le ravitaillement de ROme
Publié le 18/01/2020
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Le ravitaillement de Rome au Ier siècle
Introduction :
Lorsque l’on parle de l’Empire romain aujourd’hui, il est difficile de ne pas parler de la ville de Rome. Fondée par Romulus en 753 avant J.-C. selon la légende latine, cette ville constitue le cœur et les poumons de l’Empire romain. En effet, cette ville est dans un premier temps le centre de décision de tous l’Empire, que ce soit sous la République, ou sous le principat. C’est également une ville très développée, du point de vue artistique et culturel. On peut noter de nombreux auteurs vivant à Rome, tel qu’Horace, Vitruve ou Cicéron. Rome est donc une ville développée, et qui attire donc énormément de personnes. Au IIème, la ville de Rome atteint une superficie de 1 385 hectares et environ 1 million d’habitant, la plaçant de loin comme la plus grande ville du monde méditerranéen. Une aussi grande ville que Rome soulève donc des questions sur l’approvisionnement. En effet, afin d’assurer sa prospérité, les autorités romaines doivent s’assurer que l’intégralité des citoyens puisse manger, et ainsi éviter des famines. Il faut également nourrir les armées, qui se chargent de conquérir de nouvelles provinces, mais aussi de défendre l’Empire. De plus, l’eau joue un rôle très important dans la culture romaine, puisque les citoyens romains se rendent régulièrement aux thermes afin de s’y divertir. Se posent donc des questions d’ordre logistiques tel que le transport, mais aussi le stockage de l’eau, et de la nourriture. Comment s’organise le ravitaillement de Rome, et quelles conséquences a-t-il sur les décisions prises par les autorités ? Nous verrons dans un premier temps, que le ravitaillement en blé de Rome est alimenté par les provinces romaines. Il est ensuite acheminé par voie maritime ou voie terrestre vers la capitale romaine, afin d’approvisionner différents marchés. Dans un second temps, nous verrons que l’eau joue un rôle important dans la vie quotidienne des citoyens romains, mais aussi à l’échelle de la ville. Nous verrons également comment s’organise l’administration et la gestion des eaux sur la question du ravitaillement de Rome.
I) Le ravitaillement en blé de Rome
A) Les provinces romaines fournissent Rome en blé
Le ravitaillement en blé de Rome trouve ses origines dans les lois frumentaires. Elles furent adoptées entre 123 et 58 av. J.-C. parmi lesquelles on retrouve la Lex sempronia. Cette dernière est établie par Caius Gracchus, tribun de la plèbe en 123 av. influencé par les problèmes survenus les années précédentes. En effet, la ville de Rome connait des problèmes en ravitaillement, de part la révolte en Sicile, la famine en Afrique (principaux fournisseur de Rome en blé), une forte croissance démographique de la ville de Rome, mais aussi une importante piraterie dans la méditerranée sur les bateaux contenant le blé. Cette loi voit le jour afin de réguler le prix du blé à destination des citoyens de l’Urbs (la ville d’entre toutes les villes, Rome), une certaine quantité de blé est réservée pour être distribuée à un prix fixe aux habitants de Rome ainsi que de limiter la croissance de Rome en créant des colonies. Des distributions de blés sont donc mises en place, dans un premier temps payantes puis gratuites, ce qui implique une subvention de l’Etat. Ces lois frumentaires constituent donc une arme économique majeure. Ces lois constituent une réponse à la question de l’approvisionnement de Rome qui se pose à cette époque.
Cependant, combien coûte ce blé (jusqu’à ce qu’il devienne gratuit) et à qui est-il destiné ? On ne peut répondre qu’imparfaitement à ces questions. Nos renseignements dans ce domaine sont extrêmement faibles, puisque les auteurs des textes qui nous sont parvenus savaient de quoi ils parlaient, et se montraient donc très allusifs. Par exemple, on estime les rations distribuées à 5 modii (soit 35 à 40 kg), et qu’elles étaient destinées à des citoyens romains mâles adultes qui se présentaient aux distributions. Le nombre de bénéficiaires aurait pu atteindre 200 000 personnes. On peut cependant répondre de manière plus précise à la question de la provenance de ce blé. Depuis les débuts de la conquête dans les territoires extra-italiques, nous savons que Rome perçoit des impôts fonciers directs sur les produits du sol (céréales, produits des cultures arbustives…). Ce blé offert à Rome par les autres régions s’appelle la dîme provinciale. Le but est de montrer aux citoyens romains l’avantage que l’on peut tirer des conquêtes, et que l’on présentera légitime en contrepartie de la « paix romaine ». Certaines régions sont affectées à l’approvisionnement de la ville de Rome depuis des temps plus anciens (exemple : la Campanie, l’Apulie).
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de l’Urbs (la ville d’entre toutes les villes, Rome), une certaine quantité de blé est réservée pour être
distribuée à un prix fixe aux habitants de Rome ainsi que de limiter la croissance de Rome en créant
des colonies.
Des distributions de blés sont donc mises en place, dans un premier temps payantes
puis gratuites, ce qui implique une subvention de l’Etat.
Ces lois frumentaires constituent donc une
arme économique majeure.
Ces lois constituent une réponse à la question de l’approvisionnement de
Rome qui se pose à cette époque.
Cependant, combien coûte ce blé (jusqu’à ce qu’il devienne gratuit) et à qui est-il destiné ? On ne
peut répondre qu’imparfaitement à ces questions.
Nos renseignements dans ce domaine sont
extrêmement faibles, puisque les auteurs des textes qui nous sont parvenus savaient de quoi ils
parlaient, et se montraient donc très allusifs.
Par exemple, on estime les rations distribuées à 5 modii
(soit 35 à 40 kg), et qu’elles étaient destinées à des citoyens romains mâles adultes qui se
présentaient aux distributions.
Le nombre de bénéficiaires aurait pu atteindre 200 000 personnes.
On
peut cependant répondre de manière plus précise à la question de la provenance de ce blé.
Depuis
les débuts de la conquête dans les territoires extra-italiques, nous savons que Rome perçoit des
impôts fonciers directs sur les produits du sol (céréales, produits des cultures arbustives…).
Ce blé
offert à Rome par les autres régions s’appelle la dîme provinciale.
Le but est de montrer aux citoyens
romains l’avantage que l’on peut tirer des conquêtes, et que l’on présentera légitime en contrepartie
de la « paix romaine ».
Certaines régions sont affectées à l’approvisionnement de la ville de Rome
depuis des temps plus anciens (exemple : la Campanie, l’Apulie).
La récolte des impôts directs sur la terre dans les provinces romaines était réalisée par des publicains.
Ce sont des personnes, appartenant à l’ordre équestre qui disposent de contrats publics afin d’assurer
la collecte.
Ils devaient avancer la somme, et récoltaient derrière, avec un certain taux d’intérêt.
La
façon dont les impôts sont perçus dépend très fortement des provinces.
En règle générale, soit on
imposait aux provinces une redevance fixe, comme c’est le cas des Espagne et des cités d’Afrique, soit
on établissait une mise à ferme censoriale, comme par exemple pour l’Asie.
Cependant, ces impôts
n’avaient ni la même assiette, ni le même taux.
De plus, ces taux sont loin d’être fixes ou
contraignants, puisque cela dépend largement des circonstances et de l’état du Trésor.
Par exemple, pour l’Asie, la locatio (c'est-à-dire le bail) ayant lieu à Rome même, les publicains
devaient verser en nature l’équivalent de la dime.
Autre exemple, en Sicile, les dimes sont affermées
localement sur place, par les soins du préteur ce qui est un fait unique.
Le préteur est un magistrat de
Rome ; il est de rang sénatorial.
Certains préteurs sont spécialisés, et depuis Auguste deux préteurs
sont en charge du trésor public.
C’est de l’un de ces préteurs dont il est question.
Il faut cependant
noter que la fiscalité sicilienne ne se limitait pas au versement d’une seule dîme sur les récoltes.
Les
nécessités de l’annone ont conduit l’Etat romain à exiger une seconde dîme appelée alterae
decumae, qui est d’un montant égal à la première.
Cependant, cette seconde dîme n’est pas fournie
gratuitement au peuple romain, puisque ce dernier doit le payer en Sicile même (3 HS le modius =
argent romain ; unité de mesure romaine).
A cela s’ajoute deux catégories de blé fiscal.
D’une part le
blé commandé imperatum, au nom du peuple romain.
Et de l’autre, le blé commandé au profit du
préteur lui-même pour sa maison et son personnel (également appelé aestimatum ).
Une fois
accepté, le blé devait être livré par les agriculteurs dans un lieu propice à l’embarquement.
C’est ici
que s’arrête la responsabilité des décimateurs.
C’est au préteur ou ses subordonnés d’envoyer ce blé
vers Rome..
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