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Les théories scientifiques décrivent-elles la réalité ?

Publié le 11/08/2009

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Les théories scientifiques décrivent-elles la réalité ?

 Une théorie scientifique est un outil utilisée pour sa fécondité cognitive et épistémologique. Le réel est, au premier abord, ce que nous percevons, ce qui est là. En cela, la réalité s’oppose à la fiction et aux apparences. Dès lors, la réalité n’est pas toujours directement accessible ce qui rend justement nécessaire l’usage et l’intervention de la science afin de nous donner accès à la vérité et au réel. Dans ce cas, nous avons alors plusieurs conception du réel : ce qui est immédiat, et ce qui est sous l’apparence, c’est-à-dire l’être. Nous voyons directement le problème de cette question qui est principalement d’ordre linguistique et métaphysique. En effet, il semble que nous soyons à l’intérieur d’un jeu de langage portant sur le terme de réel, cela d’autant plus que la variation de la signification du mot réalité aura une influence sur la réponse que nous aurons à apporter. Cependant, il faut prendre en compte aussi un autre point crucial pour la bonne intelligence du sujet : nous parlons de décrire et non d’expliquer. Décrire n’implique la recherche d’une cause, contrairement à expliquer. En ce sens, ces théories scientifiques ne sont-elles que le relevé des faits mis en forme ou bien donnent-elles la cause, c’est-à-dire le pourquoi ?

            Si les théories scientifiques décrivent bien la réalité (1ère partie), il n’en demeure pas moins que nous n’avons pas accès à toute la réalité (2nd partie), nous-mêmes formant une image de cette réalité (3ème partie).

 

« Transition : Ainsi les théories scientifiques ont-elle pour but de décrire et non d'expliquer la réalité.

En ce sens, elles sont desinstruments de la découverte.

Dès lors notre relation au réel et particulier, nous avons accéder simplement à uneréalité qui n'a rien à voir avec ce que Platon définissait comme le réel, c'est-à-dire l'Etre ce qui est sous-jacent àl'apparence.

II – Le réel comme chose en soi a) En effet, comme peut le voir chez Kant dans la Critique de la raison pure , si nous pouvons penser la réalité sous-jacente nous ne pouvons pas la connaître.

Penser n'implique pas la condition de l'existence tandis queconnaître nécessite de facto cette existence et ce pour produire une connaissance positive.

Toutes nosconnaissances commencent avec l'expérience et ne doivent pas dépasser le champ de l'expérience au risque sinonde verser dans le dogmatisme le plus complet.

Or la métaphysique étend son étude justement au-delà de cettesphère.

Ainsi pouvons-nous penser au-delà des sens mais non connaître.

Connaître c'est saisir les déterminationsd'un concept dans l'intuition ; plus simplement c'est comprendre le rapport entre un concept et son effectivité dansle réel.

Autrement dit, chez Kant nous n'avons pas accès à la « chose en soi », nous n'en avons que desreprésentations phénoménales.

Le monde des phénomènes est le monde tel que nous le percevons, quant àl'existence d'une chose en soi, il s'agit d'une hypothèse, c'est-à-dire de l'existence de la chose autrement qu'ellenous apparaît donc telle qu'elle est originairement.b) L'idéalisme transcendantal de Kant , dans la Critique de la raison pure , admet la réalité des objets (contre l'idéalisme empirique) mais comme objets pour moi (contre le réalisme matérialiste).

Les objets sont réels, maiscomme objets de l'expérience.

On ne peut poser qu'un objet transcendantal comme cause intelligible desphénomènes, et qui demeure inconnu : « La vérité, dit-on, consiste dans l'accord de la connaissance avec l'objet.Selon cette simple définition de mot, ma connaissance doit donc s'accorder avec l'objet pour avoir valeur de vérité.Or, le seul moyen que j'ai de comparer l'objet avec ma connaissance, c'est que je le connaisse.

Ainsi maconnaissance doit se confirmer elle-même; mais c'est bien loin de suffire à la vérité.

Car puisque l'objet est hors demoi et que la connaissance est en moi, tout ce que je puis apprécier, c'est si ma connaissance de l'objet s'accordeavec ma connaissance de l'objet.

Les anciens appelaient diallèle un tel cercle dans la définition.

Et effectivement,c'est cette faute que les sceptiques n'ont cessé de reprocher aux logiciens; ils remarquaient qu'il en est de cettedéfinition de la vérité comme d'un homme qui ferait une déposition au tribunal et invoquerait comme témoinquelqu'un que personne ne connaît, mais qui voudrait être cru en affirmant que celui qu'il invoque comme témoin estun honnête homme.

Reproche absolument fondé, mais la solution du problème en question est totalement impossiblepour tout le monde ».c) En effet, l'idéalisme transcendantal accorde que les objets de l'intuition extérieure existent effectivement.

Or,puisque l'espace est lui-même une forme de cette intuition extérieure, et que sans objet dans l'espace il n'y auraitjamais représentation empirique, on peut admettre comme effectivement réels des êtres étendus, et il en est demême du temps.

Mais cet espace même, ainsi que ce temps, et en même temps tous les phénomènes avec eux, nesont pourtant pas en eux-mêmes des choses ; ce ne sont rien que des représentations, et ils ne peuvent nullement exister en dehors de notre esprit : « et même l'intuition intérieure et sensible de notre esprit […] n'est pas non plusle moi propre tel qu'il existe en soi, ou le sujet transcendantal, mais seulement un phénomène donné à la sensibilitéde cet être qui nous est inconnu.

L'existence de ce phénomène intérieur, comme d'une chose existant en soi, nepeut être admise, puisque la condition en est le temps, et que le temps ne peut être une détermination de quelquechose en soi » ( Kant , Critique de la raison pure ). Transition : Ainsi nous ne pouvons pas connaître le réel, si par réel nous comprenons ce qui est sous-jacent derrière l'apparencedes sens.

Nous pouvons penser l'existence d'une chose en soi, mais nous n'avons accès qu'aux phénomènes.Pourtant cela ne signifie pas que les théories scientifiques soient incapables de décrire le réel, mais sans doute faut-il changer notre compréhension du réel.

III – Théorie scientifique et image du monde a) En effet, « à ces deux entités, le monde des sens et le monde réel, s'en rajoute une troisième : le monde de laphysique ou l'image du monde proposée par la physique» ( L'Image du monde dans la physique moderne , Max Planck .

Le but du physicien est de conduire « à une description aussi simple que possible du monde des sens [...] [et] à une connaissance aussi complète que possible du monde réel ».

Le problème que pose donc l'ensemble dusujet est alors de comprendre ce que nous entendons par le terme de « réalité ».

Si les théories scientifiques ontbien pour objectif de décrire et non d'expliquer la réalité, il n'en reste pas moins qu'elles ne dérivent que d'une imagedu monde à l'œuvre dans chacune des théories.

Les théories scientifiques ne sont en rapport qu'avec la réalité dumonde de la physique, en rien avec le monde des sens, c'est-à-dire notre expérience quotidienne de la réalité.

Laquestion ne serait plus alors de comprendre si les théories scientifiques décrivent bien la réalité mais de savoir,quelle réalité elles décrivent.

C'est en ce sens que l'on peut comprendre l'origine de certaines erreurs ou decertaines discussions entre des physiciens.

Ainsi, l'imagination scientifique et l'ensemble des croyances desscientifiques se retrouvent à l'œuvre dans leurs théories scientifiques.b) En effet, c'est bien ce que thématise Holton dans l' Imagination scientifique lorsqu'il parle de l'importance voire de la preponderance des thémâta dans le développement des savoirs scientifiques.

Pour l'auteur, cette notion de «. »

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