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Rien de grand n'a-t-il été fait sans passions ?

Publié le 01/02/2004

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• Cette affirmation est extraite du passage suivant des « Leçons sur la philosophie de l'Histoire « de Hegel (Vrin). « Rien ne s'est fait sans être soutenu par l'intérêt de ceux qui v ont collaboré ; et appelant l'intérêt une passion, en tant que l'individualité tout entière, en mettant à l'arrière-plan tous les autres intérêts et fins que l'on a et peut avoir, se projette en un objet avec toutes les fibres intérieures de son vouloir, concentre dans cette fin tous ses besoins et toutes ses forces, nous devons dire d'une façon générale, que rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion «. • Quel(s) sens donner à passion ici ? • Remarquer qu'il s'agit de ce qui s'est accompli de « grand « (qu'est-ce qui peut être dit « grand « ?) «dans le monde «, (c'est-à-dire ?...) • Est-il dit que ce qui a été accompli de grand dans le monde l'a été par passion, à cause de la passion ? Seulement par elle, à cause d'elle ? Cet énoncé est en référence directe avec la phrase de Hegel (dans La raison dans l'histoire). Il interroge la place des passions dans l'événement, dans la conduite de l'histoire. Qu'est ce que l'adjectif \"grand\" signifie ? Ici, \"grand\" peut être positif ou négatif : guerres, inventions, etc. On peut discuter du mot : représente-t-il les choses démesurées en général, ou les choses grandioses (et donc forcément positives) ? Quand Hegel parle de \"grand\", il pense par exemple à Napoléon, donc à des moments de l'histoire où une avancée notable et spectaculaire se fait dans la réalisation de la liberté. Et l'argument est que si la seule réflexion rationnelle peut dire les grandes choses qu'il y a à faire, pour les réaliser il faut la passion — et cette passion, qui s'empare des hommes qui vont réaliser les grandes choses, donne l'énergie pour réaliser ces choses mais empêche de concevoir leur sens : c'est pourquoi les grands hommes, mus par leurs passions, sont au service de la réalisation d 'un but rationnel dans l'histoire mais ne le savent pas eux-mêmes et ne le projettent pas explicitement. L'argument est donc que la raison par elle-même n'a pas cette énergie que procure la passion.

 

« LE PLAISIR, LES PASSIONS, LE DÉSIR • 71 passée puissante et riche ? Ce n'est pas comme devant la tombe des êtres qui nous furent chers, un deuil qui s'attarde aux pertes personnelles et à la caducité des fins particulières: c'est le deuil désintéressé de la ruine d'une vie humaine brillante et civilisée.

» L'histoire apparaît comme cette « vallée des ossements>) où nous voyons les réalisations « les plus grandes et les plus élevées rabougries et détruites par les passions humaines », « l'autel sur lequel ont été sacrifiés le bonheur des peuples, la sagesse des Etats et la ·vertu des individus ».

Elle nous montre les hommes livrés à la frénésie des passions, poursuivant de manière opiniâtre des petits buts égoïstes, davantage mus par leurs intérêts personnels que par l'esprit du bien.

S'il y a de quoi être triste devant un tel spectacle, faut-il, pour autant, se résigner, y voir l' œuvre du.

destin ? Non, car derrière l'apparence bariolée des évériements se dévoile au philosophe une finalité rationnelle : l'histoire ne va pas au hasard, elle est la marche graduelle par laquelle !'Esprit parvient à sa vérité.

La Raison divine, l' Absolu doit s'aliéner dans le monde que font et défont les passions, pour s'accomplir.

Telle est : « la tragédie que ['Absolu joue éternellement avec lui-même: il s'engendre éternellement dans l'objectivité, se livre sous cette figure qui est la sienne propre, à la passion et à la mort, et s'élève de ses cendres à la majesté».

Ainsi, l'histoire du devenir des hommes coïncide avec l'histoire du devenir de Dieu.

Etats, peuples, héros ou grands hommes, formes politiques et organisations économiques, arts et religions, passions et intérêts, figurent la réalité de !'Esprit et constituent la vie même de l'absolu:. »

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