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Le siècle des lumières

Publié le 21/10/2011

Extrait du document

« Despote éclairé «, il fut un des premiers souverains à s'intéresser à l'instruction des classes moyennes de cette bourgeoisie qui, grâce à la prospérité générale, s'enrichissait. Le défrichement des marais et le défrichement des landes transformèrent, durant ce règne de quarante-cinq ans, les deux parties de la monarchie; des industries multiples furent créées et encouragées par des primes et des dégrèvements d'impôts. Ainsi, civils et militaires marchaient-ils d'un même pas sous la même énergique férule; aucune discussion n'était admise. Est-ce Frédéric qui modela ses sujets à son image et leur inculqua le sens de la discipline, ou bien ces Allemands du Nord-Est n'étaient-ils pas prédisposés, par leur nature même, à subir cette culture grégaire et à s'en trouver bien ?

« THiRÈSE, la Silésie, mais, l'opération accom­ plie, il rejeta l'alliance devenue inutile.

Ce­ pendant, une véritable prussomanie se dé­ veloppa à la cour et en ville; le marquis d'ARGENSON, chef de la diplomatie française, commanda à ses ambas11adeurs de c pren­ dre les ordres :t du roi de Prusse : c ce sera à ce prince de décider du système à suivre :..

En même temps, tandis que la guerre avait repris, implacable, avec l'Angleterre, se développait une anglomanie aussi étrange que la passion des esprit éclairés pour FRtniRIC Il.

MoNTESQUIEU revenait d'un long séjour en Angleterre avec les élé­ ments de l'Esprit des Lois, traité de philo­ sophie politique que se disputaie,nt les pe­ tits maUres et les plus jolies femmes.

C'étaient les mœurs anglaises, les institu­ tions anglaises dont la France devait s'ins­ pirer.

Le président de Montesquieu, baron de la Brède, qui considérait RICHELIEU c comme le plus méchant serviteur du pays :t jouissait de voir en Angleterre l'aristocratie, dans les deux Chambres des lords et des Communes, dicter au roi ses lois : système qui n'avait rien de démo­ cratique, bien entendu, le paysan d'outre­ mer étant aussi étroitement attaché à la glèbe que celui du continent, mais sys­ tème qui garantissait le citoyen contre le bon plaisir du prince, et allait, en se per­ fectionnant, donner naissance au régime parlementaire.

La France, sans direction, se reposait sur ses lauriers d'antan.

L'effort colonial en­ couragé par HENRI IV, par RICHELIEU, par CoLBERT, n'avait pas réussi à entraîner au loin un peuple trop heureux chez lui : tan­ dis que le nouveau monde se peuplait d'An­ glo-Saxons à une cadence rapide, nos An­ tilles et surtout notre Canada et notre Louisiane, souffraient d'une insuffisance de main-d'œuvre.

Quand, dans la guerre de Sept 11.ns, l'Angleterre réussit à s'emparer à la fois au domaine défriché par la Compagnie des Indes et de celui, aussi ,·aste, du Canada difficilement occupé par les descendants de Jacques CARTIER, l'opinion refusa de s'inté­ resser au sort de domaines aussi loin­ tains : ce fut, non seulement VoLTAIRE qui ironisa sur les arpents de neige inutiles, mais le ministre des Affaires Etrangères lui­ même, duc de CHOISEt;L-PRASLIN : c Si on considère cette perte, écrivait le minis­ tre du roi, par le bénéfice qui en revenait au royaume, elle se réduira à bien peu de chose, je pourrais même dire à rien.. .

U faut apprécier le mérite d'une colonie par son commerce et par le profit qui en re­ vient à la métropole.

Tout le monde sait que le commerce du Canada était très peu de chose et qu'il ne dédommageait pas le roi des frais que lui cotltait l'entretien de la colonie :..

De même la perte de La Loui­ siane importe-t-elle peu : c c'est un pays d'une grande étendue et d'un excellent sol mais inculte et inhabité qui ne procurait aucun avantage au royaume et lui coi ait quelques dépenses :..

Ce n'était, évidemment pas faire preuve, pour un ministre de Lou1s XV, de c beau­ coup d'avenir dans l'esprit :.

1 La France de la fln du xvm• siècle se satisfait de son sort en Europe; le ministre de LOUIS XVI, VERGENNES, établit en prin­ cipe, la nécessité du statu quo.

Il sait bien que ce n'est pas la politique des autres puissances, mais il met son maitre en garde contre les tentations : ne pas admet­ tre que Je souverain d'un de ces Etats lui offre une compensation; le roi doit c convaincre l'opinion que, ni la soif d'en­ vahir, ni que la moindre vue d'ambition n'effleurent son Ame et qu'elle ne veut que l'ordre et la justice ...

un roi-citoyen s'ap­ plaudit de se trouver dans des conjonc­ tures aussi favorables à ses vues paci­ fiques :t.

Si Lou1s XVI décide, non sans hésitations, d'aider les colons anglais d'Amérique à se­ couer le joug de la métropole, ce n'est évidemment pas par sympathie pour des hommes qui l'ont violemment combattu, mais pour se venger d'un récent et humi­ liant échec; les bénéftce,s matériels du Traité de Versailles, seront faibles, les consé­ quences morales très Jourdes : un trésor obéré derechef, une animosité plus grande de la part du Gouvernement anglais, et surtout un trouble croissant dans les es­ prits.

Le siècle de 1\lONTESQtJIEU, de VOLTAIRE, de ROUSSEAU, de n'ALEMBERT, siècle de lu­ mières, prépare lentement mais continft­ ment la révolution; le pouvoir n'a plus foi en lui-même, pas plus que l'Eglise ou l'aris­ tocratie.

Il y a un complot en plein jour contre l'ordre établi que personne ne dé­ fend plus : on applaudit à la cour aussi bien qu'à la ville, le réquisitoire de Figaro.

LoUis XV a prétendu mettre fin à la puis­ sance politique du Parlement en en dissé­ minant les membres à travers le royaume .. »

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