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alimentation

Publié le 04/05/2020

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?L'alimentation Pour comprendre les mentalités modernes, la question de l'alimentation mérite la première place : la majorité des Français du 16e, 17e, et même du 18e siècle vit avec la hantise de sa subsistance quotidienne. Une année pluvieuse, un gel tardif, le passage d'une armée, et c'est toute une province dans l'angoisse et la disette. Tous les ans, la période de soudure soulève les mêmes craintes et risques de révolte. Malgré tout, il ne faudrait pas s'imaginer que tous les Français vivaient continuellement au pain sec et à l'eau, pendant que s'empiffraient les Grands : mal équilibré, le régime alimentaire des Français tend tout de même à se diversifier, et leur permet globalement de vivre et même au 18e siècle de se multiplier. Enfin, tous connaissent des jours de bombance, si bien que pour tous l'alimentation, qui voit apparaître de nouveaux produits et de nouvelles manières, est aussi un art de vivre et de paraître, un moment essentiel de sociabilité dont l'évolution témoigne des mutations de la société de l'époque moderne. I) Caractéristiques générales de l'alimentation A) « Primum vivere » : hantise de mourir de faim et poids dans le budget moyen 1er poste de dépense : d'après Vauban dans la Dîme Royale (1707), sur un revenu annuel de 90 livres, l'ouvrier agricole consacre 15 livres aux impôts et 60 à l'alimentation ? reste reste une marge de 15 livres qui disparaît lorsque la soudure dure et que la disette s'installe. Deux conséquences : ? sous et mal-nutrition chronique. Moindre résistance aux maladies, espérance de vie courte, malformations fréquentes ? hantise chez presque tous de mourir de faim qui dans superstitions, coutumes (ne jamais se coucher sans avoir en réserve assez de céréales pour le lendemain), toponymie (« Bramefaim », « Tue Tourte »), respect religieux pour le pain (croix au couteau avant de l'entamer, aucun gaspillage autorisé : « pain perdu, tu seras battu »). B) L'alternance frugalité/ripailles Frugalité quotidienne : conséquence faiblesse des ressources + alternance de périodes maigres et grosses suivant prescriptions de l'Eglise. 140 à 160 jours maigres (vendredi, samedi, Avent, Carême) : viande interdite ? à la place : légumineuses, fromages, ?ufs, poissons (sauf les gros et sanguin : thon). À cette austérité du quotidien et encore plus des jours maigres , répond l'abondance des fêtes (sacres, familiales, des confréries, moissons, vendanges, entrées royales ?). On y consomme ce qu'on vend habituellement + ce qu'on gardait en réserve : peu de légumes ces jours-là, mais profusion de viande, de vin, farine de froment, ?ufs, beurre, fromage ? gâtea...

« Dans les pays d'élevage : tous les sous-produits du lait, mais le fromage est vendu → restent les « ratés » et ceux réalisés à partir de babeurre.

Vin : médiocre piquette de consommation courante, même pour les enfants car moins dangereux que l'eau souvent sale des rivières ou puits (meilleure quand vient d'une source).

Variations régionales nombreuses Selon la fortune.

Mais partout sauf à la Cour, le pain reste au centre de l'alimentation, seulement variée et raffinée. Selon l'âge et le sexe : très vite, le bébé mange des bouillis humectée de la salive de sa mère, puis a le régime des adultes, moins abondant.

Femme moins nourrie que l'homme : rapport de 3 à 4.

Fin 18e, par jour : ≈ une livre de pain par enfant ; 1,5 par femme ; 2,5 par homme.

Si la frugalité quotidienne reste la même, la situation évolue aux cours des siècles : produits et goûts nouveaux, mais aussi périodes de famine ou d'abondance. II) Changements de conjoncture, évolution de la consommation A) Les changements de conjoncture • 16e : depuis la fin du 15e siècle, époque relativement grasse avec un pain à bon marché et une consommation de viande assez élevée → « Beau 16e » → limite optimale des 40 hab/km ² souvent atteinte.

Mais en conséquence de la croissance, hausse des prix qui touche les produits alimentaires de première nécessité : le pain, la viande + retard des salaires + mauvaises récoltes répétées =-> paroxysme des prix de 1580à 1600 → nombreuses crises de subsistance surtout à partir des GdeR° : 1562-1563, 1565-1566, 1573-1574, 1586-1587, 1590-1592.

Les crises provoquent des révoltes populaires.

Ex : grande rebeyne à Lyon en 1529 contre les hausses du prix du blé.

• 17e : après paroxysme des prix de 1600, récupération entrecoupée de crises de cherté → crise de subsistance (/! \ les périodes de crise démographique ont deux autres facteurs possibles : la guerre et les épidémies).

Les années de famine ont marqué durablement l'imaginaire collectif : crise de 1661- 1662, Grand hiver 1709-1710, mais aussi 1630-1631, 1649-1652, 1693-1694 + crises localisées qui provoquent soulèvement dans les campagnes : Croquants 1637-1638, Nu-pieds 1639-1640, conte du Petit-Poucet.

• 18e : récupération à partir de 1715 j-> 1768, puis hausse régulière des prix dont la disette et la cherté de 1789ne fut qu'un épisode et qui se prolonge j-> 1802.

Mais ampleur des crises tend à baisser, avec quand même des disettes en 1725-1726, 1738-1741, 1751-1752, 1765-1770, 1771- 1775.

Globalement, la population de 1789, quoique plus nombreuse est mieux nourrie → image d'un pays prospère.

B) Des consommations alimentaires nouvelles 16e et 17e : l'approvisionnement des villes est de mieux en mieux assuré + varié (fruits par exemple).

Large diffusion du sarrasin à partir du 16e, hausse de la pêche à la morue sur les bancs de Terre Neuve, arrivée de nouveaux produits d'Amérique ou d'Afrique : tomates, haricots, aubergines, dindon, dinde, melon.

18e : développement des prairies et élevage → + de viande.

Succès du chocolat, café, thé.

Le Régent fait la fortune de ces breuvages, dont la consommation reste épisodique pour les élites, rare pour le peuple.

Consommation augmente nettement pour le café à partir de 1750.

Dès 1730, importation des îles françaises : Moka, Java, Île Bourbon, Martinique, Guadeloupe, Saint- Domingue.

Canne à sucre → de + en + à la place du miel.

La pomme de terre : défendue par Parmentier avec le soutien de LXVI dès 1773, empêche famine mais marque une dégradation qualitative car moins nourrissant que le pain.

C) Intervention du pouvoir royal. »

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