COLET Louise née Revoil : sa vie et son oeuvre
Publié le 22/11/2018
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COLET Louise née Revoil (1810-1876). Poète et romancière aixoise, celle que Barbey appellera la « Muse turbulente, imprécatoire et spumeuse » doit davantage sa célébrité à ses relations amoureuses avec ses illustres contemporains — Cousin, Flaubert, Vigny, Musset, etc. — qu’à la qualité de ses propres œuvres. Et pourtant elle ne ménagea pas ses efforts pour obtenir — et forcer — les appuis : dès son arrivée à Paris, peu après son mariage avec le jeune compositeur Hippolyte Colet, elle chercha le soutien de Chateaubriand pour faire éditer ses poésies de jeunesse, les Fleurs du Midi (1836). Ayant remporté le prix de l’Académie (1838), elle devint l’amie de Victor Cousin : liaison dont elle eut un enfant qui lui attira les sarcasmes d’Alphonse Karr épiloguant sur le venin des piqûres de Cousin, sarcasmes auxquels elle répondit par un coup de poignard! Introduite à l’Abbaye-aux-Bois, elle devint l’amie de Juliette Récamier dont elle publia la correspondance avec Benjamin Constant. Puis elle ouvrit son salon de la rue de Sèvres aux
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célébrité à
ses relations amoureuses avec ses illustres
contemporains- Cousin, Flaubert, Vigny, Musset, etc.
-qu'à la qualité de ses propres œuvres.
Et pourtant elle
ne ménagea pas ses efforts pour obtenir -et forcer -
les appuis : dès son arrivée à Paris, peu après son mariage
avec le jeune compositeur Hippolyte Colet, elle chercha
le soutien de Chateaubriand pour faire éditer ses poésies
de jeunesse, les Fleurs du Midi ( 1836).
Ayant remporté
le prix de l'Académie (1838), elle devint l'amie de Vic
tor Cousin : liaison dont elle eut un enfant qui lui attira
les sarcasmes d'Alphonse Karr épiloguant sur le venin
des piqûres de Cousin, sarcasmes auxquels elle répondit
par un coup de poignard! Introduite à l'Abbaye-aux
Bois, elle devint l'amie de Juliette Récamier dont elle
publia la correspondance avec Benjamin Constant.
Puis
elle ouvrit son salon de la rue de Sèvres aux célébrités
officielles, en faisant, selon le mot de Barbey, «le parc
aux huîtres de 1' Académie».
En 1846, elle rencontra
chez le sculpteur Pradier le jeune Flaubert : une liaison
s'ensuivit qui, interrompue de 1848 à 1851 , devait durer
jusqu'en 1854.
Féministe, anticléricale, Louise Colet
correspondit avec l'exilé de Guernesey, fit plusieurs
«expéditions» dans l'Italie en formation où elle tenta
de fonder un journal, l'Annexion.
En 1869, elle participa
au voyage d'inauguration du canal de Suez d'où elle
rapporta Le Pays Lumineux ( 1870), ultime manifestation
de sa jalousie rétrospective envers Flaubert.
De retour en
France, elle est à Paris en mars 1871, la légende voulant
qu'elle ait conspué les Versaillais à leur entrée dans la
capitale.
Vouant sa dernière admiration à Edgar Quinet,
elle mourut à Paris en 1876.
Ses poèmes le déclarent : « Dieu me fit poète » et
ailleurs : «La Poésie m'a dit tu seras reine! >> Dès lors,
persuadée d'avoir un don, elle versifie à tout propos,
offrant en quelques vers une parfaite caricature des
défauts romantiques : abus de la métaphore, de l'inver
sion.
rhétorique emphatique, lyrisme de pacotille :
Ah! lo rs q ue débordait ainsi la poésie,
Torrent impétueux, brûlante frénésie,
Dans mon âme vibraient d'indicibles accords;
Comme sous l'ouragan bat la brise marine,
Sous la muse mon cœur bat tai t dans ma poitrine,
Mais ma lyre ja m ais n'égalait mes transports!
(Fleurs du Midi, «l'Inspiration »)
Comment s'étonner que Flaubert, si attaché à la pléni
tude de la forme, lui répondît souvent : « Je tâcherai de
te ravauder ce passage.
Je t'assure que ta correction est
fort difficile.
Je ne veux pas corriger tes bévues par
d'autres bévues.» Comment s'étonner aussi que l'ambi
tieuse Muse ait cherché à régler ses comptes à travers
divers romans : Lui ( 1860), la Servante et, contre Musset,
Une histoire de soldat ( 1856).
Confondant poésie et miè
vrerie, roman et pamphlet, Louise Colet est probable
ment moins coupable que son époque qui, parce qu'elle
était belle femme, la sacra grand poète ...
BIBLIOGRAPHIE Louise Colet.
Lui.
roman colltemporain, Genève, Slatkine
Re prin ts , 1973 (à ra pproch er de Elle et Lui de George Sand et de
Lui et Elle de Paul de Musset).
A défa u t d'études véritablement littéraires, on lira deux bio
graphies récentes: M.
Bood et S.
Grand, l'Indomptable Louise
Colet, Pierre Horay.
1986, ou J.-P.
Clében, Louise Colet ou la
Muse.
Presses de la Renaissance.
1986..
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