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HARDY (Alexandre)

Publié le 19/01/2019

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HARDY (Alexandre), auteur dramatique français (Paris v. 1570-v. 1632). Premier écrivain de théâtre professionnel des temps modernes, il mena d'abord une vie de poète à gages dans une troupe de comédiens ambulants, avant de se lier aux « Comédiens du Roi » (1611-1627), puis à la troupe des « Vieux Comédiens » de Claude Deschamps. D'une prodigieuse fécondité (il avouait 600 pièces en 1628), sa facilité à dérouler 3 000 vers « tout d'une haleine » fascinait son ami Théophile de Viau qui le comparait à un « torrent débordé ». Il ne publia cependant que 34 tragédies, tragi-comédies et pastorales, dont le propos et la forme expliquent la rapidité et de leur succès et de leur oubli. Hardy avait, en effet, pour objectif de réaliser l'idéal dramatique de la Pléiade, mais il aboutit à un compromis entre la tragédie oratoire humaniste et la tragédie irrégu-hère des baroques : archaïsmes et néologismes à la Ronsard, structures à la Garnier, libertés prises avec les bienséances, on comprend les critiques dont la génération de Malherbe accabla le poète, même si elle prit encore plaisir à l'habileté du faiseur d'intrigues. Sujets antiques (tirés de Plutarque, Xénophon ou Quinte Curce), division en cinq actes, présence fréquente du chœur, la tragédie de Hardy reste proche de la tradition de la Renaissance, mais on tue (Aristoclée), voire on viole (Scédase), sur la scène. L'action se resserre parfois en quelques heures (Mariamne), mais se distend le plus souvent pour se déployer, dans les tragi-comédies, dans le temps (sur plusieurs années dans la Force du sang} et dans l'espace (d'Égypte en Italie et en Allemagne dans Elmire} : le « poème dramatique », Théagène et Chariclée, tiré des Éthiopiques d'Héliodore, comptera jusqu'à « 8 journées » de 5 actes chacune. Si parfois s'esquisse un conflit intérieur (Didon), c'est dans le heurt de deux volontés que réside le plus souvent le ressort dramatique : passions affrontées, mais passions sommaires, saisies dans leurs conséquences événementielles plus que dans leur évolution psychologique (la Mort de Daire, Timo-clée ou la Juste Vengeance, Panthée). Théâtre d'humeur au fond, passant de l'horreur tragique à la galanterie romanesque, qui revendique son absolue liberté et condamne (dans la préface au Ravissement de Proserpine} la « tyrannique réformation » de la langue et de la scène.

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« représentations.

Son expérience d'acteur, régulier puis occasionnel, en compagnie de ceux qui deviendront les mei lieurs comédiens de 1' époque, est irremplaçable.

Il savait pour qui il écrivait, il connaissait les lois de la représentation et ses obligations matérielles, il n'ignorait pas le goût des publics devant lesquels la compagnie jouait.

A ces avantages incontestables, liés au statut de «poète à gages», s'oppose le caractère précaire d'une écriture désacralisée et soumise aux exigences des chefs de troupe.

Il semble que Hardy ait constamment écrit sous la pression des troupes auxquelles il appartenait, en fonction des besoins de renouvellement du répertoire, et à une cadence rapide de production qui a fait de lui l'auteur incroyablement fécond de six cents ou sept cents « poèmes dramatiques ».

Cette fécondité du poète « à la demande>> a de dou­ loureux revers.

Forcé d'abandonner ses œuvres aux acteurs avec lesquels il est lié par contrat, et qui défen­ dent leur droit d'exclusivité, il se voit interdire l'im­ pression qui livrerait ses pièces aux troupes rivales.

Il n'a donc pu en faire publier que trente-quatre de son vivant : Théagène et Chariclée fut imprimé en 1623; les trente-trois autres parurent dans son Théâtre, dont les cinq volumes sortirent entre 1624 et 1628.

Le Mémoire de Mahelot mentionne dix titres de pièces perdues, et trois œuvres ont été retrouvées dans les Archives natio­ nales par Mme Deierkauf-Holsboer.

Parmi les œuvres publiées, on compte douze tragédies, quatorze tragi­ comédies, cinq poèmes dramatiques et cinq pastorales.

Il est possible qu'il y ait des comédies parmi les pièces perdues, mais il est difficile de l'affirmer avec certitude.

De même, la datation des pièces publiées fait problème : H.C.

Lancaster étale leur composition entre 1605 et 1625 et situe les pièces mentionnées par Mahelot entre 1625 et 1631; Mme Deierkauf-Holsboer arrive à des dates dif­ férentes allant d'. »

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