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Le travail implique t-il un rapport de force ?

Publié le 14/03/2004

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travail
  Dans chaque cas, il convient de se demander si rapport de force il y a, et le décrire.   Dans les cas (1), (2) et (3), on peut supposer que le travail implique un rapport de force entre l'homme et la nature. L'homme, en effet, use de sa force physique pour transformer la matière, c'est-à-dire lui donner forme. Mais est-ce le seul rapport de forces impliqué ? Avec Hegel puis Marx, on peut se demander si le travail n'entraîne pas également et plus fondamentalement un rapport de force entre des individus, ou encore entre des « classes de travailleurs ». En parlant de l'histoire de la « lutte des classes » et en la liant au travail, Marx semble faire du problème du rapport de forces le moteur de l'histoire humaine.   Il faut bien comprendre que Marx pense le travail d'une part comme l'activité qui permet en puissance à l'homme de réaliser son essence, son humanité ; et de l'autre, dans sa forme moderne (le salariat) comme une chosification de l'homme qui devient alors étranger à sa propre nature (c'est ce qu'on appelle « aliénation »). D'une certaine façon, l'homme peut actualiser son essence dans et par le travail que dans la mesure où le travail n'est plus qu'un moyen de satisfaire des besoins mais où il est lui-même un besoin à part entière (et où l'homme serait sa propre fin). On pourrait donc dire que, pour Marx, c'est quand le règne de la nécessité et du pur rapport de force prend fin, que le travail commence vraiment à être ce qu'il est par essence.   Le cas (4) pose une difficulté complémentaire dans la mesure où il invite à penser que le travail ne se réduit plus à une production de biens matériels, mais qu'il englobe aussi le secteur des services ou les échanges immatériels, voire les productions intellectuelles.
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« - Prendre en considération le double sens de rapport de force. - De s'interroger sur la question de l'implication. - De bien distinguer les différentes significations de ce qu'on appelle communément le travail. Utile : - Marx (voir entre autres, les textes si dessous) - Hegel : dialectique du maître et de l'esclave dans la Phénoménologie de l'esprit (que l'on trouve dans tous les manuels de terminale). - Nietzsche, Le gai savoir (travail et joie) - Aristote, Ethique à Nicomaque , X, 6 et les passages sur l'opposition praxis /poïèsis Marx, Le Capital , I, section 3, Chap.

VII : rapport de force entre l'homme et la nature : Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature.

L'homme y joue lui-même vis-à-vis dela nature le rôle d'une puissance naturelle.

Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, il lesmet en mouvement, afin de s'assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie.

En même temps qu'ilagit par ce mouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature, et développe les facultésqui y sommeillent.

Nous ne nous arrêterons pas à cet état primordial du travail, où il n'a pas encore dépouillé sonmode purement instinctif.

Notre point de départ c'est le travail sous une forme qui appartient exclusivement àl'homme.

Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structurede ses cellules de cire l'habileté de plus d'un architecte.

Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architectede l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans sa ruche.

Lerésultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur.

Ce n'est pas qu'il opèreseulement un changement de forme dans les matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il aconscience, qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel il doit subordonner sa volonté. Marx, Le Capital , III : travail et liberté En fait, le royaume de la liberté commence seulement là où l'on cesse de travailler par nécessité et opportunitéimposée de l'extérieur ; il se situe donc, par nature, au-delà de la sphère de production matérielle proprement dite.De même que l'homme primitif doit lutter contre la nature pour pourvoir à ses besoins, se maintenir en vie et sereproduire, l'homme civilisé est forcé, lui aussi, de le faire et de le faire quels que soient la structure de la société etle mode de la production.

Avec son développement s'étend également le domaine de la nécessité naturelle, parceque les besoins augmentent ; mais en même temps s'élargissent les forces productives pour les satisfaire.

En cedomaine, la seule liberté possible est que l'homme social, les producteurs associés règlent rationnellement leurséchanges avec la nature, qu'ils la contrôlent ensemble au lieu d'être dominés par sa puissance aveugle et qu'ilsaccomplissent ces échanges en dépensant le minimum de force et dans les conditions les plus dignes, les plusconformes à leur nature humaine.

Mais cette activité constituera toujours le royaume de la nécessité.

C'est au-delàque commence le développement des forces humaines comme fin en soi, le véritable royaume de la liberté qui nepeut s'épanouir qu'en se fondant sur l'autre royaume, sur l'autre base, celle de la nécessité. Marx et Engels: La société représente-t-elle l'aliénation de l'individu ? Et enfin - la division du travail nous en offre tout de suite le premier exemple - l'action propre de l'homme devientpour l'homme une puissance étrangère, opposée, qui l'asservit, au lieu que ce soit lui qui la maîtrise, tant que leshommes se trouvent dans la société naturelle, donc tant que subsiste la scission entre l'intérêt particulier et intérêtcommun, et que l'activité n'est pas divisée volontairement mais du fait de la nature.

Dès l'instant où l'on commenceà répartir, chacun a une sphère d'activités déterminée et exclusive qu'on lui impose et dont il ne peut s'évader ; ilest chasseur, pêcheur, berger ou critique critique », et il doit le rester sous peine de perdre les moyens desubsistance - alors que dans la société communiste, où chacun, au lieu d'avoir une sphère d'activités exclusive peutse former dans la branche qui lui plaît ; c'est la société qui dirige la production générale qui me permet de faireaujourd'hui ceci, demain cela, de chasser le matin, d'aller à la pêche l'après-midi, de faire l'élevage le soir et decritiquer après le repas, selon mon bon plaisir, sans jamais devenir chasseur, pêcheur ou critique.

Cette fixation del'activité sociale, cette consolidation de notre propre produit en une puissance matérielle qui nous domine, quiéchappe à notre contrôle, qui contrarie nos espoirs et qui détruit nos calculs, est l'un des moments principaux dudéveloppement historique passé.

[...] La puissance sociale, c'est-à-dire la force productive décuplée résultant de lacoopération imposée aux divers individus - dont la coopération n'est pas volontaire mais naturelle - non pas commeleur propre puissance conjuguée, mais comme une puissance étrangère, située en dehors d'eux dont ils neconnaissent ni la provenance ni la destination, si bien qu'ils n'arrivent plus à la dominer.

Au contraire, cette. »

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