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PERCEVAL ou le Conte du Graal

Publié le 13/03/2019

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PERCEVAL ou le Conte du Graal, dernier roman de Chrétien de Troyes (av. 1190) qui, resté inachevé, a donné lieu

 

à bien des spéculations sur le message présumé de l'auteur. Dès la fin du XIIe s., on chercha à « continuer » ou à « élucider » le mystère de cette aventure qui fonde un mythe européen, celui du Graal. L'œuvre raconte dans une première partie les aventures du jeune Perceval qui, malgré la résistance de sa mère, s'initie à la chevalerie. Il conquiert ses armes en arrivant à la cour d'Arthur, en apprend le maniement chez Gorme-mant de Goort, délivre Blanchefleur de l'ennemi qui assiège sa ville fortifiée, arrive au château du Graal, où il assiste à un mystérieux rituel ; il apprend bientôt qu'il a échoué à l'épreuve qui eût rendu la santé au roi et la fécondité à son pays : son silence est l'ultime conséquence de l'inhibition provoquée par les enseignements de sa mère, qui semblent aussi avoir entravé sa sexualité. Mais il expie une faute, sa mère étant morte de chagrin après qu'il l'eut quittée. La cour d'Arthur le surprend un matin, absorbé dans la contemplation de gouttes de sang sur la neige : évocation du visage de Blanchefleur, et de la lance-qui-saigne, vue dans la procession du Graal. Perceval est devenu un modèle de chevalerie courtoise. Cependant, un défi lancé à la cour par un terrible messager lance Gauvain et Perceval dans des aventures différentes. L'un va se trouver à son tour aux prises avec un monde merveilleux où il rencontre sa mère et sa sœur disparues depuis longtemps. L'autre reçoit de son oncle ermite un nouvel enseignement qui suggère une signification religieuse du Graal et lui impose une pénitence. Double impasse, de la merveille et de la religion dissociées, où trébuche dès sa naissance le mythe, laissant chaque lecteur en quête de son unité.

 

Le personnage déceptif de Perceval sera repris notamment par Thomas Malory (1470), Tennyson (Holy Grail, 1859-1889), Gerhart Hauptmann, et, dans une perspective rédemptrice, par Wolfram von Eschenbach (Parzival, v. 1200-1216) qui inspira l'opéra de Richard Wagner (Parsifal, 1882).

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