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Racine, dramaturge majeur du XVII, auteur de nombreuses tragédies dites classiques comme Bérénice, Britannicus, Andromaque.

Publié le 29/03/2020

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Racine, dramaturge majeur du XVII, auteur de nombreuses tragédies dites classiques comme Bérénice, Britannicus, Andromaque... s'évertue à travers ses œuvres à divertir le public mais aussi à les instruire en les moralisant par le tableau de passions qui conduisent presque infailliblement ses héros et héroïnes à leur perte. Phèdre est une des plus fameuses tragédies du maître où « les moindres fautes (y) sont sévèrement punies » et où La seule pensée du crime y est regardée avec autant d'horreur que le crime même. » écrira t-il dans la préface de sa pièce de 1677. C'est d'ailleurs la dernière pièce profane que le maître, au fait de sa gloire, académicien, rédigera. Les deux pièces qui suivront auront pour sujet des personnages bibliques et seront vouées à l'usage exclusif des demoiselles de Saint-Cyr, institution créée par Madame de Maintenon, épouse morganatique du roi d'une grande piété. La tirade à l'étude constitue une partie de l'exposition de la pièce et intervient après que, Hippolyte et Théramène aient appris au spectateur la trop longue absence du roi d'Athènes, Thésée et que le jeune Hippolyte ait avoué son amour frappé d'un interdit politique pour la jeune Aricie, sœur des Pallantides, ennemis de Thésée et retenue prisonnière à Trézène. La troisième scène du premier acte consiste en un échange entre Oenone et Phèdre, où la fidèle nourrice supplie Phèdre de ne pas renoncer à la vie pour un motif qu'elle ignorait et que Phèdre va lui révéler en partie à travers cette tirade. Cette tirade est une réponse circonstanciée à la question d'Oenone « Fallait-il approcher de tes bords dangereux ? » qui assimile la malédiction qui s'abat sur Phèdre à un voyage naval périlleux et voué au naufrage. Oenone est anéantie par l'aveu qui précède « J'aime... »/ « … ce fils de l'Amazone » Phèdre en guise de réponse retrace dans un récit rétrospectif comment elle en est arrivée là et informe non seulement sa nourrice qui la connaît parfaitement et n'a rien su voir, mais aussi le spectateur. Nous verrons comment cet aveu retrace le calvaire de Phèdre, victime de son amour pour Hippolyte et en souligne le caractère pathétique et tragique. Ce récit alterne moments de relatives détentes et moments de tensions, ce qui mime l'agitation et le désespoir de Phèdre : 1/ D'abord elle rappelle l'origine du « Mal » des vers 269 à 278 avec v 269-271 l'évocation d'un bonheur de courte durée (3 vers) suivi dès le vers 272 de l'épisode qui introduit la rupture dans ce bonheur précaire. 2/ Ensuite elle rappelle tout ce qu'elle a fait pour lutter contre cette passion incestueuse/ contre-nature des vers 279 à 296 3/ Suit une trop brève période d'accalmie après l'exil d'Hippolyte : vers 297-300 4/ Mais le retour de Phèdre à Trézène sur la volonté de Thésée, ville où se trouve Hippolyte met fin à un état de relative sérénité pour Phèdre : v 301-306 5/ Finalement prise au piège de cette passion, Phèdre ne voit d'autre issue que la mort afin de faire disparaître le monstre/ le crime/ la faute avec elle, et de mettre fin à l'anathème de Vénus. C'est une décision récente et proche sur le plan temporel du moment de l'échange avec Oenone (emploi du passé composé) : vers 307 à la fin 1)L'Origine du « Mal » ( v. 269 à 271 ) Le premier vers renferme une première phrase qui tient dans la première hémistiche : « Mon mal vient de plus loin. » où le det. poss. semble instaurer un rapport à la fois de proximité, de familiarité un peu masochiste entre le « mal » et PH. + souffrance assimilée ici à une pathologie dont les origines, les causes sont exprimées par une loc. adv spatiale « plus loin » qui se réfère en réalité au tps, afin de dire l'ancienneté de cette maladie. La deuxième partie du vers ainsi que les deux vers suivants : « A peine au fils d'Egée,/ Sous les lois de l'hymen je m'étais engagée, Mon repos, mon bonheur semblait être affermi, » évoque pourtant une époque de sérénité relative fondée sur le mariage avec Thésée (désigné par la périphrase « le fils d'Egée » peut-être car elle se sent si coupable vis à vis de son époux, qu'elle n'ose le nommer) champ lex. de la paix : « repos», «bonheur », le verbe « affermir » + allitération en [m] » avec les mots « hymen », « m'étais », « mon » X2, « affermi » sonorités douces qui insistent sur ce moment de félicité + emploi de l'imparfait « semblait » qui voudrait inscrire cet état dans la durée mais le verbe connote l'erreur, d'ailleurs la structure de la phrase annonce déjà la rupture avec ce bonheur conjugal car le cc de temps qui est mis en relief par la virgule et constitue la seconde hémistiche du 1er vers semble déjà annoncer le fait que le bonheur sera de courte durée, ce moment heureux est énoncé au plus-que parfait et semble déjà un lointain souvenir. Le 4ème vers qui vient clore la phrase met fin à cet état de grâce : la rupture est matérialisée par l'emploi du P simple « me montra » le sujet de ce verbe est « Athènes », la cité mais ici elle est associée à une divinité (fille de Zeus, déesse de la sagesse, de la guerre et des arts) qui oriente le regard de PH et déclenche le coup de foudre de PH pour Hippo. « mon superbe ennemi » ici un oxymore qui montre le caractère ambivalent des sentiments de PH , remarquez que l'allitération en [m] se poursuit mais pour témoigner de son amour pour Hippo. Le 5ème vers « Je le vis, /je rougis, // (césure)je pâlis à sa vue. /» constitue une phrase qui adopte un rythme ternaire qui vient casser le rythme précédent plus ample + emploi du passé simple dans 3 prop indépendantes qui retrace la chronologie des sensations et des émotions qui sont contrastées opposées par l'antithèse (rougir, pâlir) + assonance en [i] soupir, gémissement de souffrance, suivi d'un vers exprimant par la double négation l'impuissance de PH « Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler » les verbes sont à l'imparfait afin d'inscrire dans la durée les manifestations de son état amoureux à partir du moment du coup de foudre, l'ensemble compose un gradation croissante autour du feu et du froid (évocation de la mort) notons dans les vers suivants les termes « je le vis », « sa vue », « mes yeux » « je reconnus » qui composent le champ lexical de la vue qui est le vecteur du mal ici. + vers suivant antithèse et simultanéité des sensations contraires « et transir et brûler » avec l'anaphore de la conj de coord qui insiste sur ce phénomène. La dernière phrase se déploie sur deux vers qui constituent des rimes riches « redoutables »/ « inévitables » avec 4 phonèmes/ sons élémentaires communs : t+a+b+l [tabl] permettant d'insister sur le caractère tragique des circonstances ce que confirme le préfixe privatif in- évitables + Vénus à la césure du vers 277 qui est au cœur du vers comme l'amour est dans le cœur de Phèdre « d'un sang qu'elle poursuit » ici le sang est celui de la lignée de Phèdre (Pasiphaé), il s'agit d'une métonymie qui rappelle la malédiction de Vénus sur la lignée d'Hélios (Pasiphaé et de sa descendance). 2) La lutte contre une passion contre nature ( v. 279 à 296 ) introduit une tension. Phèdre rappelle ce qu'elle a tenté pour échapper à ce mal : pratiques rituelles pour implorer et attendrir Vénus ( v279-291) et persécution d'Hippolyte (292-296) Le vers 279 débute par un cc de moyen « Par des vœux assidus » qui montre que PH tente de lutter contre cette malédiction en se soumettant à Vénus et lui vouant un culte absolu comme en témoigne le champ lexical du religieux : « voeux » (synonyme de prières), « temple », « autel », « brûlait l'encens », « déesse », « autels », « ce dieu », Ph multiplie les actes de piété et de soumission qui sont énoncés par des prop au passé simple « je lui bâtis un temple », hommage considérable « et pris soin de l'orner », « sur les autels ma main brûlait l'encens » : ces actes de dévotion sont multipliés comme en témoigne le pluriel « autels » (vers 284 et 287) MAIS en vain « je crus » (v279) verbe à valeur modale qui connote l'erreur dans le passé mais au moment où elle relate cette période, elle n'est plus dupe + métaphore filée de la maladie qui reprend le vers 269 avec « D'un incurable amour remèdes impuissants !» où le pluriel insiste sur les différents moyens mis en œuvre pour éteindre cet amour, ce qui est renforcé par les adj dotés d'un préfixe privatif, négatif « incurable » et « impuissants » : souffrance qui révèle le pathétique de la situation comme le confirme la modalité exclamative + « En vain » (v284) cc de manière à l'attaque du vers qui annule les efforts de Phèdre + opposition prière à Vénus« Quand ma bouche... »/ serments d'amour à Hippolyte… le voyais sans cesse » antithèse entre la bouche (média de la raison) et les yeux qui trahissent les sentiments : rapport de simultanéité entre les deux propositions : la première est une sub circontancielle de temps (v 285) et la seconde « J'adorais Hippolyte » est elle aussi à l'imparfait malgré ses efforts, PH. ne parvient pas à conjurer la malédiction de Vénus, ressort tragique et sa dévotion va malgré elle à un autre dieu comme en témoigne « J'adorais Hippolyte » où l'objet du culte est Hippo et non Vénus et il devient l'objet de ses offrandes « J'offrais tout à ce dieu, que je n'osais nommer », « ce dieu » devient une périphrase désignant Hippo, elle est complétée par le complément de l'antécédent qui précise qu'elle lutte encore contre cet élan fatal. Les vers 289-290 expriment sa lutte « Je l'évitais partout... »/ « mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père » où éviter et retrouver s'opposent et où « partout » adv de lieu vient ici s'opposer au cc de lieu « dans les traits de son père », le combat qu'elle mène contre cette passion lui fait exhaler un cri de désespoir dans la seconde hémistiche du vers 289 « Ô comble de misère ! » hyperbole renforcée par la modalité exclamative. Elle prend donc le parti de le persécuter puisque Vénus ne veut/peut recevoir ses prières (v291-296) : « Contre moi-même enfin// j'osai me révolter. » Pour persécuter Hippo, elle doit livrer un combat intérieur : le complément du verbe est antéposé au groupe S+ V c'est un cc de manière qui est introduit par la préposition « contre » signifiant l'animosité, l'antagonisme et ce combat elle le livre contre elle-même « moi-même », le pronom pers tonique renforcé insiste sur la difficulté du combat et l'adv de temps « enfin », mis en valeur à la césure montre que c'est son dernier recours, l'emploi du verbe dans sa forme réfléchie (Ph se révolte contre Ph) exprime la violence du combat intérieur qu'elle se livre. Dans le vers 292 il y a une antithèse entre « mon courage »/ « le persécuter » : elle se fait violence pour lui faire violence. Elle relate la manière dont elle a procédé pour y parvenir au passé simple des vers 293 à 296, quatre vers constituant une seule phrase débutant par le cc de but « Pour bannir l'ennemi dont j'étais idolâtre » où le comp de l'antécédent produit une antithèse avec « l'ennemi » et qui énumère les feintes de Ph produisant une gradation croissante : « J'affectai les chagrins d'une injuste marâtre,/ je pressai son exil, et mes cris éternels,/ L'arrachèrent du sein et des bras paternels. » feintes marquées par l'hyperbole « une injuste marâtre » (la marâtre est traditionnelle ennemie de ses beaux-enfants), « mes cris éternels », la méchanceté et la cruauté feinte de Ph sont renforcées par l'allitération en [r] 3) Une trop brève période d'accalmie après l'exil d'Hippolyte : vers 297-300 « Je respirais » : l'emploi de l’imparfait vient rompre avec le passé simple qui précède et semble instaurer une forme de stabilité formulée par l'hyperbole car PH. Semble connaître un répit dans le passé, d'ailleurs, le rythme du vers mime cette respiration avec le rythme ternaire marqué par la ponctuation interne, PH prend à témoin Oenone via l'apostrophe « et » : emploi d’une conjonction de coordination qui introduit la proposition suivante elle aussi à l'imparfait « depuis son absence » où le cc de tps fixe le point de départ de cette période de relative quiétude exprimée par la métaphore de l'eau (élément marin?) « mes jours moins agités coulaient dans l'innocence » + notez rime riche qui permet d'insister sur le fait que la présence d'Hippo rappelle à PH sa faute donc « absence »/ « innocence » Par ailleurs l' évocation de l'élément liquide vient s'opposer à la référence au feu des vers précédents, comme associé à la pureté, tandis que le feu rappelle sa lignée (Hélios, Pasiphaé) coupable. «  Soumise à mon époux et cachant mes ennuis ». Ici sont coordonnées les deux conditions représentant une sorte de contrepartie quant à la libération de son mal Hippolyte, 2 ccm qui précèdent le complément du nom« De son fatal hymen » qui débute le vers suivant et s'exprime sur la première hémistiche, le mot « hymen » tombant sous l'accent de la césure suivi de « je cultivais les fruits » où l'on voit que le sujet et le verbe sont rejetés en fin de phrase et renferme une métaphore assimilant ses enfants conçus avec Thésée à des fruits pas encore mûrs (Démophon et Acamas) 4) Fin de l'accalmie avec le retour de PH à Trézène Le vers suivant produit une rupture et met fin à cette période d'accalmie« Vaines précautions ! Cruelle destinée ! », ici les deux phrases exclamatives sont nominales et sont comme deux cris de douleur opposant « précautions » (dispositions que l'on prend en amont) à « destinée » (qui renvoie ici à un avenir déjà tracé et marqué du sceau de la malédiction de Vénus) les adjectifs renforcent le caractère pathétique de la situation. « Par mon époux lui-même à Trézène amenée » ici Ph subit cette destinée comme en témoigne le complément d'agent et « mon époux lui-même » est le sujet de l'action, ce sur quoi insiste « lui-même », le pronom tonique renforcé et accroît l'idée que le sort s'acharne sur PH puisque « Trézène » est là où se trouve Hippo « J'ai revu l'ennemi que j'avais éloigné. » l'emploi du passé composé vient rompre avec le récit qui jusqu'alors était conduit à l'imparfait et au passé simple et ici le plus que parfait renvoie à des faits antérieurs à son retour à Trézène et le passé composé à un épisode plus récent + le verbe revoir est à nouveau utilisé et comme on l'a vu précédemment, c'est par la vue que PH a succombé aux charmes d'Hippo qu'elle ne nomme pas et désigne par la périphrase « l'ennemi » comme pour lutter encore contre son amour coupable + antithèse « revu » « éloigné » la fatalité frappe encore une fois PH. « Ma blessure trop vive aussitôt a saigné ». La « blessure » ici est une métaphore de son mal présenté comme une atteinte à son intégrité corporelle + adj précédé de l'adv intensif « trop vive » à vif, non encore cicatrisée se rouvre immédiatement « aussitôt » adv de temps traduisant l'immédiateté de l'hémorragie et son intensité est rendue par l'allitération en [s] qui imite le flot de sang qui s'écoule. 5/ Finalement prise au piège de cette passion, Phèdre ne voit d'autre issue que la mort afin de faire disparaître le monstre « Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée./ C’est Vénus toute entière à sa proie attachée » ces deux vers constituent une antithèse doublée d'un parallélisme de construction « Ce n'est plus... »/ « C'est... » s'appuyant sur la formule présentative afin d'exprimer au présent d'énonciation que « ardeur  dans mes veines » où le cc de lieu exprime l'intimité, l'intériorité est remplacé par « Vénus tout entière à sa proie attachée» remplaçant un sentiment coupable par la vengeance de la déesse ici assimilée par la métaphore à une redoutable prédatrice et Ph à sa proie, la cruauté de la déesse est perceptible par l'allitération en [t] et en [r]. La dernière partie de la tirade exprime la résolution finale de PH de mettre fin à ses jours afin afin de faire disparaître le crime avec la criminelle. Le récit de cet épisode récent est accompli au passé composé (v 306 jusqu'à la césure du vers 312) Les deux premiers vers constituent chacun une phrase et produisent une anaphore « J'ai » + vers 307 inversion du cos et du cod qui témoigne du trouble et de l' épouvante de Ph « J'ai conçu pour mon crime une juste terreur (cod) + allitération en [r] qui transcrit son effroi (rappelez-vous que la tragédie doit susciter Terreur et Pitié), « crime » peut paraître hyperbolique mais selon les jansénistes chez lesquels Racine a été formé, la seule pensée du crime équivaut au crime. Le vers 308 offre un parallélisme de construction qui explique le vers précédent « J'ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur. » où les mots connotés positivement « vie » et « flamme », métaphore du feu amoureux (« Les feux de l'amour » venaient d'être inventés) sont considérés négativement « haine » et « horreur », notez la rime riche « te/rreur »/ « ho/rreur ». A contrario les deux vers suivants propose à la rime deux termes antagonistes « gloire » qui connote la lumière / « noire » (tjrs rime riche) et constitue une phrase : PH exprime son projet au passé « Je voulais en mourant... » car Oenone l'a empêchée par ses supplications d'attenter à ses jours les 2 propositions infinitives expriment les raison de son suicide « prendre soin de ma gloire » « dérober au jour une flamme si noire » , c'est à dire conserver son honneur et cacher son amour criminel ici énoncé par l'oxymore « une flamme si noire » où l'adj est renforcé par l'adv intensif « si ». Les 6 derniers vers constituent une seule et même phrase où PH s'adresse véritablement à Oenone, comme en témoignent les pronoms et les déterminants possessifs de la deuxième personne comme si un peu apaisée par sa résolution, elle demandait à Oenone de l'approuver à présent qu'elle sait tout et de ne rien faire pour l'empêcher d'en finir. Elle a renoncé jusqu 'alors (cf passé composé ) à son geste par faiblesse et tendresse envers Oenone « Je n'ai pu soutenir tes larmes, tes combats. » où le cod consiste en 2 gn au pluriel qui ne sont pas coordonnés mais juxtaposés afin de produire un effet d'accumulation et de montrer à quel point Oenone a tout fait pour la dissuader de mourir. « Je t'ai tout avoué, je ne m'en repens pas, » les deux propositions dont la première est énoncée au passé composé venant clore l'aveu qui vient d'être fait et la seconde au présent s'enchaînent par la parataxe, Phèdre laissant deviner implicitement un lien d'opposition (du type cependant, toutefois, ou encore mais) et semble soulagée par cet aveu qui lui permet de mettre à exécution son projet de mourir, toutefois, elle supplie Oenone de ne plus rien tenter « Pourvu que...tu ne m'affliges plus par d'injustes reproches », « Et que tes vains secours cessent... » prières au subjonctif présent où les tentatives d'OEnone seront quoi qu'il en soit qualifiée de « injustes » et « vain(e)s ». Le dernier vers est une évocation pudique du feu à la fois de la vie et de l'amour mais ce feu n'est qu'un « reste de chaleur» « tout prêt à s'exhaler » image de la mort qui emportera avec elle les dernières flammes de sa passion amoureuse. Eléments de conclusion : Premier des trois aveux de Phèdre (à Hippo puis à Thésée), ce récit permet de revenir dans un passé que la pièce ne (re)présente pas et aux spectateurs d'assister à un moment de tension propice à dynamiser l'action. Cf mise en scène de cette scène par Patrice Chéreau (rappeler les partis pris)
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« souligne le caractère pathétique et tragique. Ce récit alterne moments de relatives détentes et moments de tensions, ce qui mime l'agitation et le désespoir de Phèdre : 1/ D'abord elle rappelle l'origine du « Mal » des vers 269 à 278 avec v 269-271 l'évocation d'un bonheur de courte durée (3 vers) suivi dès le vers 272 de l'épisode qui introduit la rupture dans ce bonheur précaire. 2/ Ensuite elle rappelle tout ce qu'elle a fait pour lutter contre cette passion incestueuse/ contre-nature des vers 279 à 296 3/ Suit une trop brève période d'accalmie après l'exil d'Hippolyte : vers 297-300 4/ Mais le retour de Phèdre à Trézène sur la volonté de Thésée, ville où se trouve Hippolyte met fin à un état de relative sérénité pour Phèdre : v 301-306 5/ Finalement prise au piège de cette passion, Phèdre ne voit d'autre issue que la mort afin de faire disparaître le monstre/ le crime/ la faute avec elle, et de mettre fin à l'anathème de Vénus.

C'est une décision récente et proche sur le plan temporel du moment de l'échange avec Oenone (emploi du passé composé) : vers 307 à la fin 1)L'Origine du « Mal » ( v.

269 à 271 ) Le premier vers renferme une première phrase qui tient dans la première hémistiche : « Mon mal vient de plus loin. » où le det.

poss.

semble instaurer un rapport à la fois de proximité, de familiarité un peu masochiste entre le « mal » et PH.

+ souffrance assimilée ici à une pathologie dont les origines, les causes sont exprimées par une loc.

adv spatiale « plus loin » qui se réfère en réalité au tps, afin. »

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