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La rigueur d'un raisonnement suffit-elle pour garantir la vérité ?

Publié le 05/02/2004

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B. Des résultats déroutantsUn syllogisme rigoureux (formellement vrai) peut être empiriquement absurde, sinon choquant. Exemple : Tous les hommes défendant certaines qualités de l'humanité de préférence à d'autres sont des humanistes. Hitler a défendu certaines qualités de l'humanité de préférence à d'autres. Donc Hitler est un humaniste. On peut avoir du mal, même si l'on sait qu'il convient de faire abstraction du contenu, à ne pas en tenir compte... C. Échec de la science déductivePour Aristote, la connaissance peut négliger l'empirique et se fier entièrement aux capacités déductives de la raison. Résultat : des théories fausses, par exemple en astronomie ou en physique. Aristote est pourtant le théoricien du syllogisme et celui qui en repère toutes les figures possibles.

« III - Historicité des vérités A.

Scientificité des théoriesUne théorie, lorsqu'une science s'est développée, se constitue par le raisonnement mathématique.

Elle n'esttoutefois scientifique que si elle se prête à vérification expérimentale : la rigueur du raisonnement n'est pas unegarantie suffisante, et les théories les mieux construites doivent prévoir leur propre réfutabilité (Popper). B.

L'évolution dialectique des véritésLes progrès accomplis dans la connaissance scientifique n'aboutissent pas nécessairement à la réfutation pure etsimple d'anciennes vérités, brutalement transformées en erreurs.

D'après Bachelard, le passage d'une vérité à uneautre est plutôt dialectique (au sens de négation partielle et maintien relatif).

Et cela concerne les deux sortes devérités.

Ainsi, la géométrie d'Euclide ou la mécanique de Newton ne sont pas annulées par la mise au point dessystèmes non euclidiens ou par la mécanique d'Einstein : c'est leur prétention à formuler une vérité totale ouabsolue qui est mise à mal, et leur vérité, maintenue, est dès lors conçue comme « locale » ou partielle. C.

Quelle garantie pour la vérité ?Aucune vérité n'est garantie définitivement.

Les systèmes logiques eux-mêmes ne peuvent plus être considéréscomme formulant les règles permanentes du fonctionnement rationnel, dès lors que la raison elle-même se montrecapable d'en mettre au point de nouveaux. Conclusion La rigueur d'un raisonnement, dans quelque domaine scientifique (formel ou empirique) que ce soit, ne peut garantirune vérité absolue ou définitive.

La vérité restant toujours à (re) construire, les normes mêmes de ce qui semble ounon rigoureux apparaissent dépendantes des progrès de la connaissance.

Le concept de masse négative seraitévidemment apparu comme dénué de toute rigueur possible, puisque clairement contradictoire, pour un esprit éclairédu temps de Newton. SUPPLEMENT A III.A : « Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté parl'expérience.

» POPPER L'histoire des sciences physiques est celle de leur révolution permanente.

Les théories n'ont qu'une valeur provisoire.Des faits « polémiques » surgissent qui les contredisent, qui obligent à des révisions.

Tout succès scientifique ouvreplus de questions qu'il n'en clôt.

Faut-il pour autant sombrer dans le scepticisme et affirmer qu'il n'y a rien qui vaillevraiment ? Comment distinguer, dès lors, la véritable science de la métaphysique ou des pseudo-sciences commel'alchimie ou l'astrologie ? Et que penser des sciences humaines ? La psychanalyse, la théorie de l'histoire de Marxpeuvent-elles prétendre légitimement à la scientificité ? Popper, dans « Logique de la découverte scientifique »propose un critère de démarcation, capable d'établir, de manière concluante, la nature ou le statut scientifiqued'une théorie.

Il écrit : «C'est la falsifiabilité et non la vérifiabilité d'un système qu'il faut prendre comme critère dedémarcation.

En d'autres termes, je n'exigerai pas d'un système scientifique qu'il puisse être choisi, une fois pourtoutes, dans une acception positive mais j'exigerai que sa forme logique soit telle qu'il puisse être distingué, aumoyen de tests empiriques, dans une acception négative : un système faisant partie de la science empirique doitpouvoir être réfuté par l'expérience.

»A l'époque de Popper, on affirmait généralement que ce qui distinguait la science des autres disciplines, c'était lecaractère empirique de sa méthode.

Autrement dit, en multipliant les observations et les expériences, le savant entirait, en vertu du fameux principe d'induction, des lois qu'il considérait comme nécessaires et universellementvalides.

Partant de là, les néopositivistes soutenaient que tout ce qui n'est pas vérifiable est « métaphysique » etdoit être éliminé de la science.

Or, comme le souligne Popper, l'induction, qui consiste à inférer une règle universelleà partir d'une multitude de cas particuliers et donc des théories à partir d'énoncés singuliers vérifiés par l'expérience,est une démarche logiquement inadmissible : « Peu importe le grand nombre de cygnes blancs que nous puissionsavoir observé, il ne justifie pas la conclusion que tous les cygnes sont blancs.

»Aussi Popper affirme-t-il qu'aucune théorie n'est jamais vérifiable empiriquement et il distingue trois exigencesauxquelles devra satisfaire ce qu'il appelle un « système empirique » ou scientifique : « Il devra, tout d'abord, êtresynthétique, de manière à pouvoir représenter un monde possible, non contradictoire.

En deuxième lieu, il devrasatisfaire au critère de démarcation, c'est-à-dire qu'il ne devra pas être métaphysique mais devra représenter unmonde de l'expérience possible.

En troisième lieu, il devra constituer un système qui se distingue de quelque autremanière des autres systèmes du même type dans la mesure où il est le seul à représenter notre monde del'expérience.

»La troisième exigence est la plus décisive.

Comment, en effet, reconnaître le système qui représente notre mondede l'expérience ? La réponde de Popper est la suivante : par le fait qu'il a été soumis à des tests et qu'il y a résisté.Cela signifie qu'il faut appliquer une méthode déductive.

En d'autres termes, si nous ne pouvons exiger des théoriesscientifiques qu'elles soient vérifiables, nous pouvons exiger d'elles qu'elles soient mises à l'épreuve.

Il s'agit pourcela de déduire de la théorie examinée des énoncés singuliers ou « prédictions » susceptibles d'être facilementtestés dans l'expérimentation.

Une théorie qui ne résiste pas aux tests sera dite « falsifiée » ou « réfutée » parl'expérience.

Si elle passe l'épreuve des tests, elle sera considérée comme provisoirement valide jusqu'à ce qu'elleéchoue à des tests ultérieurs ou qu'une théorie plus avantageuse apparaisse.. »

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