Il n'y a rien qui soit plus à nous que nos erreurs (Brochard) ?
Publié le 14/03/2004
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Il me semble que c'est une garantie de ma liberté.
L'analyse de Brochard semble se rapprocher d'une analyse de Descartes (4e méditation : du vrai et du faux) : « Tout jugement, dit Descartes, comporte deux facteurs : une connaissance qui est une donnée de l'entendement, d'une part, et d'autre part l'adhésion le notre volonté, laquelle est infinie et qui peut toujours se trouver suspendue. » Dans le cas de l'erreur, la connaissance est insuffisante - car Descartes définit l'erreur, comme le faisait Spinoza, par un manque de connaissances. Cependant la volonté la croit suffisante et y adhère. Cette adhésion à une connaissance insuffisante est la preuve que notre connaissance est limitée ; aussi bien la 4ième méditation se propose de démontrer que c'est à l'homme et non à Dieu qu'il faut imputer l'erreur et le péché : « Errare humanum ». Dans un sens on peut dire que nous nous trompons parce que nous sommes des hommes. Il n'y a rien qui soit plus à nous que nos erreurs. L'erreur est en somme l'expression de notre condition. Cette analyse mène directement au
relativisme philosophique : l'erreur est inhérente au mécanisme de notre pensée et la vérité absolue nous est pour toujours interdite, du moins lorsque nous voulons l'atteindre par la raison.
Mais l'erreur n'est pas seulement le propre de l'homme en tant qu'homme, elle est le propre de chacun de nous en tant qu'il est différent de tout autre homme.
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