

» Il s'agit d'un droit à l'existence d'une vie pas encoreactuelle.

Ce principe est programmatique, il vise quelque chose qui ne s'est pas encore produit.

L'homme s'est vuremettre une essence, il en est responsable.

Il n'y a donc pas d'échappatoire à notre responsabilité face audéveloppement technique.

Il faut donc une préscience, une anticipation.

Il faut une métaphysique que n'a pas encore la science. Le principe responsabilité pressent l'impossible, il veut le limiter.

Il doit aller au devant des abus. Tous les possibles demeurent une fois que l'action s'est produite.

Il faut que les conséquences des actions soientvoulues.

Il faut pour cela que des principes soient voulus pour que les conséquences soient voulues.

Il faut donner àl'agir humain une dimension de volonté et qu'elle soit au principe de ses réalisations.

Car la réalité humainecorrespond à quelque chose de non- voulu.

L'agir a pris des dimensions cosmologiques.

La menace des civilisationstechnologiques repose sur l'idée que la technologie domine aussi l'homme comme elle domine la nature.

C'est l'étantdans sa totalité qui est menacé.

Jonas prône l'heuristique de la peur.

La peur détecte la menace, il faut faire lapreuve que ce pressentiment est fondé.

Il faut avoir une intelligence de la peur, et connaître ses vraies faces.

Ondoit se prémunir par avance.

Le problème est qu'il n'y a pas de principes éthiques sans menace…risque de cercleherméneutique.

Il faut que l'imagination anticipatrice accompagne l'imagination technologique.

Il faut aller du côtédu non- connu.

Mais le cours des choses ne nous laisse pas du temps devant nous.

Il faut un point d'arrêt audynamisme du progrès.

Il faut revenir à l'équilibre.

Aussi, la technique peut transformer la morale. Conclusion. C'est le vide éthique de la technique moderne et son ambivalence qui susceptible de générer une certainedécadence morale.

Notre époque nous semble nous laisser le choix qu'entre le progrès technique et le capitalisme etla morale.

Moraliser le système capitaliste reviens à le détruire et à poser un autre système de l'économie à l'instardes alter- mondialistes et des communistes.

Il était inévitable que la technique en transformant l'agir humain,remette en question la morale.

Aussi, il faut, sans fatalisme, comprendre que les morales ne sont pas éternelles etqu'elles étaient voués à disparaître.

L'âge de la technique nécessite et engendre certainement ce vide moral.Construire un nouveau système de morale et de pensée reste certainement l'un des grands défis du 21 e siècle. SUPPLEMENT "À mesure que le genre humain s'étendit, les peines se multiplièrentavec les hommes.

La différence des terrains, des climats, des saisons,put les forcer à en mettre dans leurs manières de vivre.

Des annéesstériles, des hivers longs et rudes, des étés brûlants, qui consumenttout, exigèrent d'eux une nouvelle industrie.

Le long de la mer et desrivières, ils inventèrent la ligne et l'hameçon et devinrent pêcheurs etichtyophages.

Dans les forêts, ils se firent des arcs et des flèches etdevinrent chasseurs et guerriers.

[...]Dans ce nouvel état, avec une vie simple et solitaire, des besoins trèsbornés et les instruments qu'ils avaient inventés pour y pourvoir, leshommes jouissant d'un fort grand loisir l'employèrent à se procurerplusieurssortes de commodités inconnues à leurs pères ; et ce fut là le premierjoug qu'ils s'imposèrent sans y songer et la première source de mauxqu'ils préparèrent à leurs descendants ; car outre qu'ils continuèrentainsi à s'amollir le corps et l'esprit, ces commodités ayant par habitudeperdu presque tout leur agrément, et étant en même tempsdégénérées en de vrais besoins, la privation en devint beaucoup pluscruelle que la possession n'en était douce, et l'on était malheureux deles perdre, sans être heureux de les posséder." Jean-Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755). Ce que défend ce texte:. »

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