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Le Prince de Machiavel

Publié le 30/11/2017

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Introduction : Le politique selon Machiavel Cromwell l’a lu, Napoléon Bonaparte emportait son exemplaire dans la bataille et Adolf Hitler affirmait le lire au lit. Le Prince est le premier traité de realpolitik, écrit par Machiavel. Le terme de realpolitik Nicolas Machiavel, grand penseur et théoricien de la politique de la Renaissance, est né en 1469 à Florence et est mort en 1527 dans la même ville. Il est le fils de Bernard Machiavel, trésorier pontifical à Rome et docteur en droit. Sa carrière débute en 1498 lorsqu’il est nommé secrétaire de la deuxième chancellerie de Florence. Il a alors pour responsabilité l’ordre intérieur, les relations avec l’extérieur mais aussi la défense de la République. En 1512, les Médicis, puissante famille patricienne du commerce et de la banque, reviennent au pouvoir suite à la défaite de Prato. Machiavel est alors accusé de conspirer contre eux. Il est arrêté, emprisonné et torturé. Puis il est finalement relâché. L’année suivante, Machiavel finit de rédiger le Prince, qu’il dédie à Laurent II de Médicis, dont il a essayé de gagner les bonnes grâces afin de retourner à la vie politique. Cependant, cette tentative restera vaine, son œuvre ne sera donc jamais imprimée de son vivant. Comme il le dit dans la dédicace, dans cet œuvre, il « ose donner des règles de conduite à ceux qui gouvernent ». En 1526, il est nommé chancelier aux fortifications de Florence face aux menaces d’une attaque impériale, et l’année suivante, il décède. Les plus grandes œuvres de Machiavel restent le Discours sur la 1 première décade de Tite-Live (1518), ouvrage reprenant les conditions d’édification d’une République notamment avec l’exemple de Rome, et Le Prince, qui date de 1513, mais qui ne sera publiée que bien après, en 1532. Le titre original de l’œuvre est De Principatibus. Le Prince est un traité sur la principauté. A l’origine, princeps signifie le premier, celui qui dirige : ce terme évoque toutes les formes de gouvernement. Dans ce traité philosophique et politique, Machiavel analyse les différents régimes politiques existants et qui ont existé et cherche une solution pratique à l’instabilité politique de l’Italie, en s’appuyant sur les différentes expériences passées, que ce soit les siennes ou pas. Cet ouvrage s’adresse donc à des souverains, et leur donne des conseils sur la bonne manière de gouverner leurs différents Etats. Dans le premier extrait de texte que nous avons traité, Machiavel présente les différents régimes politiques et dans les suivants, se focalise sur les principautés en expliquant la manière dont un prince doit se comporter pour les gouvernées et les concernées. Ces extraits et l’œuvre en général de Machiavel innove dans la manière de percevoir la politique. Elle va changer la pensée politique et ainsi, la faire évoluer. A travers son analyse historico-politique, de quelle manière Machiavel opère-t-il un renouvellement de la pensée politique ? Comment, en partant de faits empiriques construit-il une nouvelle « grille d’intelligibilité du politique » et une méthodologie de l’art de gouverner ? I/ Typologie politique des différents types de régimes 1/ Principautés/ républiques : les types de régimes selon Machiavel Selon Machiavel, les Etats sont ou des républiques ou des principautés. Celles-ci désignent pour Machiavel tout Etat où le pouvoir est détenu par un individu, c’est-à-dire le prince (le principe), elles sont donc assimilables à des monarchies. La tradition classique est issue de Platon et Aristote, qui distinguait six formes de gouvernement : la monarchie et la tyrannie, l’aristocratie et l’oligarchie, la démocratie et la démagogie. Dans chaque couple, le second élément est la dégénérescence du premier. Machiavel fait attention à l’aspect historique et il classe les Etats selon leur origine et non leur nature ou leurs fins morales. Mû par un désir de conquête, l’homme possédant le pouvoir devient un prince, cependant les modalit...

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« premier.

Machiavel fait attention à l’aspect historique et il classe les Etats selon leur origine et non leur nature ou leurs fins morales.

Mû par un désir de conquête, l’homme possédant le pouvoir devient un prince, cependant les modalités d’exercice du pouvoir diffèrent selon les principautés. Dans son premier chapitre, Machiavel distingue les principautés héréditaires et les nouvelles.

Si la principauté est héréditaire, les coutumes instaurées reposent sur la raison et la mémoire. Cet Etat ne connait pas de violence car il est institué depuis longtemps par la famille du prince. Deuxième cas, où ces principautés héréditaires sont ajoutées comme membres ajoutés aux Etats héréditaires du Prince qui les a acquises.

Tel a été le cas du royaume de Naples à l’égard du roi d’Espagne 1 . Si la principauté est nouvelle, le pouvoir est encore peu institué et tout peut arriver car les bases ne sont pas établies.

Cette principauté est comme un membre ajoutés aux Etats héréditaires acquise par le prince ou aussi elle peut être complètement nouvelle.

Dans tous les cas, le pouvoir doit chercher à se manifester et se préserver contre les risques. Pour cette principauté dite nouvelle Machiavel va utiliser de nombreux exemples dans ce premier chapitre.

Tout d’abord, il prend exemple dans le cas où la principauté est complètement nouvelle, comme Milan le fut pour Francesco Sforza 2 devenu maître de l’Etat qui l’avait pris à son service. 2/ Comment gouverner et conserver chaque type de principautés ? a) Les deux types de principautés : héréditaires et nouvelles Selon Machiavel, il est possible de distinguer deux types de principautés : les principautés héréditaires et les principautés nouvelles.

Les principautés héréditaires sont celles qu’un prince acquiert par le fait de son appartenance à une famille royale.

Elles sont instaurées la plupart du temps, depuis longtemps, et le peuple est accoutumé à la même famille dont les membres se succèdent.

Elles sont opposées aux principautés dites nouvelles, qui, selon Machiavel, sont des états instaurés par les armes d’autrui ou par ses propres armes par la faveur de la fortune ou de la « virtù ». La fortune rendant compte de « la part d’imprévisible que comporte irrémédiablement l’action humaine » et la virtù renvoyant ici à la force de la volonté humaine qui cherche à agir sur la fortune pour la transformer en opportunité.

En dehors de la vaillance et de la fortune, l’on peut devenir prince par la scélératesse, Machiavel donne notamment l’exemple d’Agathocle de Syracuse dans le chapitre VIII. Ces principautés sont soit entièrement nouvelles, c’est-à-dire que le prince et l’Etat sont nouveaux , soit ajoutées à un état héréditaire, par la conquête le plus souvent.

Ce sont alors des principautés dites mixtes.

Dans le chapitre II, Machiavel explique le mode de gouvernement et de conservation des principautés héréditaires, cependant, selon lui, ces états sont de tous les plus faciles à maintenir pour plusieurs raisons mais la plus évidente, est que le peuple est habitué à la famille du prince et à son 1 Ferdinand II, dit le Catholique (1452-1516) 2 Prototype du condottiere, chefs de mercenaires (1401-1466) 6. »

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