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La spatialisation du temps ?

Publié le 15/02/2004

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temps
Il n'a pas besoin, non plus, d'oublier les états antérieurs. Il suffit qu'en se rappelant ces états il ne les juxtapose pas à l'état actuel comme un point à un autre point mais les organise avec lui, comme il arrive quand nous nous rappelons, fondues pour ainsi dire ensemble, les notes d'une mélodie. » Mais notre intelligence (faculté analytique, faculté de dissection et de dvision), tournée spontanément vers l'extériorité (à cause des exigences pratiques), est obsédée par l'espace géométrique (cadre qui permet excellemment l'analyse des objets et l'action sur eux) et l'introduit « à notre insu dans notre représentation de la succession pure ; nous juxtaposons nos états de conscience de manière à les apercevoir simultanément non plus l'un dans l'autre mais l'un à côté de l'autre ; bref, nous projetons le temps dans l'espace, nous exprimons la durée en étendue et la succession prend pour nous la forme d'une ligne continue ou d'une chaîne dont les parties se touchent sans se pénétrer... la pure durée n'est qu'une succession de changements qualitatifs qui se fondent, qui se pénètrent sans contours précis, sans  aucune parenté avec le nombre : ce de l'hétérogénéité pure... Dès l'instant où l'on attribue la moindre homogénéité à la durée, on introduit subrepticement l'espace » (« Données immédiate de la conscience »). Le temps, ou plutôt la durée, selon Bergson, n'est pas une dimension abstraite à la surface des choses, mais c'est le mouvement réel, concret, de ma vie intérieure. Le mouvement parce qu'il est changement réel, durée et vie est en lui-même étranger à l'espace. La durée est essentiellement hétérogène (longue ou rapide), continue (tout s'y enchaîne et s'interpénètre) et intensive.N'envisager le mouvement qu'à partir de l'espace parcouru, c'est s'interdire de le comprendre, comme le montrent les paradoxes de Zénon d'Elée. Zénon prétendait prouver l'impossibilité du mouvement.

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