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En quoi suis-je concerné par autrui ?

Publié le 31/08/2005

Extrait du document

- Stuart Mill explique ainsi que ni l'état, ni les individus n'ont le droit d'intervenir dans ce qui constitue la vie propre d'un être. « Sur lui-même, sur son corps et son esprit, l'individu est souverain »   Je partage le même monde avec autrui - L'homme même s'il cherche de manière solitaire son bonheur est confronté en permanence avec autrui. La vie solitaire sur une île déserte est un mythe. L'homme partage ainsi son monde avec celui des autres pour accéder à une conception objective. « le monde lui-même est un seul et même monde auquel nous avons, nous tous accès d'une manière principielle grâce à l'expérience, sur lequel, nous tous, nous pouvons tomber d'accord par l' « échange » de nos expériences »( Husserl) - Sartre dira ainsi que l'existence d'autrui, son intrusion dans le monde transforme le monde que je percevais par ma conscience comme mon champ de possible.  Mais dès qu'autrui paraît le monde apparaît comme le domaine de sa liberté et le monde se donne comme sa possibilité. - C'est pour cela que beaucoup de philosophe affirment que je suis concerné par autrui parce qu'il menace ma liberté, mon bonheur et en définitive mon existence. Hegel verra dans la rencontre entre conscience, une lutte pour la reconnaissance et donc l'asservissement de l'autre. "Chacun tend à la mort de l'autre." Kant : « l'homme "abuse à coup sûr de sa liberté à l'égard de ses semblables"( Philosophie de l'histoire) - Autrui me concerne parce que l'on partage le même monde, qu'il doit respecter et que je dois respecter pour notre bien commun.

L’autre, c’est ce qui est étranger à moi-même, ce qui n’est pas moi. Mais généralement nous privilégions sous le nom d'autrui les seuls êtres humains parce que je sens, je présuppose qu'ils partagent avec moi une façon d'être, de voir le monde que le reste des choses n'a pas.  Pourtant, l’homme semble naître et n’exister que dans la solitude de sa conscience. Autrui est toujours inaccessible et je ne puis connaître et vivre qu’avec moi-même. Pourtant, l'homme ne vit pas seul, il est confronté en permanence à d'autres personnes.  L'existence la plus quotidienne n'en finit pas de nous mettre en contact avec l'altérité. Ne suis-je pas concerné par autrui parce qu’il partage le même monde que moi ?  

« conséquences, soit que je m'irrite du fait qu'autrui ne me connaisse pas tel que je suis, je n'identifierai pas à moi-même l'image qu'autrui se fait de moi, je préserverai plutôt une vérité de mon for intérieur contre tout ce qu'ilpensera de moi.

Au contraire, la honte vient du fait que je me reconnais dans le regard d'autrui ; il n'est passimplement ce qui donne à autrui une opinion ou une image de moi, vraie ou fausse, il me fait être à mes propresyeux ce que je suis pour lui.Dans la honte s'abolit la séparation absolue de mon être-pour-moi-même et de mon être-pour-autrui.

Je ne comparepas ce que je sais de moi par moi-même avec ce qu'autrui pense de moi autrui, en moi-même, me révèle à moi-même, bien qu'il ne me connaisse pourtant que du dehors.Il faut soumettre cette analyse à un examen critique.

Est-il vrai que je n'aie pas réflexivement honte de moi-même ?Qu'en est-il du regard de Dieu ? Que se passe-t-il quand j'accomplis un geste dont je sais qu'il n'est pas vulgaire,mais dont il m'apparaît soudainement qu'autrui peut le trouver tel : puis-je être à la fois irréprochable à mes yeux etéprouver de la honte devant autrui ? J'aurais alors honte de moi tel que j'apparais à autrui, sans me reconnaître encette apparence.

Quel est enfin le rapport qu'entretiennent le regard réel d'autrui (quelqu'un me voit), et le regardpossible (on pourrait me voir) ? En un mot, ai-je honte d'être vu, ou bien d'être visible ? - C'est pour cela que beaucoup de philosophe affirment que je suis concerné par autrui parce qu'il menace maliberté, mon bonheur et en définitive mon existence.

Hegel verra dans la rencontre entre conscience, une lutte pourla reconnaissance et donc l'asservissement de l'autre.

"Chacun tend à la mort de l'autre."Kant : « l'homme "abuse à coup sûr de sa liberté à l'égard de ses semblables"( Philosophie de l'histoire ) - Autrui me concerne parce que l'on partage le même monde, qu'il doit respecter et que je dois respecter pour notrebien commun.

Il me concerne parce qu'il peut me porter atteinte et que notre liberté ne doit pas être entachée parcelle de l'autre.

L'autre m'oblige au respect, il m'exhorte à l'humilité Dans la philosophie contemporaine, autrui devient le centre de réflexion et prend place au fondement même de monêtre.

C'est parce qu'autrui existe que je peux prendre conscience de moi-même.

Sartre affirmera que autrui est lemédiateur indispensable entre moi et moi-même.

Pour Hegel une conscience ne peut être véritablement uneconscience que si elle est reconnue comme tel par une autre conscience.

Levinas ira plus loin en affirmant que monpropre être se base sur l'altérité première.- Ainsi, pour Levinas, le fait qu'autrui soit au fondement même de mon être, soit la condition nécessaire de mapropre constitution, m'oblige à respecter autrui.

Pour lui, le visage d'autrui porte l'interdiction de la violence, le "tune tueras point".

Autrui est donc avant tout celui qui fait naître en moi l'exigence éthique.

Pour Lévinas, l'éthique est la « voie royale vers l'absolument autre » (Préface).

En effet, le désir d'infini n'est pas undésir au sens habituel et négatif de manque mais une expérience sans retour possible de soi vers l'autre, du familiervers l'étranger.

Car « l'absolument autre, c'est autrui » (Rupture de la totalité), autrui n'est donc pas la négation demoi-même, ce qui impliquerait encore une relation d'identité, mais il est positivement « l'absolument autre ».

Autruime révèle le sens de l'éthique comme « rapport non allergique du Même et de l'Autre » (L'Être comme bonté).L'éthique trouvant son sens premier dans la relation de face à face, elle présuppose une ouverture à « l'absolumentautre » que seul le visage d'autrui permet d'entrevoir.

L'éthique est bien originellement une « optique » mais sansimage, car la vision est encore une totalisation.

Or le visage empêche le regard de se fixer, il nous tourne vers unau-delà, un ailleurs ; il figure « l'infiniment autre » qu'on ne parviendra jamais à totaliser.

Le visage d'autrui se donneà voir comme « révélation » de l'Autre dans sa nudité et sa fragilité.

Il m'appelle alors à la responsabilité infiniedevant lui.

« Je pense plutôt que l'accès au visage est d'emblée éthique.

C'est lorsque vous voyez un nez, des yeux, un front, un menton, et que vous pouvez les décrire, que vous vous tournez vers autrui comme vers un objet.

Lameilleure manière de rencontrer autrui, c'est de ne pas même remarquer la couleur de ses yeux ! Quand on observela couleur des yeux, on n'est pas en relation sociale avec autrui.

La relation avec le visage peut certes être dominéepar la perception, mais ce qui est spécifiquement visage, c'est ce qui ne s'y réduit pas.

Il y a d'abord la droiture même du visage, son expression droite, sans défense.

La peau du visage est cellequi reste la plus nue, la plus dénuée.

La plus nue, bien que d'une nudité décente.

La plus dénuée aussi: il y a dansle visage une pauvreté essentielle.

La preuve en est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant desposes, une contenance.

Le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence.

En même tempsle visage est ce qui nous interdit de tuer.

» Lévinas , « Ethique et infini ». Lévinas commence par opposer perception d'un objet et rencontre authentique d'autrui.

Quand je pose l'autre comme objet, je le projette sur une surface d'objectivité : il m'apparaît comme un tableau à décrire, une surface àobserver et détailler, son unité éclate en autant de petits objets à commenter (les éléments du visage sont eux-mêmes réductibles à des unités plus petites.

Ce rapport est un rapport théorique qui ne me donne pas véritablementautrui : dans un processus de connaissance, ma conscience s'assimile l'objet plutôt qu'elle ne s'ouvre à l'altérité dudonné.

En posant autrui comme objet, je reste seul.La saisie véritable d'autrui (celle qui me fait vraiment sortir de moi et rencontrer une dimension irréductible aux. »

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