Lois, les (Nomoi).

Lois, les (No moi). Dialogue de Platon*, sa dernière œuvre, la plus longue (en douze livres), probablement laissée inachevée à sa mort. Elle n’a pas la vigueur et le charme des dialogues an

térieurs; le style est tortueux et les phrases très longues. Les interlocuteurs sont trois hommes âgés, un Athénien anonyme, Clinias le Crétois et le Spartiate Mégillos. La situation dramatique n’est clairement exposée qu’à la fin du livre III. Les Crétois ont décidé de refonder une cité désertée et la charge en a été confiée à dix commissaires dont Clinias est le chef. Clinias et Mégillos ont rencontré un Athénien et marchent ensemble, un jour d’été, de Cnossos à la grotte et au temple de Dicté, lieu traditionnel de la naissance de Zeus. Leur conversation porte sur les mérites des législateurs traditionnels de Sparte et de Cnossos, Lycurgue et Minos, que l’Athénien critique pour avoir orienté leur législation vers une supériorité militaire, alors que c’est la paix et non la guerre qui doit être l’affaire du législateur. L’étranger athénien semble avoir connu l’expérience de la vie dans une cité dirigée par un tyran et représenter le point de vue d’un groupe organisé de penseurs et de savants (comme l’Académie de Platon à Athènes), connaissant bien la jurisprudence et la théorie constitutionnelle. La conversation en vient ensuite à développer l’esquisse complète d’une Constitution et d’un code législatif pour la nouvelle cité; l’Athénien en fixe pour Clinias le nombre de citoyens et leur répartition, son organisation en ce qui concerne les magistrats, le mariage, la propriété (y compris les esclaves) et les conditions matérielles de la vie en général, l’éducation, les fêtes, et bien d’autres règlements. Les trois derniers livres sont surtout consacrés aux délits criminels et à leur punition. Le but général des Lois semble avoir été de fournir un modèle de procédure aux membres de l’Académie* qui à cette époque étaient souvent sollicités pour aider à mettre au point la Constitution et les