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DIABLE AMOUREUX (Le) Jacques Cazotte (résumé & analyse)

Publié le 06/10/2018

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Alvare, un jeune seigneur espagnol, raconte son aventure sous forme de confession. Officier du roi à Naples, il se fait initier aux pratiques magiques et invoque Belzébuth dans les ruines d’Herculanum. Le Diable lui apparaît sous la forme d’une tête de chameau horrible, puis se transforme en épagneul et enfin en une ravissante adolescente déguisée en page, Biondetta, qui se met à son service et fait tout pour le séduire. Après une longue résistance aux charmes inquiétants de Biondetta, Alvare devient son amant. Quand il a succombé, Biondetta dévoile son identité, reprend sa forme monstrueuse et disparaît. Le narrateur, de retour chez lui, apprend qu’il a vécu un an en compagnie du Diable, mais, à son réveil, il ne sait trop quel crédit accorder à ses aventures. L’art de Cazotte est d’entretenir son lecteur dans le doute par les équivoques du récit et les ambiguïtés du style.

 

♦ Le refus du rationnel provient chez Cazotte (1719-1792) d’une forte résistance à l’idéologie des Lumières : parti de l’allégorie orientale pour ridiculiser les philosophes dans La Patte du chat, Cazotte crée avec Ollivier ( 1763) un nouveau procédé littéraire, où le surnaturel se trouve expliqué. Il inaugure dans Le Diable amoureux le genre du conte fantastique.

 

♦ Cette nouvelle, jugée «originale et neuve » lors de sa publication, a été remaniée par Cazotte pour satisfaire ses lecteurs ; ceux-ci en effet étaient déçus par

 

la première édition — où l’on voyait Alvare affidé au Diable —, puis par la seconde — où il résistait à Biondetta et la chassait. La nouvelle enchante les Romantiques : Nerval, qui y découvre du «surnaturalisme», Hoffmann, Nodier, Gautier et Baudelaire. Cazotte est l’initiateur d’un genre où se retrouvent Mérimée (La Vénus d’Ille), Poe, Maupassant {Le Horla), Kafka, Lovecraft, Buzzati et Borges.

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