Que changerait l’affirmation d’un respect envers le vivant ?
Publié le 14/01/2020
Extrait du document
I. Traditionnellement, c'est à la personne humaine que l'on doit le respect
La morale concerne la régulation des mœurs c'est-à-dire des relations entre les hommes au sein de la communauté sociale.
• Le respect s'adresse à la personne
Le respect se distingue de la solidarité biologique : on ne peut pas dire que c'est par respect que les lions ne s'entre-dévorent pas. Le respect est le signe de la reconnaissance d'une personne c'est-à-dire d'un être doué de raison et constituant une identité. Il est à ce titre une fin en soi.
• Le respect s'adresse à une liberté
La personne humaine se signale par sa liberté. Respecter la personne c'est promouvoir cette liberté : or une telle liberté ne se trouve chez aucun animal, elle constitue un trait propre de la nature humaine.
• Le respect impose le dialogue
Le respect s'accompagne de la capacité à dialoguer plutôt qu'à s'affronter. Le respect fait partie des marques d'une communauté de relation dans laquelle la reconnaissance est réciproque : j'attends d'autrui qu'il me respecte autant que je le respecte. Une telle réciprocité n'aurait pas de sens entre les hommes et le reste du vivant.
II. Mais ne doit-on pas étendre le respect à l'ensemble du vivant ?
«
la distance du mépris.
Respecter autrui c'est /e laisser être lui
même et ne pas le réduire à l'état de simple moyen pour nous.
Que/ sens le respect peut-il avoir dans notre rapport au vivant
en général? S'agit-il seulement de s'abstenir de cruauté? Ou
faut-il aller plus loin et s'interdire toute utilisation quelle qu'elle
soit:, y compris alimentaire?
•Quelles difficultés s'opposent à l'élargissement de la notion de respect?
Le respect est-il fondé seulement sur une solidarité entre
membres de la même espèce biologique ? Nous ne parlons pas
de respect envers /'homo sapiens mais envers la personne·.
humaine.
La notion de personne suppose la constitution d'une
identité et l'affirmation de cette identité par le langage et par J
des conduites spéciffques.
Le respect est par ailleurs: envisagé · '
dans le cadre d'une communauté réciproque :je n'attends pas .
: ..
1
qu'autrui me respecte pour le respecter, mais j'attends de lui .
qu'il me respecte.
Peut-on adresser pareille demande aux ani-
maux? Que nous révèle, en outre, le fait que nous soyons davan-
tage disposés à parler d'un respect dû aux personnes mortes
que d'un respect dû au vivant en général?
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BIBLIOGRAPHIE
A.
JACQUARD, Au péril de la science? Interrogations d'un généticien, Seuil.
J.
TESTART, L'Œuftransparent, Champs Flammarion.
G Corrigé
lan détailhé
Introduction
Alors que la morale traditionnelle est centrée sur le respect dû à la
personne humaine, de plus en plus souvent de nos jours des voix s'élèvent
pour réclamer une extension de cette notion à l'ensemble du vivant, afin
d'imposer une stricte limitation des interventions humaines aussi bien sur
les animaux que sur la vie humaine à son commencement.
Doit-on vérita
blement le respect au vivant? Nous étudierons dans un premier temps les
raisons pour lesquelles le respect s'adresse habituellement à la personne
humaine, puis nous envisagerons les motifs qui poussent à une extension
de cette notion; nous nous demanderons enfin si, sans aller jusqu'à un
effacement de la spécificité humaine, la dignité de l'homme n'est pas de
savoir limiter son action à l'égard du vivant.
• r 1
1.
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