Devoir de Philosophie

"hommes soyez humains c'est votre premier devoir"

Publié le 10/06/2016

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De l’Emile ou de l’éducation est un traité d’éducation, écrit par JJR en 1762, portant sur « l’art de former les hommes ». L’ouvrage, divisé en cinq livres, s’intéressent décrivent l’éducation idéale d’un jeune garçon fictif, Emile, et sont ordonnés chronologiquement pour suivre l’évolution de l’enseignement au fur et à mesure qu’il grandit. Le dernier livre qui s’intéresse à l’éducation de Sophie, destinée à être l’épouse d’Emile, montre que Rousseau s’oppose à l’érudition des jeunes filles de façon misogyne. Dans cet extrait situé au début du livre second, consacré à l’éducation de l’enfant entre deux et douze ans, Rousseau affirme que l’enfance ne doit pas être une période de punitions et de contraintes mais au contraire des instants doux, paisibles où le jeune garçon doit pouvoir s’épanouir en toute liberté. Comment cet extrait témoigne-t-il de la volonté de Rousseau d’imposer sa vision de l’éducation enfantine, et plus largement sa conception de la vie et de l’humanité ? I.La thèse de Rousseau : l’enfance en liberté 1.Réfuter la thèse de l’adversaire : une enfance où l’on doit punir -le début du texte formule la thèse adverse pour en souligner l’absurdité : « Que faut-il donc penser de cette éducation barbare qui sacrifie le présent à un avenir incertain, qui charge un enfant de chaînes de toute espèce, et commence par le rendre misérable, pour lui préparer au loin je ne sais quel prétendu bonheur dont il est à croire qu'il ne jouira jamais ? » : les adjectifs « barbare » « misérable » et le verbe « sacrifie , tous les trois péjoratifs, ainsi que l’image de l’enfant prisonnier(chaînes) condamne une éducation qui vise à contraindre l’enfant. -D’autres expressions péjoratives jalonnent le texte pour critiquer ce type d’éducation : par exemple, les oxymores « extravagante sagesse » (l 8), « cette fausse sagesse » (l 20), « accablez » (l 27), « pernicieuses » (l 27), « malheureuse prévoyance » (l 31-32), « ces raisonneurs vulgaires » (l 33) -l’antithèse « on tourmente le malheureux pour son bien » (l7) l’incohérence d’un châtiment infligé pour le bien de l’enfant. 2.L’enfance : une période idyllique à préserver -Rousseau décrit l’enfance comme l’époque la plus heureuse de la vie : pour cela, il utilise de nombreux termes mélioratifs pour qualifier cette première période de l’existence. Ainsi, il emploie deux périphrases « l’âge de gaieté » (l 6) et « l’âge où le rire est toujours sur les lèvres, et où l’âme est toujours en paix » pour mettre en &...

« de l'enfant. 2.L'enfance : une période idyllique à préserver -Rousseau décrit l'enfance comme l'époque la plus heureuse de la vie : pour cela, il utilise de nombreux termes mélioratifs pour qualifier cette première période de l'existence.

Ainsi, il emploie deux périphrases « l'âge de gaieté » (l 6) et « l'âge où le rire est toujours sur les lèvres, et où l'âme est toujours en paix » pour mettre en évidence la joie inhérente aux premières années de l'être humain.

Le rythme ternaire « ses jeux, ses plaisirs, son aimable instinct » (l 13) soulignent les points positifs de l'enfance qui doit être ludique, agréable et laisser libre cours à l'instinct enfantin. -Rousseau dépeint l'enfance comme la période de la pureté morale : l'auteur a recours à une périphrase pour désigner les enfants de manière positive, et pour souligner notamment l'absence de méchanceté en eux : « ces petits innocents » (l 15).

De même, « l'aimable instinct » (l 13), la subordonnée « où l'âme est toujours en paix » mettent en valeur la conscience tranquille de l'enfant. -Rousseau invite ainsi à profiter de l'enfance comme le montrent le verbe à l'impératif « favorisez » (l 14), le verbe « jouir » (l 19), l'expression « goûter la vie » (l 20).

Il faut laisser libre cours à la liberté de l'enfance : ainsi, Rousseau insiste sur la nécessité à différencier « licence » et « liberté » (l 35) ainsi que « l'enfant qu'on rend heureux » et « l'enfant qu'on gâte » : il ne s'agit donc pas de prôner une éducation permissive où l'enfant serait roi mais de favoriser son épanouissement. 3.L'enfance : une période trop courte et menacée -Rousseau insiste sur la brièveté de l'enfance : à la ligne 16, deux expressions soulignent à quel point l'enfance est une période courte : « la jouissance d'un temps si court qui leur échappe », « un bien si précieux dont ils ne sauraient abuser ».

L'emploi de l'intensif « si » est repris à la ligne 18 pour de nouveau mettre en relief le caractère éphémère de l'enfance : « ces premiers ans si rapides qui ne reviendront pas plus pour eux qu'ils ne peuvent revenir pour nous » (l 16 17) : on sent ici le regret de l'adulte, sa nostalgie pour l'enfance qu'il aimerait retrouver. -à plusieurs reprises, Rousseau brandit la menace de la mort qui pèse sur l'enfant : rappel 18ème siècle = encore période où la mortalité infantile était très élevée, comme en témoignent les lignes 8 et 9 : « et l'on ne voit. »

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