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Le respect n'est-il dû qu'à la personne ?

Publié le 08/02/2004

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e) Préoccupation excessive pour ses propres qualités et mérites (rare et inusité auj.) ; cf. personnel, sens d ; SYN. égoïsme. f) Personnalité de base (angl : basic personality) : (psycho., socio.) « Configuration psychologique propre aux membres d'une société donnée et qui se manifeste par un certain style de vie » (DUFRENNE). 7. - Personnalisme : toute doctrine qui prend la personne au sens 2 comme valeur suprême ; en part., doctrine d'E.

L'homme ne peut être traité comme une simple chose. Car il a une faculté de représentation et parce qu'il est autre chose que tous les changements qu'il traverse ou qu'il éprouve. Kant développe le fait que le pouvoir de dire "JE", ou d'avoir la pensée de sa personne, nous élève infiniment au-dessus des objets et des animaux. Or, traiter quelqu'un comme un objet, c'est justement oublier cette donnée essentielle de transcendance.

« [III — Respect de l'acquis, respect du possible] Les principes sociaux qui instaurent le respect visent des institutions ou des symboles dont l'existence est admisecomme nécessaire.

C'est donc pour qu'ils durent qu'on doit les respecter, pour que l'avenir s'affirme dans lacontinuité du présent et du passé qui les a constitués.Pour la personne, de telles considérations n'interviennent pas : ce qui s'y affirme respectable est au contraireextérieur à la temporalité.

Sans doute peut-on affirmer que respecter l'autre, c'est lui donner la possibilité dedevenir ce qu'il voudra, et faire ainsi intervenir des considérations temporelles, mais ces dernières ne sont pasessentielles.

Car ce qui, dans l'autre doit être respecté, c'est moins son devenir que la source de ce dernier, c'est-à-dire sa liberté.Cette liberté, avant d'être éventuellement pensée comme principe métaphysique, peut se percevoir directementdans le corps, dans l'intégrité de la chair.

Le respect de la personne ne s'instaure qu'en suspendant toute violence.On peut ici évoquer les analyses de Lévinas, pour rappeler que ce qui appelle au respect, c'est le visage perçu dansle face-à-face, dans sa nudité, antérieurement à toute appartenance sociale de l'individu.Ce que je respecte ainsi dans la personne qui m'est autre, c'est qu'elle signifie la présence, en elle, de l'humanité.Dès lors, ne pas respecter la personne, ce serait ne pas respecter, à travers elle, l'humanité.

On voit qu'il n'en vapas de même dans l'absence de respect à l'égard de ce qui n'est pas une personne : bafouer la propriété ou ledrapeau, c'est agresser des manifestations particulières de l'humanité, mais non ce qu'elle peut être en elle-même(en termes classiques, on agresse ses qualités, non son essence). « Je pense plutôt que l'accès au visage est d'emblée éthique.

C'est lorsque vous voyez un nez, des yeux, un front, un menton, et que vous pouvez les décrire, que vous vous tournez vers autrui comme vers un objet.

Lameilleure manière de rencontrer autrui, c'est de ne pas même remarquer la couleur de ses yeux ! Quand on observela couleur des yeux, on n'est pas en relation sociale avec autrui.

La relation avec le visage peut certes être dominéepar la perception, mais ce qui est spécifiquement visage, c'est ce qui ne s'y réduit pas. Il y a d'abord la droiture même du visage, son expression droite, sans défense.

La peau du visage est cellequi reste la plus nue, la plus dénuée.

La plus nue, bien que d'une nudité décente.

La plus dénuée aussi: il y a dansle visage une pauvreté essentielle.

La preuve en est qu'on essaie de masquer cette pauvreté en se donnant desposes, une contenance.

Le visage est exposé, menacé, comme nous invitant à un acte de violence.

En même tempsle visage est ce qui nous interdit de tuer.

» Lévinas , « Ethique et infini ». Lévinas commence par opposer perception d'un objet et rencontre authentique d'autrui.

Quand je pose l'autre comme objet, je le projette sur une surface d'objectivité : il m'apparaît comme un tableau à décrire, une surface àobserver et détailler, son unité éclate en autant de petits objets à commenter (les éléments du visage sont eux-mêmes réductibles à des unités plus petites.

Ce rapport est un rapport théorique qui ne me donne pas véritablementautrui : dans un processus de connaissance, ma conscience s'assimile l'objet plutôt qu'elle ne s'ouvre à l'altérité dudonné.

En posant autrui comme objet, je reste seul. La saisie véritable d'autrui (celle qui me fait vraiment sortir de moi et rencontrer une dimension irréductible auxsimples données de l'expérience) ne donne pas une richesse d ‘éléments à décrire mais présente une pauvreté.L'autre se présente simultanément comme sans défense et invitation au respect : en effet, la possibilité physique detuer autrui se donne en même temps que l'impossibilité morale d'accomplir cet acte.

Autrui nous est livré dans unedimension éthique comme celui que je n'ai pas le droit de tuer. [Conclusion] S'il n'y a de respect profond que relativement à la personne, et si les autres formes du respect n'apparaissent quecomme des variantes ou des conséquences plus ou moins lointaines de cette forme première, c'est parce que toutepersonne signifie à travers sa présence celle de l'humanité dans son ensemble.

On peut néanmoins se demanderquelle attitude sera légitime relativement à un individu qu'il paraîtrait difficile de respecter, car il existe aussi despersonnes qui semblent bien peu respectables (Hitler...).

Ce qui peut les priver de respect, c'est peut-être qu'ellesont commencé par s'exclure elles-mêmes de l'humanité.

I - Termes du sujet. »

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